Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Vous attribuez cela au manque d'expérience, la plupart des commentateurs politiques américains l'attribuent à la personnalité particulière d'Obama, portée au compromis, au consensus, au désir de ne pas faire de vagues et surtout à l'incompréhensible chimère d'obtenir un soutien bipartisan.
Et en fait, beaucoup (dont moi) pensent au contraire que c'est un excès d'expérience de la politique politicienne, spécifiquement un excès d'expérience dans les "méandres fangeux" et les compromissions de la politique chicagoanne qui a fait d'Obama un tel personnage excessivement prudent, sans vision, sans tripes, vieux routier de la politique rad-soc avant l'âge en quelque sorte.
Il est vrai que l'expérience washingtonienne de BO était relativement limitée--pas plus que celle de plusieurs présidents avant lui cependant comme je l'ai souligné plusieurs fois sur ce fil.
Par contre, son expérience de la politique locale, "pork barrel" politics comme on dit aux US, qui fonctionne sur le clientélisme, les tractations de couloir, et les dessous de table n'a elle, été que trop importante. Dans le milieu de la mairie de Chicago, qui plus est, connu pour être exceptionnellement corrompu aux EU.

Sur le site progressiste Huffington Post, la grande déprime des démocrates qui entrevoient la perte non seulement du Sénat mais de la Chambre: de nombreux supporters de leur campagne 2008 passent aux Républicains:

http://www.huffingtonpost.com/2010/10/1 ... 65631.html

Pire que les votes républicains car ils s'annoncent encore plus nombreux: ceux qui, ne voulant pas voter Républicain, mais ne voulant pas non plus voter pour les Démocrates, ont d'ores et déjà choisi de s'abstenir (pas de vote blanc aux US);
ils resteront chez eux le jour de l'élection, ou ne retourneront pas leur formulaire de vote par correspondance.

Selon cet article du Guardian, et selon un sondage récent, 25% des électeurs d'Obama en 2008 feraient défection en novembre:

http://www.guardian.co.uk/world/2010/oc ... next-month

Mauvaise nouvelle pour Obama: une partie de son noyau dur électoral, les africains-américains, font défection pour Novembre, d'après de récents sondages. Certains rejoignent même le Tea Party:

http://www.guardian.co.uk/

Tiens, je croyais que c'était d'affreux racistes, libéraux et à moitié facho.

Précisons pour le public français que ces mystérieux africains-américains ne sont pas des nomades qui vivraient à moitié en Afrique et à moitié aux Amériques - il s'agit de la transposition directe d'une curieuse expression utilisée aux Etats Unis pour désigner les Noirs.

Un Blanc né en Afrique du Sud et immigré aux Etats Unis ne sera pas classé "africain-américain" alors qu'un Antillais qui s'installerait aux Etats Unis le seraient quand bien même ses aîeux auraient quitter l'Afrique depuis 350 ans...Accessoirement, un Maghrébin immigré aux Etats Unis ne sera pas non plus "africain-américain" alors que le Maghreb est incontestablement en Afrique !

Evitons en français de parler ainsi et disons clairement les Blancs ou les Noirs (termes qui sont des couleurs et non des insultes !!!).

Reconnaissons que les Américains n'ont pas le monopole de ces expressions idéologiques dénuées de sens concret : les partisans de l'Algérie française qui considéraient que tous les Algériens étaient français étaient conduits à distinguer des "Musulmans" et des "Européens" (parmi lesquels étaient classés les Juifs qui n'avaient jamais vécu en Europe avant 1962 ...).

Aigle, vous voyez ce problème de vocabulaire d'un point de vue étroitement franco-français, sans comprendre le contexte.
D'abord, je vous rappelle (pour la Xème fois )que je suis citoyen américain, et que j'utilise donc le vocabulaire en usage dans ce pays.
En effet, Africains américains est le seul terme reconnu et accepté par les africains américains eux mêmes aux EU pour désigner leur communauté, le terme de noir étant perçu dans la culture américaine et par eux en particulier comme légèrement péjoratif. Quand j'emploie ce terme de noir pour désigner des Africains-Américains,--il m'arrive de le faire par inadvertance--cela provoque un sentiment de gêne chez moi, car cela revient à employer un terme condescendant à coloration légèrement péjorative, pas très loin de "negro" ou de "coloured people" en anglais ou d' "indigènes" ou de "natifs" en français.

Enfin, chacun a le droit d'utiliser le vocabulaire qui lui convient; si vous voulez utiliser le mot "noir", cela vous regarde mais ne prétendez pas imposer votre purisme linguistique à vos interlocuteurs.


C'est incontestablement un mouvement de droite financé par des milliardaires de droite, comme Forbes et les frères Koch. Mais c'est aussi un mouvement populiste, c'est à dire qu'on retrouve certains éléments idéologiques de gauche dans ce qu'ils défendent. De plus, je doute que ce mouvement attire beaucoup d'Africains Américains. et il y a aussi quelques Français issus de l'immigration d'Afrique u Nord et subsaharienne dans le FN.

Il va de soi que je vous taquinais, histoire de montrer que je lis vos interventions avec une assiduité particulière.

Tudieu, JM, vous lisez avec attention les interventions d'un postant qui a le front de citer le NY Times et d'utiliser d'affreux mots pas de chez nous comme Africain-Américain; vous mettez un doigt sur la pente glissante qui mène tout droit à l'hérésie, au déviationnisme, à la damnation éternelle et à l'alopécie précoce .
Sérieusement, votre objection était valable. Le Tea Party est un parti-ramasse tout, qui aimante toutes les frustrations, car son "programme " très nébuleux lui permet d'attirer des électeurs aux motivations très diverses, voire contradictoires.
Pas mal de ses militants abordent la politique d'une façon paradoxale, voire complètement irrationnelle: des Africains Américains soutenant un parti dont de nombreux membres sont dans l'affirmation blanche, des femmes soutenant des points de vue antiféministes, des pauvres défendant les intérêts des riches, des seniors bénéficiant de Medicaid demandant des coupes d'aides sociales drastiques etc.
Ils sont un atout pour les Républicains, parce qu'ils redynamisent, recréent un élan populaire en faveur d'un parti battu et qui manquait d'énergie et d'objectifs depuis sa défaite, ne proposait rien de nouveau, rien d'excitant, ce que fait le TP.
Ils sont aussi un handicap parce que les candidats TP sont tellement bizarres, tellement extrémistes, proposent des mesures tellement radicales (suppression de plusieurs ministères dont celui de l'Education, de l'impôt sur le revenu etc) qu'ils risquent de faire peur aux électeurs Reps modérés ou aux indépendants. Et d'empêcher le GOP de gagner le Sénat, gain qui était pratiquement garanti, si les candidats du TP n'étaient pas venus brouiller les cartes.
L'archétype de ces candidats-hurluberlus étant Christine O'Donnell, qui s'est vantée d'être une sorcière ayant pratiqué la magie noire et était jusqu'ici surtout connue dans les medias pour ses campagnes bruyantes contre...la masturbation.

Pff, je ne risque rien du côté de l'alopécie, je suis certes plus sel que poivre, mais avec la crinière de mes vingt ans



C'est ça que j'aime bien chez les Américains, c'est que n'importe qui peut s'engager, faire campagne, voire se faire élire. L'individu n'est pas cantonné dans un rôle pour sa vie, et c'est autrement plus rafraîchissant que nos culs serrés sortant de nos grandes écoles dont le langage est stéréotypé et garanti chêne grand cru.