Bonjour,
Faget a écrit:
J'ajouterai : une intervention pour quoi faire ? Je n'ai aucune sympathie pour la famille Hassad : les gens de ma génération n'ont pas oublié l'assassinat de l'Ambassadeur Delamare, du Colonel Ghesquière et l'attentat du Drakkar.
On rappelle parfois l'attentat du poste Drakkar ou le massacre de Hama (dont je parle sur un autre fil), ce qui est amusant c'est qu'il ne faut pas aller très loin pour trouver des responsables syriens de l'époque: la France accueille aujourd'hui Rifaat al-Assad, oncle de l'actuel président, jusqu'en 83 un des principaux responsables de la sécurité, Abdul Halim Khaddam, ministre des AE jusqu'en 84 et ensuite vice-président, et Mustafa Tlass, ministre de la défense à la même époque, mais ils ont tous +/- le statut d'"opposants" grâce à leurs bonnes connections avec le clan Hariri ou les Saoud...
Pour mieux comprendre ce qui se passe à Alep, un reportage Reuters auprès des rebelles en 2012:
http://www.reuters.com/article/us-syria-crisis-aleppo-idUSBRE86S06T20120729reuters a écrit:
"Nous avons libéré les parties rurales de la province. Nous avons attendu qu'Alep se soulève, mais elle ne l'a pas fait. Nous n'avons pu compter sur eux pour le faire et nous avons dû leur apporter la révolution" nous apprend un commandant rebelle.
Et un article plus récent où on fait le point sur la situation de l'industrie aléppine et sur la manière dont se sont comportés les rebelles avec celle-ci.
http://www.latimes.com/world/middleeast/la-fg-syria-aleppo-economy-20161113-story.htmllatimes a écrit:
Au moment où le soulèvement devint violent en 2012, des centaines d'hommes d'affaire ont été kidnappés "parce qu'ils n'étaient pas du côté de la révolution", nous dit Ziad.
Une faction rebelle, la Badr Martyrs Brigade, a pris les zones industrielles. Dirigée par un ancien vendeur de poissons devenu seigneur de la guerre nommé Khaled Saraaj Hayyani, le groupe a systématiquement pillé les usines et les a utilisées pour produire des armes improvisées capables de projeter des bonbonnes de gaz sur Alep.
Selon un groupe pro-opposition, le Syrian Observatory for Human Rights, Hayyani, surnommé le "boucher d'Alep" fut responsable de la mort de plus de 200 civils et 900 blessés.
Certaines usines furent immédiatement vendues en Turquie. D'autres furent offertes contre payement à leur propriétaire: ‘We’ll sell you the factory or sell it in Turkey; it was confiscated in the name of the revolution.’”
(excusez-moi pour la traduction rapide)
Et pour finir une petite histoire:
http://www.gq-magazine.co.uk/article/syria-civil-warJe résume rapidement: Hama, printemps 2011, une chanson anti-Bashar devient un tube de la révolution. Peu après la photo d'un homme à la gorge coupée circule: c'est le chanteur, les sbires d'Assad lui ont tranché les cordes vocales! En fait le chanteur est toujours vivant, il s'est réfugié assez tôt au Liban, retraverse la frontière régulièrement, mais fin 2013, avec quelques activistes, il se retrouve aux mains de djihadistes étrangers (ISIS dit-il). Tortures, menaces, il s'installe à Istanbul où il travaille dans l'import-export. Mais qui est l'égorgé alors? Un gardien de station-essence égorgé par des rebelles comme pro-Assad...
Remarquons enfin qu'on nous avait parlé de 250.000 personnes dans l'Alep-est et qu'aujourd'hui on est assez loin du compte...