Narduccio a écrit:
Les despotes africains détournent à leur profit les ressources de leurs pays. J'aurais pu écrire détournent aussi, d'ailleurs. Mais, ils se contentent de détourner ce qu'ils peuvent sans éprouver le besoin de développer des secteurs de leur économie. L'argent des matières premières africaines aurait pu servir dans un monde vertueux a développer ces populations, il aurait pu contribuer à l'enrichissement général. Or, il contribue au bien être de certains et ceux qui désirent que les choses évoluent le font pour 2 raisons : une minorité qui désire qu'elles évoluent pour l'ensemble de la population, et une partie qui désire qu'elles évoluent pour eux en particulier. Au cours de notre histoire, nous avons aussi connu cela. Les mines du nord de la France, par exemple, en sont un bon exemple. Oui quelqu'uns se sont enrichis sur le dos des mineurs. Mais, vu les populations en cause, ils ont compris qu'il fallait partager un peu avec les mineurs, c'est ce qui a entrainer le développement du reste de la région. Parce que les mineurs gagnants mieux leur vie, ils purent acheter plus et ainsi d'autres pans de l'économie régionale se sont développé. Or, en Afrique, quand quelqu'un gagne mieux sa vie, qu'est-ce qu'il fait ? Il achète des objets technologiques provenant d'autres continents, des voitures européennes, ou japonaises, des produits technologiques provenant d'Asie, ... Il faudrait en fait que plus de monde gagne moins d'argent pour faire développer une industrie locale offrant des articles moins porteurs de prestiges, mais adaptés à plus de monde.
Je ne suis pas vraiment d'accord. La question est plus complexe selon moi. Depuis la décolonisation, les états africains ont sous la pression des états occidentaux persévérés dans le même système de développement que pendant la colonisation (qui n'est d’ailleurs pas un système qui conduit au développement) c'est-à-dire, la spécialisation dans certaines productions rentières. Production de cacao, café, pétrole, minerais... Pour simplifier, dans les années 60-70, chaque pays a bien souvent concentré tous ses efforts dans une seule et même spécialité. Le Cacao de Cote d'Ivoire, le pétrole du Nigéria, le café de Tanzanie... Le miracle ivoirien témoigne de la réussite de ce système pendant une vingtaine d’années. Avec la crise des années 80, les prix de ces productions n'ont cessé de baisser depuis. C'est à partir de ces années là que de nombreuses crises sont apparues. Les gens n’ont plus d’argent, par exemple, ils ne peuvent donc plus acheter les produits alimentaires importés d’Europe, ils doivent donc se retourner vers les productions locales qui étaient les bases même de l’autosuffisance alimentaire avant la colonisation, mais comment faire si tous les agriculteurs se sont mis à produire du café ? Le café, ça ne vous nourrie pas un homme. Bien sûr je simplifie, je caricature, mais c'est le schéma global.
Le rôle des présidents africains est, selon moi, minime dans cette crise. Toutefois, il est vrai qu'ils n'ont pas su ou plutôt pas pu imposer un autre modèle de développement (parce que sinon, ils se faisaient renverser par d'autres hommes soutenus par les puissances occidentales, Lumumba, Sankara…). Omar Bongo et certains membres de sa famille ont une trentaine de propriétés en France. D'accord, mais à quoi cela correspond-il? Il a chapardé combien à votre avis? 200? 300? 500 millions d'euros? A l'échelle du Gabon, ça ne représente pas grand chose. Ce n'est pas parce que certains présidents africains confondent une partie des finances publiques avec leurs portes-monnaies perso que la situation est telle qu'elle est. Attention, je ne cautionne en aucun cas cette corruption mais je ne pense pas que cela soit un des facteurs primordiaux du non-développement.
A titre personnel je pense que l’autosuffisance alimentaire est le premier pilier à développer. Depuis, une quinzaine d’années, la plupart des ONG qui travaillent en Afrique axent leur démarche dans ce sens. On assiste à un retour des productions vivrières qui sont essentielles.
Elles tentent également de tirer les leçons de leurs erreurs. En effet, pendant de nombreuses années, elles ont eu tendance à apporter une aide alimentaire dans de nombreuses régions sans que cela soit nécessaire. Ainsi, les gens se tournaient vers ses denrées gratuites et délaissaient les productions locales, ce qui, à cause de l’action des ONG, déstabilisait tout le système.