Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Oui, la tache d'Obama ne va pas être facile à cause de la crise mais tout de même, il faut garder présent à l'esprit que, sans cette crise, il n'aurait très probablement pas été élu.
La tache de FDR quand il a pris le gouvernail n'était pas évidente non plus, mais il s'en est bien tiré, et il a posé les bases d'un système de régulation économique plutôt bien conçu qui a perduré pendant des décennies.
Avoir du ressort, ne pas se laisser abattre, réagir et être raisonnablement optimiste, ce sont des traits fondamentaux de la psychologie US qui contribuent à la grande faculté de récupération et d'innovation de ce pays; de plus, cette crise permettra à Obama d'effectuer certaines réformes qu'il n'aurait pas pu effectuer dans un pays en régime de croisière.

Obama ne tentera pas de "sauver" l'industrie américaine de l'automobile... Apparement, il va laisser les 3 grands de l'auto aller devant les cours de justice pour un recours en faillite, et faire que les industriels essayent de conclure un concordat avec leurs créanciers et les syndicats. SI GM, Ford et Chrysler n'arrivent pas à s'entendre avec leurs créanciers, l'étape suivante sera la faillite pure et simple avec la possibilté de mettre 2,000,000 d'employés sur le carreau.

On sait que les 3 grands se sont récement présentés devant les chambres du Congrès pour réclamer une aide d'urgence de $25 milliards US et que la demande n'a pas semblé plaire aux congressmen qui ont été contrariés par le fait que la demande ne soit pas accompagnée d'un plan de sauvetage....

Woody, pourriez-vous préciser d'où vous tirez cette information?
Aux dernières nouvelles, Obama était intervenu auprès du président Bush pour lui demander d'aider l'industrie automobile US, en commençant par GM, la plus menacée des 3 grandes de Detroit.
Et le Congrès a déjà accordé un package de 25 milliards pour la modernisation de cette industrie.
Obama ne peut pas laisser tomber ces vénérables compagnies, l'effet domino serait redoutable. Voyez ce qui s'est passé avec Lehman Brothers, et multipliez l'effet "panique à bord" par dix--Ford est infiniment plus central, plus symbolique dans l'économie US que Lehman Brothers.
Certes, il sera certainement en retrait par rapport à ses promesses de campagne, c'est le jeu politique, mais un abandon pur et simple de Detroit et la banqueroute de GM serait catastrophique, et BO le sait bien.
Ci-dessous article là dessus en français:

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... troit-.php

Et en anglais:
crosscut.com/2008/11/18/business-technology/18646/?pagejump=1
http://www.news-leader.com/article/2008 ... /811120534

Et bien, même si les 3 grands veulent "éviter de perdre la face", Obama envisage leurs faillites... Il a même eu recours à une firme spécialisée dans le domaine pour demander des avis.

http://www.bloomberg.com/apps/news?pid= ... =worldwide

ou encore ici, où l'on dit qu'il ne prendra pas position sur la controverse sur l'aide de 25 G$ jusqu'au 20 janvier prochain...

http://www.washingtontimes.com/news/200 ... itol-hill/

Que faire? Avancer de l'argent à une industrie moribonde sans poser de conditions? Ou les obliger à réduire leurs dettes via un concordat et de nouvelles conditions de travail, plus un nouveau plan d'affaire ? Je crois qu'Obama va choisir la deuxième option: vous vous réformez radicalement ou vous disparaissez...

Et dire qu'il y a encore quelques mois, les car makers ne juraient que par les SUVs et les pickup trucks...

Ereur fatale 101

Relisez attentivement cet instructif article dans Bloomberg; vous verrez qu'il dit en substance que ce sont les dirigeants des grandes firmes de Detroit qui ont d'abord étudié un projet de faillite et l'ont exposé au Congrès; le type de faillite (envisagée par Nardelli, de Chrysler) n'est pas une faillite standard "chapter 11" (sous contrôle judiciaire), formule qu'ont rejeté les grands de Detroit, mais d'un plan de "pre-arranged bankruptcy" par accord amiable avec les différentes parties intéressées.

BO a donc demandé à ses conseillers économiques d'examiner ce projet; ce faisant, il n'a fait que réagir à l'initiative de Detroit. Comme ce type de faillite est une possibilité envisagée par Detroit, le president elect doit obligatoirement en prendre acte et se forger une idée sur la validité de cette solution, c'est en quelque sorte son travail. Nulle part dans l'article il n'est dit que c'est ce plan qu'il souhaite mettre en oeuvre.

Au contraire, l'article précise que, le 16 novembre, Obama a proposé au Congrès que le gouvernement vienne en aide à Detroit en leur octroyant un "bridge loan" (quelque chose comme crédit-relais, crédit pour "passer le cap") mais sur présentation par Detroit d'un plan de redressement qui se tienne. Un peu avant, il a demandé à ce même Congrès $ 50 milliards pour renflouer Detroit.

Quant à son refus de s'ingérer dès maintenant dans des affaires dont le règlement concerne l'actuel président GWB, ça n'est en rien lié à la situation de l'industrie automobile. BO a dit et répété depuis son élection qu'il ne saurait y avoir qu'un seul président (en exercice) à la fois à la tête des USA.

Hilary Clinton remplacerait Condolezza Rice, à la tête de la diplomatie américaine.

Pas mal de dossiers à gérer.

Et lundi, l'équipe Obama va annoncer que Bill Geithner sera Treasury Secretary; Geithner is actuellement president de la Federal Reserve Bank de New York et a travaillé au Treasury Department sous la direction de Larry Summers.
La place des Clintoniens semble assez importante dans le gouvernement Obama, trop pour certains, et d'autres déplorent que le président envisage de prendre dans son gouvernement trop de "faucons", trop de politiciens qui ont soutenu la guerre en Irak, comme Hillary Clinton d'ailleurs.

Clinton en secrétaire d'Etat, cela peut poser quelques problemes, je vois mal l'un se coucher devant l'autre comme ca, sans parler de Biden qui ne va pas non plus rester inactif à mon avis.
Et puis, chez les clintoniens, Rahm Emmanuel me semble le cas le plus important, chief of staff de la maison-blanche, le role est énorme. Et ce qu'il représente ne va pas forcément améliorer les relations avec certains pays musulmans.

Jusqu'à présent, les choix pour l'équipe Obama reflètent une approche essentiellement centriste et pragmatique--la compétence et l'expérience des sélectionnés n'est pas discutable. Il y a des femmes et des minorités, mais clairement pas comme concession à une quelconque approche d'affirmative action, ces gens ont du répondant, ils ont fait leurs preuves.
Et rien qui permette de valider si peu que ce soit les espérances chimériques de certains--voir de récents délires dans "Marianne" par exemple--comme quoi Obama était l'espoir du monde, que les opprimés pouvaient compter sur lui à 200% et qu'il allait faire une politique de gauche. Ca m'étonnerait beaucoup qu'il prenne Dennis Kucichinich dans son gouvernement.

Oops, il s'agit de Dennis Kucinich bien entendu.