Narduccio a écrit:
Qui est responsable de la destruction d'emplois ? La crise ou Obama ? Obama est peut-être responsable de n'avoir pas su maintenir assez d'emplois. Mais il n'est pas démontrable qu'une autre politique que la sienne aurait été meilleure ou pire que ce qu'il a fait.
Vous avez raison et tord à la fois. Bush et consors sont en effet infiniment plus responsable de la crise sous-jacente à la société américaine, de part notamment le profond dogmatisme idéologique qui guidait alors leur pas et dont on ne peut pas exactement accuser BHO (et que dire alors du libertarien Greenspan et de son action "déterminante" à la tête de la FED, qui il est vrai a fait amende honorable depuis). Crise qui ne se cantonne certainement pas à son volet financier, dont je rappelle qu'il ne fut qu'une
conséquence d'une situation qui lui préexistait de longue date, et dont la crise des "subprimes" n'a été que le déclencheur. C'est avant tout de la crise de la mondialisation dont il s'agit. Obama est ainsi responsable dans une large part dans la mesure où lui non plus ne marque sa volonté - ou n'a alors le courage, ceci expliquant la comparaison fâcheuse d'avec FDR - de rompre avec l'élément fondateur qui créa objectivement les conditions de cette crise gravissime, puisque structurelle. De ce point de vue il porte - et portera, une énorme et historique responsabilité.
Narduccio a écrit:
AUtre point, en ce moment, on voit et on entend pas mal de commentateurs qui cherchent à comparer l'action d'Obama avec celle de Roosevelt et de son New Deal. Tout cela pour reprocher à Obama de ne pas savoir fédérer les américains pour lancer un new deal. Or, Roosevelt est élu 3 ans après le déclenchement de la crise, le pays ne cherche qu'à redémarrer.
On oublie trop souvent de rappeler que le New Deal, bien que posant de nouvelles bases relativement saine (ce qui est tout de même primordial), fut dans les faits plutôt un échec qu'une réelle réussite, et qu'il fallut attendre en vérité la fin de la seconde guerre mondiale avec les conséquences que chacun sait, pour voir enfin l'économie redémarrer.
Rien ne dit que la crise que nous connaissons à l'heure actuelle, aussi profonde que celle des années 30 voire plus profonde encore par certains aspects (puisque l'Etat, qui est l'organe centrale de toute régulation
effective, a été extrêmement affaibli par les néolibéraux après plus de trente ans de travail de sape sur ses fondamentaux. Chose qui n'existait pas alors...), rien ne dit donc qu'il ne faille en passer - et le capital surtout laisser d'autres alternatives - par semblable catharsis destructrice afin de permettre un hypothétique redémarrage. On peut accuser cette vision d'être pour le moins pessimiste, elle a au moins l'histoire pour elle. Toute chose par ailleurs que néglige à dessein le postulat libéral, ou alors à la condition de grossièrement la revisiter - l'Histoire (quand on sait que ce dernier désinforme à tue-tête et sans vergogne que c'est le protectionnisme qui serait responsable de la crise de 29 et de son aggravation, on se tape sur les cuisses).