Les USA ont l'image d'un champion du libre-échange. Mais, suite à un des fameux tweet de Donald Trump, cette image s'écorne de plus en plus. Lundi, Donald Trump a fait part de sa volonté de taxer plus lourdement les vins français. Hé oui, les vins européens sont moins taxés à leur entrée aux USA que les vins américains ne sont taxés en Europe. Trump parle dans son tweet uniquement des vins français, alors que le niveau de taxation dépend des règles européennes. Mais passons, de telles subtilités doivent dépasser l'entendement du président twitteur....
Donald Trump souhaite taxer plus lourdement les importations de vin françaisCitation:
Il existe bien un déséquilibre dans les tarifs douaniers. «Les chiffres montrent que le niveau des droits de douane appliqués par les États-Unis aux vins tiers est globalement plus faible que les droits de l'UE pour les mêmes produits», précisaient il y a quelques mois au Figaro les services de la douane française. Ainsi, les taxes s'échelonnent aux Etats-Unis entre 5,3 et 14,9 cents par bouteille, selon la provenance du vin et sa teneur en alcool, d'après les chiffres de la Commission américaine du commerce international. Dans l'Union européenne - la France ne fixant pas elle-même le niveau de taxation des produits importés -, les taxes vont de 11 à 29 cents, un niveau donc plus élevé.
«Les droits de douane sur le vin sont fixés au niveau européen» et non français, rappelle un responsable viticoleDe prime abord, le Président américain a raison, et il faudrait voir au niveau européen si on ne peut pas harmoniser les niveaux de taxation. De prime abord ...
Sauf que les vins français importés aux USA se voient appliquer le “three-tier system”, un système à trois intermédiaires obligatoires. Pour qu'un vin étranger soit importé aux USA, il doit obligatoirement passer par un importateur, un distributeur et un revendeur, qui vont tous les 3 prélever leurs marges. Donc, impossible de recourir à des centrales d'achats, comme on le fait en France, et chacun des intermédiaires veut sa marge. Cela se voit sir le prix de vente des vins à l'international :
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Olivier Humbrecht, du domaine de Turckheim, renchérit sur le même thème en expliquant la politique de prix. Celle-ci a pour objectif que le vin doit, au bout de la chaîne, être vendu partout à peu près au même prix qu’à la cave. « Une bouteille que je vends 30 € chez moi, je la vendrai 12 € à l’importateur. Si c’est un importateur italien ou belge, le client paiera à peu près 30 €, mais aux États-Unis ce sera beaucoup plus car il y a davantage d’intermédiaires, qui veulent chacun se faire des marges importantes. Au final, la bouteille sera à 32 € à Bruxelles, 35 € à Tokyo et 60 € à New York.»
Et cela a un effet pervers sur les ventes des vins américains à l'étranger :
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Ce prix de 60 € va ensuite « servir de référence » au producteur américain local pour ses propres vins, poursuit l’Alsacien. Du coup, cela donne des bouteilles exportées très chères à la vente d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Sauf qu’un vin français à 60 dollars se vend bien aux États-Unis et que l’inverse n’est pas vrai…
« Si le vin américain ne se vend pas bien en Europe et surtout dans les pays producteurs de vin comme la France ou l’Italie, c’est qu’avec son prix élevé, il n’est plus concurrentiel par rapport à la production du pays. C’est ce qui irrite Trump. Un Gevrey-Chambertin a une image et les Américains sont prêts à payer beaucoup pour l’avoir. »
Vin à l’export : Trump ne dit pas toutEt le “three-tier system” n'est pas le seul frein à l'importation mis en place parles américains :
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Le marché américain, à l’inverse, n’est pas aussi ouvert qu’il en a l’air. Les États-Unis reconnaissent ainsi les marques déposées mais pas les appellations d’origine, ce qui constitue un frein pour les produits français.
Trump va-t-il taxer le vin français ?