Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Récemment la demande sur les bons du Trésor américains a été particulièrement forte parce que les investisseurs désertent la plupart des dettes d'Etats européens, en particulier celle des PIIGS:

http://www.ft.com/cms/s/0/7a45a880-427b ... abdc0.html

Un article qui parle de l'abandon des services publics aux Etats-Unis.

http://www.legrandsoir.info/A-quoi-ress ... n-com.html

Mmouarf, le grand soir info, ça c'est du titre. Il n'y a même pas à deviner la tendance.

Vous préférerez très certainement cette brève du Figaro ?

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... es-hlm.php

«La première chose que je me suis demandée en voyant la scène, c'est si nous étions vraiment en Amérique», commente le reporter Ron Mott, incrédule, sur NBC.

On peut encore trouver les chroniques de Paul Krugman sur le site RTBF Info : http://www.rtbf.be/info/economie/chroni ... ul-krugman

Krugman, excellente lecture Savinien!

Le propre des EU c'est une capacité exceptionnelle à rebondir grace à leur système économique de destruction-création qui les a projeté en tête du monde au point de rassembler un quart du revenu mondial.
On l'a vu lors de la crise de 29, bien plus grave que la crise actuelle. Le taux de chomage atteignait alors parfois 25 % et plus dans certines zones, les entreprise fermaient dans tout le pays après les banques, les gens se suicidaient. 30 ans après le taux de chomage était inférieur à 5 % et ils dominaient le monde. Ils donnent toujours la tonalité au monde. Toute la jeunesse de la planète consomme leurs produits culturels y compris dans le monde musulman et en Chine. Que fait la Chine, elle fabrique des produits conçus dans et pour les pays occidentaux qui passent des ordres à des intermédiaires établis au japon, à Taiwan, Singapour, Hong Kong, Corée du Sud ...
Le déclin américain n'est ni un mythe, ni une réalité mais une invention destinée à la communication émanent d'auteurs qui ne se résignent pas à la mort par auto-destruction et sans appel du communisme.

De un, Alain, il faudrait cesser de penser que parce que l'on critique un modèle de développement, et je dirais même une phase bien spécifique de ce modèle, appelons-le capitalisme mondialisé ou mondialisation économique, qui a crée les conditions formelles d'une financiarisation accrue de l'économie notamment américaine, avec les distorsions que l'on connaît sur la répartition du revenu national par exemple et tout ce que cela induit comme effets socio-économiques ; que l'on doit, venant de vous et de quelques autres, être systématiquement vilipendés comme l'ami du contraire et un apologète du stalinisme. C'est parfaitement malhonnête intellectuellement, mais encore faudrait-il vous en rendre compte une fois pour toute ?

Ainsi c'est tout à fait drôlatique d'imaginer Emmanuel Todd par exemple, analysant la décomposition de l'Empire américain au milieu de la décennie sous prétexte qu'il ne se "résignerait pas" à la mort du communisme, et quel communisme: l'Union soviétique bien entendu !, lui qui précisément a été l'un des premiers - sinon l'un des seuls - à avoir prédis son implosion...

Vous comprenez à présent que vos assertions soient à considérer comme une insulte à la probité intellectuelle ?

De deux, il a déjà été fait remarquer que vous propagez un mythe (qui se marie toutefois très bien avec l'esprit de la conquête de l'Ouest...), que les Etats-unis furent une nation farouchement protectionniste de leur création jusqu'au début des années 30, pratiquant un protectionnisme virulent avec des tarifs douaniers de l’ordre de 50% sur de nombreux secteurs de marché. Conjugué à leur position stratégique lors de la SGM, ce qui paracheva durablement leur hégémonie sur le monde. Et sans doute croyez-vous aussi que l'Angleterre a bâti sa puissance maritime et son Empire colonial sur le respect d'un libéralisme non-entravé et cristallin ? C'est oublier un peu vite l'édit de navigation de 1651, où elle déclara que l'ensemble de son trafic maritime ne pourra dorénavant plus qu'être strictement réservé à ses propres navires. Dès lors toutes les importations britanniques ne purent accoster les côtes anglaises que sur des navires battant pavillon anglais, s'arrogeant le droit inouï de contrôler de vive force toutes les routes maritimes, bafouant ainsi les droits maritimes les plus anciens, les plus essentiels et les plus incontestables. Ce qui devrait donner matière à relativiser votre point de vue. Relativisme et tempérance donc.

Sur le net concernant Todd: " Il ( Emmanuel Todd) fait ses études secondaires en France, au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye (où il est membre des Jeunesses communistes). En juin 1968, alors qu'il prépare le baccalauréat, il adhère au Parti communiste français."
Sur la permanence d'une hostilité au capitalisme et aux EU son porte drapeau, venue du communisme et refusant la mort d'une idéologie, il existe des ouvrages, dont un livre de JF Revel qui m'avait impressionné.
S'il y a un déclin aujourd'hui, c'est bien celui du communisme et même à présent d'un certain socialisme de redistribution, pas celui du capitalisme qui appelle simplement des réformes.
Les EU se portent beaucoup mieux qu'on ne le croit, c'est l'europe qui ne va pas bien et l'Arique, le moyen orient, arabe surtout, qui ne décolle pas, la Russie immobile ...

Ô Alain, comment pouvez-vous...

Vous connaissez le pourcentage d'étudiants à la fin des années 60 qui soutenaient les mouvements trotskistes et maoïstes ? Sans doute très élevé. Saviez-vous par exemple qu'Irving Kristol, le père du néoconservatisme américain, fut un trotskiste membre de la quatrième internationale ? Tout comme nombre de ses disciples, Richard "Darth Vader" Perle en tête, qui deviendra par la suite l'un des éminents théoriciens de la seconde guerre d'Irak ? Relativisme encore.

Serez-vous donc toujours prisonnier de vos catégorisations et de vos clivages au "scalpel", qui n'existe pas dans la réalité ? Le monde n'est pas tout noir ou tout blanc vous savez. Se serait plutôt un éventail d'une infinie complexité, qui cadre mal avec certains de vos penchants manichéens.

Ensuite je ne sais pas si les Etats-unis se portent mieux que les autres, mais si je me fie à vos propres critères selon lesquels on ne devrait jamais user - et a fortiori abuser - de la planche à billet ne serait-ce que pour relancer l'économie, Ambrose Evans Pritchard penche lui, dans le contexte économique, financier et budgétaire dans lequel se trouve être actuellement les Etats-Unis, pour que ces derniers soient contraints à très court terme de relancer un "Quantitative easing" sans précédent, puisque pour un montant pouvant atteindre 1000 milliards de Dollars (après les 300 milliards de l'année dernière):

http://www.telegraph.co.uk/finance/comm ... s-QE2.html