Citation:
Comme son temps est compté et que les questions de politique intérieure (économique et sociale) l’absorbent en grande part, il ne prend pas de décisions sur les sujets de politique étrangère et de défense – hormis par des discours d’une grande généralité –
C'est une bonne analyse avec laquelle je suis en grande partie d'accord, sauf sur quelques points.
Le plus important est qu'il semble impliquer que, si BO est en deça des attentes pour ce qui est de la politique étrangère, il remplit par contre son contrat pour ce qui est de la politique intérieure. S'il est exact que Rahm Emanuel, Axelrod et ses quelques autres "conseillers rapprochés" sont bien des hommes de politique intérieure, il suffit de lire la presse américaine pour noter qu'en matière domestique aussi, il ne satisfait pas davantage les attentes, tant à droite (ce qui est normal) que dans le camp démocrate, (ce qui l'est moins).
En vrac, on lui reproche récemment de ne pas s'être assez impliqué dans la réforme de santé, d'avoir lancé un plan d'assistance aux foyers écrasés par les "mortgages" qui ne marche pas, de ne pas se préoccuper sérieusement de prévenir une autre récession par la mise en place d'instances de régulation, de tergiverser sur les renforts à envoyer en Afghanistan depuis plusieurs mois, de bloquer les accords internationaux sur la protection de l'environnement, la liste est longue, et j'en passe mais vous voyez que la politique intérieure est également bien représentée dans cette liste de griefs. On lui reproche même de passer son temps à faire le tour du monde et à visiter des kyrielles de pays étrangers où il se borne à prononcer des discours débordants de platitudes et dégoulinants de bons sentiments. "Internet President", "kumbaya kid", "smooth talker Prez" sont quelques uns des surnoms révélateurs que les Dems mécontents lui donnent.
Je ne sais si les Européens en viendront à regretter Bush; deux ou trois choses sont sûres d'ores et déjà:
- l'Europe est encore moins importante aux yeux de BO qu'aux yeux de Bush, ce qui n'est pas peu dire
- les objectifs de politique étrangère de l'administration Bush étaient essentiellement néfastes ou irréalisables, mais au moins son chef les poursuivait avec détermination et persistance. Les hésitations et vasouillages d'Obama sont maintenant reconnus comme un trait essentiel de sa personnalité.
- Bush avait une personnalité confrontative et "antagonisante"; il était d'intelligence médiocre et a engagé l'Amérique dans des aventures extérieures qui contribuent indiscutablement à son déclin. Obama est brillant, a une personnalité agréable et apparemment conciliante mais pour le moment, et pour l'essentiel, il se contente de surfer sur les vagues crées par Bush: l'emballage-cadeau est plus attrayant mais ce qui est à l'intérieur de la boîte ne change guère. Et les Américains, qui ne valorisent généralement pas beaucoup les intellectuels, se demandent de surcroît si ça vaut vraiment la peine d'élire un président intellligent.