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 Sujet du message: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Dim 28 Sep 2008 16:16 
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Quel bilan peut-on tirer des huit années qui s'achèvent avec le mandat de George W. Bush? Après avoir été touchés sur leur propre sol, les Etats-Unis menés par l'équipe de néo-conservateurs du président Bush a fortement bouleversé les équilibres géopolitiques mondiaux. Sur le plan international, sont-ils parvenus à leurs buts? Quels changements peut-on attendre avec le changement de président?

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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Dim 28 Sep 2008 21:13 
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Sur le plan international, le bilan est très mitigé: enlisement en Irak et dégradation en Afghanistan (entre parenthèses, je ne crois pas que les USA soient en Irak, comme le prétendent les néoconservateurs, sur le chemin de la victoire et que le ''surge''--l'envoi de renforts militaires--soit à l'origine de la légère amélioration que l'on constate pour ce qui est des chiffres de la sécurité dans ce pays, mais c'est une autre histoire). Devant gérer des opinions publiques lassées de cette guerre interminable et supportant mal tous ces ''morts pour rien", certains alliés ont déjà ou vont retirer au moins une partie de leur troupes d' Irak, y compris les ultrafidèles Anglais.
Aucune avancée significative pour ce qui est de la question palestinienne, Israël est toujours l'objet d'un soutien quasi inconditionnel. Résultats peu satisfaisants en ce qui concerne la non-prolifération des armes atomiques--l'Iran nargue l'administration Bush et il n'est pas exclu que, en particulier si John McCain est élu, des actions militaires soient envisagées contre ce pays. Des pays alliés stratégiquement importants (et nucléaires) mais instables et minés par l'islamisme, comme le Pakistan, traversent une crise politique sérieuse dont on ne sait pas bien comment elle va se terminer. Certes, un certain nombre de pays de l'Est ex-vassaux de l'URSS sont devenus de fermes alliés des Etats-Unis et certains sont même entrés dans l'Otan, mais l'affaire de la Georgie a mis en évidence les limites de cette stratégie d'encerclement de la Russie.
Enfin, l'unilatéralisme américain a créé des ressentiments et une méfiance qui ne vont pas s'effacer en un jour chez les alliés traditionnels, même si Obama remporte les élections, tandis que la doctrine Bush (preemptive strike) a théorisé des conceptions en matière de Défense qui pourraient dangereusement faire école ailleurs. Autre recours à des méthodes moralement plus que discutables, l'usage officiellement légitimé de la torture, quoique revêtu de dénominations plus présentables (waterboarding), Abu Ghraib, les détentions prolongées sans jugement à Guantanamo etc ont fait perdre aux Etats-Unis une grande partie de ce qu'ils avaient de crédibilité démocratique.

Sur le plan intérieur, si l'on définit le succès de l'administration Bush par rapport à sa capacité à faire accepter à de larges segments du peuple américain que les intérêts d'une élite déterminent, au détriment de ceux des classes moyennes, la politique du gouvernement d'une façon si extensive qu'on n'avait rien vu de tel depuis Hoover, alors je dirais que c'est une grande réussite. Dérégulations variées, baisses d'impôts pour les tranches supérieures de revenus, attaques contre divers aspects du système pourtant réduit de protection sociale, privatisations de portions importantes du secteur public, absence d'implication de l'Etat dans l'entretien des infrastructures, ce sont des pans entiers de l'héritage économique et social du New Deal et des réformes progressistes des 60s, jugés trop coûteux, qui ont été mis à mal.
Par contre,si l'on se base sur l'état général de la Nation après ces huit années, le bilan est presque totalement négatif, de l'aveu même des citoyens américains qui, selon de récents sondages et pour environ 80% d'entre eux, considèrent que leur pays est sur la mauvaise pente. Je dois arrêter d'écrire mais comme c'est là une esquisse très générale, j'aimerais revenir point par point sur la situation intérieure en particulier, sur laquelle il y a beaucoup à dire.
Par souci de transparence, je précise que j'ai la double citoyenneté américaine et française, et que je vais voter-par absentee ballot--aux prochaines élections.


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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Dim 28 Sep 2008 23:46 
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Je vais me limiter aux aspects de la politique intérieure qui impactent le statut international des Etats-Unis. Peut être le plus important est la montée d'une dette nationale qui est maintenant--et encore ces chiffres datent d'avant les renflouages récents-- à près de 37% du GDP. Cette dette nationale de 9,4 trillions de $ est détenue pour plus de 25% par des créanciers étrangers, dont le Japon et la Chine représentent 47%, la GB étant le troisième créancier par ordre d'importance. La crise économique en cours va évidemment la booster, alors que les créanciers étrangers habituels des USA, fonds souverains en particulier, ne se pressent pas cette fois-ci pour acquérir plus de securities américaines.
Parallèlement, la politique de taux d'intérêt bas d'Alan Greenspan à la Fed a incité les ménages américains à s'endetter également dans des proportions considérables; cette dette privée atteint maintenant 11,4 trillions.
Suite à ces différents éléments, le dollar est entré dans une phase de déclin qui remet de fait en question son statut de monnaie de réserve. Les mesures prises par Bernanke, nouveau leader de la Fed, pour lutter contre la récession, essentiellement injection considérables de liquidités en plus de baisses répétées du taux d'intérêt, devraient avoir pour conséquence, au moins si l'économie repart, un retour de bâton inflationniste, qui peut théoriquement être contré par une augmentation du taux d'intérêt mais celle-ci pose problème quand la dette est aussi importante. Et une inflation à 4%n'incitera pas les détenteurs de capitaux à prêter de l'argent au gouvernement américain.
Les Etats-Unis sont entrés dans une crise politique et économique durable qui exerce déjà sur le reste du monde des effets déstabilisateurs importants. Ils sont devenus le colosse aux pieds d'argile de la planète, et l'on peut penser que cette faiblesse va être mise à profit d'une manière ou d'une autre par de grands pays émergents, d'autant que leurs forces militaires sont utilisées dangereusement près de leurs capacités maximum, comme en témoigne entre autres la baisse des standards de recrutement de leurs personnels militaires. Face à ces stress divers, et alors qu'il faudrait calmer le jeu, l'aventurisme militaire américain risque de s'aggraver. Des secteurs importants de l'économie US vont passer aux mains d'acheteurs étrangers--ainsi la banque Nomura a pris une participation importante dans Lehman Brothers et Mitsubishi a pris 20% de Morgan Stanley.
Et enfin, l'impasse dans laquelle a abouti l'idéologie néo-libérale va sans doute impacter les conceptions économiques en vigueur dans les démocraties et inciter à une réévaluation du rôle de l'Etat dans l'économie.
Voilà quelques réflexions en vrac; j'aurais souhaité mieux les organiser mais il est tard. En tout cas, oui, la situation américaine m'inspire une certaine inquiétude. Mais d'un autre côté, ce pays a, du moins jusqu'à présent manifesté des qualités exceptionnelles de récupération et d'adaptation.


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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Dim 28 Sep 2008 23:53 
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Je suppose que vous utilisez le terme "trillion" dans son acception américaine (mille billions, ou un million de millions, soit mille "milliards" français), et non pas dans son acception française où un trillion vaut mille billiards soit un million de billions, ou un milliard de milliards.

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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Dim 28 Sep 2008 23:56 
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A propos de votre remarque sur le recrutement de l'armée, Tonnerre, j'ai lu je ne sais plus où que l'armée américaine recrutait de plus en plus ses soldats hors des USA, avec garantie d'acquisition de la citoyenneté. L'article où j'avais lu cela osait un parallèle avec le recrutement des armées de l'empire romain à partir du IIè siècle.

La comparaison ne me paraît pas fondée, mais elle reste néanmoins frappante sur le plan symbolique !

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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Lun 29 Sep 2008 09:39 
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Rappelons que la dette américaine par rapport au PIB représente 61,5% de celui-ci. Ce qui est mieux que la France, qui n'est pas un exemple, certes.

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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Lun 29 Sep 2008 11:59 
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Oui en effet, Huyustus, c'est bien ainsi que j'utilise le mot trillion; je vous prie de m'excuser pour l'utilisation occasionnelle de mots anglais, en particulier dans le domaine économique. Toute ma formation et mon expérience en matière d'économie, de finances et d'investissement ont été acquises aux USA, et donc parfois je peine pour trouver le mot juste en Français dans ce vocabulaire spécialisé.

Pour ce qui est du recrutement militaire, oui, en effet, le DoD a accepté que l''Armée baisse ses standards, parce que les objectifs mensuels de recrutement ne sont le plus souvent pas pas atteints, ceci pour toutes les armes, y compris la National Guard, quoique la baisse soit la plus sensible dans l'Armée de terre.
Par exemple, dans cette arme, les chiffres de recrutement pour mai 2007 n'étaient que de 5 100 alors que les objectifs fixés étaient de 5 500.
Face à ce deficit accumulé en recrues, l'Armée a pris un certain nombre de mesures, que je vais lister ici, du moins celles qui risquent d' affecter à terme sa capacité à accomplir les missions qui lui sont assignées.
En gros, il s'agit d'admettre des recrues qui autrefois auraient été refusées.
L'âge maximum d'admission a été ramené de 35 à 42 ans. Une loi nommée DREAM a été proposée en 2007 permettant de recruter les immigrés en situation illégale, qui recevraient la citoyenneté américaine à la fin de leur service. On rapporte que des recruteurs ont fait pression sur des immigrés illégaux pour les inciter à s'enroler dans ces conditions. Actuellement, environ 45 000 personnels militaires sont des non citoyens.
Mais surtout, les standards de recrutement concernant le niveau d'éducation (basé sur les diplômes) et le niveau d'aptitude (basé sur le AFQT, Armed Forces Qualification Test) ont été abaissés. L'armée admet davantage de "high school drop outs" (individus qui n'ont pas terminé leurs études secondaires) et davantage de recrues qui ont été placées dans les catégories IV et V (catégories substandard) sur la base du test AFQT. Les règlements stipulaient que le nombre des recrues de catégorie IV et en dessous ne devait pas dépasser 2% du total, cependant il est passé à plus de 4% en 2007. Or des observations ont montré que ces soldats substandards s'acquittent moins bien que les autres des taches militaires les plus simples; et que par contre, adjoindre un soldat ayant testé dans les catégories supérieures à un groupe de 3 améliore de 8% les performances du groupe. Ceci est un problème dans une armée hautement technologique impliquant la capacité à accomplir des taches de plus en plus complexes. Et le type d'opérations militaires auxquelles elle doit et devra faire face dans le futur--de type counterinsurgency--font que les prises de décision s'effectuent de plus en plus sur le terrain, au cours des opérations de ratissage et de contrôle, au porte à porte, et moins dans les états-majors. Enfin, le manuel mis au point par le général Petraeus (Counterinsurgency Field Manual, N° 3- 24) exige des soldats une connaissance de base de la culture locale considérée comme essentielle à une visée de pacification, une appréciation exacte des forces et des faiblesses de l'ennemi, etc.), toutes approches valorisant des qualités de d'observation, d'analyse et de finesse qui ne sont pas à la portée de recrues d'intelligence médiocre. Des guerres comme celle en Irak, selon certains experts militaires, exigent plus de matière grise (''smart bomb'') que de ''shock and awe", plus de brains (cerveaux) que de boots (bottes) sur le terrain, or c'est exactement la tendance inverse qui prévaut dans le recrutement de l'armée US récemment.
Enfin, il y a les problème des waivers (dispenses) accordés à certains délinquants ou criminels après examen de leur dossier. Ces recrutements sur dispense représenteraient 18% du total des enrollements de 09/06 à 09/07; parmi les individus ainsi admis, on compte des antécédents de vol à main armée, cambriolage, trafic de drogue, conduite en état d'ivresse, viol, pédophilie, kidnapping, incendie criminel, menaces terroristes. Des membres des fameux gangs latinos de Los Angeles, les Crips, Bloods et Latin Kings auraient ainsi été recrutés.
Les tours de service sont aussi devenus plus fréquents et plus rapprochés pour compenser ces baisses de recrutement, tandis que le nombre des engagés qui ne terminent pas leur période contractuelle a augmenté.
L'armée américaine est sans doute déployée pas très loin du maximum de ses capacités, et ceci risque d'affecter négativement la crédibilité militaire du pays. Il est très probablle que de telles considérations aient joué un rôle dans la gestion russe de la crise de Georgie.


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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Lun 29 Sep 2008 13:05 
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Rappelons que la dette américaine par rapport au PIB représente 61,5% de celui-ci


Les chiffres que j'ai sur la dette brute US par rapport au GDP (à ne pas confondre avec les chiffres de la dette publique donnés plus haut) donnent 64,3% pour 2005, début du second mandat de George Bush, et pour 2009, fin de son mandat, projection bien entendu 68, 2%).

http://en.wikipedia.org/wiki/National_d ... tial_terms


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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Lun 29 Sep 2008 14:37 
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Ce qui n'est pas catastrophique, des pays développés, qui n'ont pas l'arme du dollar, ont des taux beaucoup plus élevés.

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 Sujet du message: Re: 8 ans de présidence Bush Jr, quel bilan?
MessagePosté: Lun 29 Sep 2008 16:29 
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Je pense que ce qui est particulièrement préoccupant est:
- l'importance de la dette privée en conjonction avec l'importance de celle de l'Etat; la dette privée américaine est beaucoup plus importante en pourcentage du GDP que celle des ménages français. Les Américains n'épargnent pratiquement plus, l'épargne française, quoiqu'en baisse récemment, est par contre loin d'être négligeable, relativement s'entend.
- le pourcentage de cette dette de l'Etat US détenu par des créanciers étrangers publics, en particulier de pays émergents. Comme je l'ai mentionné plus haut, la dette US sous la forme de Treasury securities, etc. est détenue à 45% par des entités étrangères (ce chiffre était seulement de 20% en 94), et sur ces 45%, 74% sont détenus par des banques centrales et des fonds souverains, Japon et Chine loin en tête. Bien que les Chinois ou Japonais aient intérêt à maintenir la valeur de leurs créances, on peut considérer que le fait d'avoir la moitié des créances de la dette publique ainsi détenue par des ETATS--j'insiste sur ce mot-- étrangers dont certains ne sont pas les alliés des US pose un problème de sécurité nationale.
- les chiffres de la dette n'incluent pas des obligations financières de l'Etat telles que le paiement des retraites (Social Security, 7 trillions) et la prise en charge médicale des seniors et des pauvres (Medicare et Medicaid, 34 trillions); ce dernier poste est appelé à exploser vu le départ à la retraite de nombreux baby boomers qui vivent plus longtemps.
Suite à ces différents facteurs, le ''credit rating'' de l'Etat américain est en train de se dégrader, l'achat de Treasury bonds, Treasury bills et autres instruments étatiques de crédit n'apparait plus comme l'investissement de tout repos qu'il était il y a 10 ans. Les prêteurs étrangers sont réticents, et les agences de credit rating, comme Standard & Poor et Moodys n'excluent pas que la dette des US, qui bénéficiait du rating optimum (AAA) depuis 1920 soit rétrogradé dans quelques années au cran inférieur AA ou pire, comme une vulgaire Argentine.
Que va-t'il se passer si les USA peinent à trouver preneur pour leur dette? Ils devront offrir des taux d'intérêt plus attractifs, pour compenser ce qui est perçu comme une plus grande prise de risque, ce qui alourdirait encore leur fardeau financier.
Et tout cela fait chuter inexorablement le ''dollar roi'' et remet en cause à terme sa position de monnaie de réserve.
Le bilan des années Bush est pour les USA un déclin rapide dans leur statut puissance mondiale numéro un, par hyperextension économique et militaire, cause classique de la fin des empires; je pense personnellement que ce déclin, en tant que tendance ''en temps long'', est irréversible, même si l'Amérique rebondit après la crise.
Le successeur de Bush va devoir reprendre une firme en difficulté et faire admettre à une population encore cramponnée à la notion de la destinée spéciale de l'Amérique et à l'idéal de la ''city on the hill'' qu'il va falloir en rabattre et accepter de réduire la voilure. Un côté que certains considèrent positif de la crise actuelle est que le temps où les certitudes dogmatiques de l'orthodoxie libérale--trickle down economy, ''main invisible du marché'' etc. s'imposaient avec toute la subtilité d'un marteau piqueur sont maintenant révolus, au moins pour quelque décennies.


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