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J'ai lu quelque part (mais où), que les constructeurs automobiles américains avaient un syndicat fort puissant, alors que les constructeurs étrangers ayant des usines aux EU n'avaient pas ce même syndicat et étaient relativement tranquille.
Il est intéressant que vous vous posiez cette question, alors qu'il y a actuellement débat entre la presse Dem et la presse de droite pour savoir si les travailleurs de Detroit (en effet largement syndiqués dans la puissante UAW) sont la cause de la déconfiture des 3 grandes, suite aux niveaux de salaires élevés, plans de retraite avantageux, et autre protection sociale généreuse offerte par leurs employeurs. Ou si c'est l'aveuglement des constructeurs persistant à construire des "gas guzlers" type SUV à l'heure des voitures peu gourmandes en énergie.
Dans le contexte de ce débat, les chiffres de 73 $ de l'heure pour les employés des constructeurs automobiles US, contre $ 43 pour les travailleurs des usines Toyota et autres constructeurs étrangers établis aux US (pour des emplois similaires de niveau hautement spécialisé) ont été avancés par la presse de droite. Je doute fort que l'écart soit tel; et d'ailleurs, l'origine de ces chiffres n'est pas précisée.
Il peut y avoir un écart en faveur des travailleurs des usines américaines, mais à poste égal, il devrait être de l'ordre de 3 ou 4 $ de plus, ce qui n'est pas si mal.
Un travailleur de Ford qui gagnerait 25 $ de l'heure (ce qui n'est pas tout à fait l'entry level mais pas très loin) gagnerait un salaire brut de près de $ 50 000 par an, ce qui est le salaire d'un cadre moyen dans une PME aux US; sans compter les heures sups, très fréquentes si la conjoncture le requiert.
Mais ce qui fait surtout envie aux autres ouvriers de l'industrie automobile, ce sont les plans de retraite très confortables des travailleurs de l'industrie automobile US, leur bonne couverture santé (HMOs), leurs avantages sociaux divers négociés par leur syndicat. Là, ils sont avantagés par rapport à leurs collègues de Toyota, qui sont très peu syndiqués.
Il paraît même que certains de ces constructeurs étrangers paieraient leurs travailleurs non syndiqués de meilleurs salaires horaires que les 3 grands, afin de ne pas avoir à gérer les régulations du travail pointilleuses et contraignantes imposées par le syndicat.
En fait, ce qui se rapprocherait le plus de la mentalité "service public' à la française aux US, ce sont les métiers fortement syndiqués, comme ceux de Detroit, ou les professeurs du secondaire par exemple.
Un des principaux arguments des (rares) politiciens qui refusent tout plan de soutien à Detroit et préconisent la solution de la faillite, comme Mitt Romney, l'ex-candidat à la nomination républicaine, c'est qu'une portion importante de l'argent que le gouvernement mettrait dans la sébile des 3 grands irait alimenter ces plans de retraite "au soleil de Floride" et autres "boondoggles' des ouvriers de Detroit. Romney est un néo-libéral dogmatique, mais sur ce point précis, ce qu'il dit n'est pas complètement dénué de validité.
A noter que Chrysler est
techniquement un constructeur étranger puisque contrôlé par Daimler.