Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Ne pas se faire réélire en 2008? Qu'entendez-vous par là?
La crise est commencée depuis environ un an aux US (dans l'immobilier et la finance); certes, elle s'est aggravée il y a deux mois, ce qui a permis l'élection d'Obama, mais il savait qu'il aurait une crise économique à gérer depuis des mois.
Sans parler d'une foule de dossiers empoisonnés laissés par l'administration Bush--la torture, Gitmo, l'Irak, diverses violations de la Constitution, la dette déjà importante avant la crise, etc.
Obama s'est présenté à la domination démocrate non malgré le fait qu'il savait qu'il aurait à nettoyer les écuries d'Augias laissées par l'administration Bush mais parce qu'il était clair pour lui qu'il fallait que le parti démocrate s'attelle urgemment à nettoyer ces écuries.
C'est sans doute pire que ce qu'il avait envisagé au départ, mais il est clair qu'il ne s'attendait pas à un lit de roses.

A ce sujet, comment se fait-il que Bush n'ait pas été visé par une procédure d'impeachment depuis 2006 ?

Je croyais que Daimler s'était séparé de Chrysler en 2007, mais moi et la bagnole

JM, d'après ce texte, Daimler détient encore une position majoritaire sur Chrysler. Sur wiki:

"Daimler AG (ISIN: DE0007100000) (formerly Daimler-Benz AG, DaimlerChrysler AG) is a German car corporation (not to be confused with the British's Daimler Motor Company) and the world's thirteenth largest car manufacturer. As well as automobiles, Daimler manufactures trucks and provides financial services through its Daimler Financial Services arm. The company also owns major stakes in aerospace group EADS, high-technology and parent company of the Vodafone McLaren Mercedes racing team McLaren Group, Japanese truck maker Mitsubishi Fuso Truck and Bus Corporation and US automaker Chrysler Holding LLC."

huyustus: il y a eu des actions dans ce sens, qui n'ont pas abouti. Dennis Kucinich, un des rares Dems du Congrès véritablement à gauche, a présenté récemment à la Chambre des Représentants (en juin 2008) une procédure d'impeachment en 35 articles sur Bush, après en avoir lancé une sur Cheney, sans succès.
Cette procédure a été mise en oeuvre seulement pour deux présidents, Jackson et Clinton, et elle n'a pas abouti dans les deux cas.
Rappelez-vous qu'il faut une majorité simple pour qu'elle soit initiée, mais une majorité des deux tiers à la Chambre des représentants pour qu'elle passe. Mais même si elle ne passe pas, elle peut cependant permettre à un parti de porter des coups dommageables à l'autre et de compromettre ses chances auprès des électeurs.

La saga Daimler-Chrysler qui se déroulait depuis quelques mois s'achève ainsi avec la vente du constructeur américain au groupe d'investissement Cerberus Capital Management. Des premières rumeurs (qui confirment par ailleurs qu'une rumeur de cet ordre n'est que rarement gratuite) à la cession de 80.1 % de Chrysler détenu depuis 1998, le processus de vente a été plutôt rapide.

Le fonds d'investissements américain Cerberus qui a déjà repris GMAC (filiale Truck de GM) et qui lorgnait sur Delphi jusqu'à il y a peu a donc été choisi pour "récupérer" le constructeur américain Chrysler dont le groupe Mercedes trouvait les déficits trop lours à supporter. Les associations entre Mercedes et d'autres marques restent des fiascos étonnants. Après Mitsubishi, c'est Chrysler dont on se sépare et personne ne sait combien de temps vivra encore Smart si les résultats catastrophiques de la marque perdurent. Quant à Maybach, on ne parlera pas non plus de grande réussite.

Bref, après une période de concentration des industries automobiles, nous arrivons dans une ère du démantèlement où Ford se sépare d'Aston Martin, GM de Subaru, Suzuki GMAC, VW de Lamborghini ou Bugatti. Ceci donne raison à nos constructeurs nationaux qui privilégièrent les coopérations plus que les fusions-acquisitions ! Seul BMW, dont les filiales marchent bien il est vrai, semble encore chercher à acquérir une marque pour faire grossir son portefeuille.

Le prix à payer pour Cerberus est de 5.5 milliards d'euros dont 5 milliards iront abonder les comptes divers de Chrysler. Daimler gardera 19.9% du capital de Chrysler et verra sa trésorerie augmenter des 500 millions d'euros restant. Les frais de santé et de retraite des employés Chrysler qui s'élèvent à 18 milliards (de $) seront donc assumés par le nouveau propriétaire qui a rebaptisé le constructeur Chrysler Holding LLC.

Cette cession qui est appuyée par le syndicat UAW reste soumise à acceptation du Conseil de Surveillance de DCX. Le deal final devrait intervenir au troisième trimestre




C'est un article de 2007

Sur la base de mes lectures, j'étais resté sur l'idée que, après l'entrée de Cerbérus, Daimler avait gardé des positions majoritaires sur Chrysler.
Vérification faite, Daimler détient toujours des parts importantes sur Chrysler (20%) mais n'est plus majoritaire; c'est Cerbérus, une firme de private equity américaine qui a acquis une participation majoritaire sur Chrysler depuis 2007.
De toute façon, Daimler est seulement à 40% allemande,le reste est détenu par des pays européens divers et les US. L'entremêlement des prises de participation internationales est tel que cela devient irréel d'attribuer une nationalité particulière à certaines multinationales.

Je me suis toujours posée la question.
Vaut mieux mentir et envoyer des soldats à la mort, plutôt que de mentir sur une gaterie sexuelle.

VOilà une remarque qui n'apporte pas grand chose de constructif au débat ...

Quelques précisions intéressantes sur les problèmes de GM et des autres firmes de Detroit dans le Nouvel Obs d'aujourd'hui:

"Le gros handicap des constructeurs américains est d'avoir signé avec le syndicat UAW des contrats à la fois très généreux et empêchant toute flexibilité" dixit Xavier Mosquet, directeur du bureau de Detroit du Boston Consulting Group.
En 2007, selon l'étude de la Deutsche Bank, le coût total d'un ouvrier de GM atteignait 54,50 Euros l'heure contre 36,30 chez Toyota. Ce handicap revient à un surcoût d'environ 1150 Euros pour un véhicule vendu en moyenne 15 500 Euros, résume Xavier Mosquet. Du coup, les constructeurs se sont orientés vers les grosses voitures à forte marge--4x4 et autres SUV- sur lesquels ils pouvaient faire des profits.
...
Pour le patron de GM, Rick Wagoner, la mise en liquidation de GM entraînerait celle de Ford et de Chrysler, et "induirait des coûts sociétaux catastrophiques: 3 millions d'emplois supprimés en un an, avec une perte de revenu individuel de 115 milliards d'Euros".

Le calcul de coût horaire par la Deutsche Bank prend en compte tous les avantages sociaux, contribution au plan de retraite, santé, etc.

Ca ce rapproche de ce que j'avais lu. Bon, ils sont foutus, les ouvriers licenciés trouveront preneurs dans les usines que les autres constructeurs ne manqueront pas d'édifier, sans le syndicat. Schumpeter, encore un coup. Les dinosaures disparaissent pour laisser la place à une espèce plus adaptée.