Faget a écrit:
Je rapporte un fait brut qui a été bien peu évoqué par les medias.
Ce qu'une rapide recherche sur google actualité montrera que c'est faux. (Contrairement a un pays où des milliers de prisonniers ont entammés récemment une grêve de la faim).
Citation:
Le 4 avril, Raul Castro a fait un discours d'une rare intransigeance pour évoquer le fait.
Les cubains l'ont traduit en français :
http://www.granma.cubasi.cu/2010/04/04/ ... tic44.htmlCitation:
Comme je l’ai dit au début, votre Congrès a coïncidé avec une campagne de discrédit hors du commun, organisée, dirigée et financée depuis les centres de pouvoir impérial aux Etats-Unis et en Europe, sous la bannière hypocrite des droits de l’homme.
Cette campagne a manipulé avec cynisme et sans vergogne la mort d’un prisonnier de droit commun, condamné pour quatorze chefs d’accusation, et converti par la magie du mensonge ressassé et par l’appât du soutien économique en provenance de l’étranger en un « dissident politique » qui a été poussé à faire une grève de la faim à partir de revendications absurdes.
Il est décédé malgré les efforts de nos médecins. Nous l’avons regretté au moment opportun et nous avons dénoncé les seuls bénéficiaires de cette mort, ceux-là mêmes qui incitent aujourd’hui un autre individu à maintenir cette même attitude de chantage inacceptable. Celui-ci, malgré tant de calomnies, n’est pas en prison : il est en liberté, bien qu’il ait déjà fait de la prison pour des délits de droit commun, en particulier agresser et blesser la directrice d’un hôpital qu’il a ensuite menacée de mort, puis une presque septuagénaire à laquelle il a fallu extirper la rate. Comme dans le cas précédent, l’on fait l’impossible pour le sauver, mais s’il ne modifie pas son attitude autodestructive, il sera responsable, tout autant que ses parrains, d’une issue que nous ne souhaitons pourtant pas non plus.
Le deux poids deux mesures de ceux qui, en Europe, ne disent un traître mot, en complices, des tortures employées durant la prétendue guerre contre le terrorisme, qui ont autorisé les vols clandestins de prisonniers de la CIA et qui sont allés jusqu'à prêter leur territoire pour y créer des prisons secrètes, est absolument répugnant.
Que diraient-ils si, comme eux, nous avions violé les normes éthiques et si nous alimentions de force ces personnes, comme cela s’est passé normalement, parmi bien d’autres centres de tortures, sur la base navale de Guantánamo ? Ce sont d’ailleurs, soit dit en passant, ceux-là mêmes qui, comme le montre la télévision quasiment jour après jour, font charger leurs polices montées contre des manifestants, les dispersent à coups de matraque, de gaz lacrymogènes, voire de vraies balles. Et que dire des mauvais traitements et des humiliations qu’ils infligent aux immigrants ?
La grande presse occidentale ne fait pas qu’attaquer Cuba ; elle a inventé une nouvelle modalité : la terreur médiatique implacable contre les leaders politiques, les intellectuels, les artistes et les autres personnalités qui, sur toute la planète, élèvent leurs voix contre le mensonge et l’hypocrisie, voire analysent tout simplement les événements avec objectivité.
Il semblerait par ailleurs que les porte-drapeaux de la fameuse liberté de presse ont oublié que le blocus économique et commercial contre Cuba avec tous ses effets inhumains sur notre peuple, est totalement d’actualité et se renforce ; que l’administration étasunienne n’a pas cessé un seul instant d’appuyer la subversion dans notre pays ; que la Position commune de l’Union européenne, injuste, discriminatoire, frappée au sceau de l’ingérence, parrainée à l’époque par le gouvernement des USA et par l’extrême droite espagnole, existe toujours, et que, de ce fait, l’Union européenne continue de réclamer un changement de régime dans notre pays, ou, ce qui revient au même, la destruction de la Révolution.
Plus d’un demi-siècle de combat permanent a appris à notre peuple que la vacillation est synonyme de défaite.
Nous ne céderons jamais au chantage, qu’il provienne d’un pays ou d’un groupe de nations, si puissante qu’elles soient, quoi qu’il arrive. Nous avons le droit de nous défendre.
Si l’on prétend nous acculer, que l’on sache que nous saurons nous défendre derrière les remparts de la vérité et des principes. Nous serons une fois de plus fermes, sereins et patients. Ce ne sont pas les exemples qui manquent dans notre histoire !
C’est ainsi que nos héroïques mambis se sont battus au XIXe siècle durant nos guerres d’Indépendance.
C’est ainsi que nous avons liquidé la dernière offensive lancée par dix mille soldats de la tyrannie, fortement armés, contre, au début, à peine deux cents combattants rebelles qui, sous la direction directe du commandant en chef Fidel Castro Ruz, ont livré durant soixante-quinze jours, du 24 mai au 6 août 1958, plus de cent combats, dont quatre batailles, sur un petit territoire faisant de six cent cinquante à sept cents kilomètres carrés, autrement dit moins que La Havane. Cette grande opération décida du cours de la guerre. Quatre mois après, la Révolution triomphait, ce qui explique pour le commandant Ernesto Che Guevara écrivit sur son journal de campagne : « L’armée batistienne est repartie l’échine brisée de sa dernière offensive contre la Sierra Maestra. »
La flotte yankee qui rôdait en face de Playa Girón en 1961 ne nous fit pas peur non plus. C’est à la barbe des USA que nous avons liquidé leur armée mercenaire, ce qui constitua la première défaite militaire de ce pays sur le continent.
Nous avons adopté la même attitude en 1962, lors de la crise des Fusées. Nous ne cédâmes pas d’un pouce face aux menaces brutales d’un ennemi qui nous visait de ses armes atomiques et qui s’apprêtait à nous envahir, même pas quand les dirigeants de l’Union soviétique, alors notre principal allié dans cette conjoncture si difficile et de l’appui de laquelle dépendait le sort de la Révolution, après avoir négocié dans notre dos les conditions d’une sortie de la crise, s’efforcèrent respectueusement de nous convaincre d’accepter l’inspection sur notre sol du retrait de leur armement nucléaire, ce à quoi nous avons répondu que cette inspection se ferait en tout état de cause à bord de leurs navires en eaux internationales, mais jamais à Cuba.
Nous sommes sûrs que des circonstances pires peuvent se représenter.
A une époque plus récente, le peuple cubain a donné la preuve indélébile de sa capacité de résistance et de sa confiance en soi quand, par suite de la disparition du camp socialiste et de l’implosion de l’Union soviétique, notre pays enregistra une chute de 35 p. 100 de son Produit intérieur brut, un réduction de 85 p. 100 de son commerce extérieur, la perte de ses principaux marchés d’exportation, tels que le sucre, le nickel, les agrumes et d’autres produits dont les cours chutèrent de moitié, la disparition des crédits à des conditions favorables, ce qui interrompit de nombreux investissements vitaux, comme la première centrale nucléaire et la raffinerie de Cienfuegos, l’effondrement du transport, des constructions et de l’agriculture quand cessèrent brusquement les livraisons de pièces détachées, d’engrais, d’aliments pour animaux, de matières premières pour les industries, ce qui provoqua la paralysie de centaines d’usines et la dégradation quantitative et qualitative de l’alimentation de notre peuple en deçà des paramètres recommandés. Nous avons tous souffert ces chauds été de la première moitié des années 90, avec des coupures de courant de parfois douze heures d’affilée, faute du combustible nécessaire pour produire de l’électricité. Entre temps, des dizaines d’agence de presse occidentales, certaines sans cacher leur allégresse, dépêchaient des correspondants à Cuba pour être les premiers à claironner la défaite définitive de la Révolution.
Personne, au milieu de cette situation dramatique, n’est resté livré à son sort, et notre peuple fit preuve de la force que donne l’unité quand on défend des idées justes et une œuvre bâtie sur tant de sacrifices. Seul un régime socialiste est capable, malgré ses déficiences, de passer une épreuve si gigantesque.
Autant dire, donc, que nous ne perdons pas le sommeil devant les escarmouches de la réaction internationale, coordonnée comme toujours par ceux qui ne se résignent pas à admettre que ce pays-ci ne pliera jamais, qu’elle que soit la voie utilisée, et qu’il préfère disparaître avant, comme il l’a prouvé en 1962.
Cette Révolution a débuté voilà cent quarante-deux ans, le 10 octobre 1868 : elle se battait alors contre un colonialisme européen en décadence, et ce malgré le boycott du jeune impérialisme étasunien qui ne souhaitait pas notre indépendance et attendait que le « fruit mûr » tombe en ses mains sous l’effet de la « gravité géographique ». C’est ce qui arriva d’ailleurs au terme de plus de trente ans de guerres et d’énormes sacrifices du peuple cubain.
Les acteurs extérieurs ont maintenant échangé leurs rôles. Nous sommes, depuis plus d’un demi-siècle, assaillis et agressés constamment par l’Empire déjà rassis devenu le plus puissant de la planète, secondé par le boycott que représente l’outrageante Position commune de l’Union européenne, toujours en vigueur grâce aux pressions de certains de ses membres et de forces politiques réactionnaires qui veulent nous imposer des conditions inacceptables.
Pourquoi, nous demandons-nous ? Tout simplement, parce que, dans le fond, ce sont toujours les mêmes acteurs qui ne renoncent pas à leurs vieilles visées de domination.
Les jeunes révolutionnaires cubains comprennent parfaitement que, pour préserver la Révolution et le socialisme et rester dignes et libres, ils devront se battre et se sacrifier pendant de nombreuses années encore.
Parallèlement, des problèmes colossaux pèsent sur l’humanité, et c’est aux jeunes les tout premiers de se colleter avec. C’est la survie même de l’espèce humaine qui est en jeu, menacée comme jamais avant par les changements climatiques qu’accélèrent les modèles de production et de consommation irrationnels du capitalisme.
Nous sommes aujourd’hui sept milliards, dont la moitié est pauvre, et dont 1,020 milliard a faim. Qu’adviendra-t-il en 2050 quand nous serons neuf milliards et que les conditions de vie sur la Terre se seront encore plus dégradées ?
La comédie qui a conclu le dernier Sommet dans la capitale danoise, en décembre dernier, prouve que le capitalisme, avec ses lois d’airain au sujet du marché, ne réglera jamais ce problème-ci ni bien d’autres. Seules la conscience et la mobilisation des peuples, la volonté politique des gouvernements et l’avancée de la connaissance scientifique et technologique pourront empêcher notre espèce de s’éteindre.
[...]
Dans quelques jours, au 1er Mai, notre peuple révolutionnaire donnera, d’un bout à l’autre du pays, dans les rues et sur les places publiques qui lui appartiennent de droit, une autre réponse massue à cette nouvelle escalade d’agressions internationale.
Cuba ne craint pas le mensonge, ne plie pas le genou devant les pressions, les conditions ou les diktats, d’où qu’ils viennent, et se défend par la vérité qui finit toujours, tôt ou tard, par s’imposer.
[...]
Il en a été ainsi hier, cela continue de l’être aujourd’hui et cela le sera à l’avenir,