L'anarchie et le clanisme imbéciles du Sud-Soudan doivent ravir les Arabes de Khartoum, qui pourront toujours plaider que les populations noires du Sud étaient incapables de s'autogérer...
Le Soudan du Sud veut déménager sa capitale. Ce tout nouveau pays n’en est pas à sa première lubie urbanistique. L’an dernier, la dernière-née des nations africaines, devenue indépendante le 9 juillet 2011, avait évoqué un plan visant à reconstruire ses plus grandes villes en forme d’animaux. Juba aurait, vu du ciel, pris la forme d’un hippopotame. Désormais, le Soudan du Sud veut déplacer sa capitale. Raison invoquée : le manque d’espace pour bâtir un quartier des ministères alors même que Juba n’est qu’un gros bourg perdu dans la brousse. Le gouvernement ira donc s’installer à Ramciel, ville dépourvue de toute infrastructure, sans électricité ni routes, mais en plein pays dinka, l’ethnie au pouvoir.
« Un endroit superbe », insiste sans rire le ministre de l’Information. Pendant ce temps, le Soudan du Sud stagne en queue de classement pour tous les indicateurs du niveau de développement. Et les querelles ethniques se ravivent, jetant sur les routes des milliers de déplacés.
2011,
Le Point 2036, 88
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