marc30 a écrit:
carlo68 a écrit:
Mais Assad est un dictateur sanguinaire et abruti, il a très bien pu vouloir montrer sa détermination?
VOus préférez accorder vtre confiance aux services de renseignements russes, plutôt qu'à ceux de votre propre pays ? J'ai bien compris ?
Deux réponses
1- Assad est un dictateur certes. Mais est il plus sanguinaire et plus "abruti" (sic) que la moyenne des dictateurs arabes , le FLN algérien des années 90 par ex ?
2- les services secrets (français ou russes ) sont ils une référence impartiale ? J'ai un petit doute là dessus...depuis l'affaire Dreyfus au moins
En fait la première phrase est une objection que je posais à mon raisonnement en me mettant dans l'esprit d'un éventuel détracteur. La deuxième n'est pas de moi mais de Narduccio. Je suis donc largement d'accord avec vous.
marc30 a écrit:
Le principal candidat à l'élection présidentielle a une opinion claire
http://www.lexpress.fr/actualite/politi ... 96611.htmlSi Emmanuel Macron qualifie le président syrien Bachar el-Assad de "criminel", il ne souhaite néanmoins pas son départ immédiat du pouvoir. "Il y a le précédent de l'Irak, et de la Libye sous Nicolas Sarkozy. On a chassé un tyran, mais à quel prix?", s'est-il interrogé.
Je crois qu'il y a lieu de se réjouir que cette opinion soit aujourd'hui si partagée. Un peu tard mais...
marc30 a écrit:
L'ancien ministre de l'Economie plaide pour une "solution politique inclusive en Syrie et une transition pour un nouveau régime." Au sujet de Bachar el-Assad, Emmanuel Macron estime qu'il "faut travailler avec ses représentants pour le sortir du jeu", "mais pas au prix de la stabilité politique en Syrie".
Sortir Assad du jeu est selon moi l'exemple même de la fausse bonne idée, mais elle est assez logique dans l'atmosphère de propagande qui pourri les analyses sur la Syrie depuis 2011. La propagande raisonne toujours en termes simples et se focalise naturellement sur les personnalités. Bachar el Assad est donc devenu un nouvel Hitler (pire qu'Hitler disait l'imbécile de service à la Maison Blanche avant de se rétracter), son image est devenu celle de la guerre, sans lui rien de cela ne serait arrivé, etc... Pourtant une analyse un peu plus fine de la situation nous montre une réalité un peu différente: beaucoup de soutiens du régime lui reproche sa mollesse, il n'a pas fait assez en 2011 pour tuer dans l’œuf la rébellion, il est trop conciliant avec les terroristes, les bus ce n'est pas de la bonne politique, il faut tous les liquider. J'avais posté en son temps l'un ou l'autre document sur cet état d'esprit. De plus Assad reste aujourd'hui un ciment d'un Etat qui n'existe plus vraiment, chassez Assad et toutes les milices pro-gouvernementales vont se mettre en branle pour marquer leur territoire. Assad me paraît incontournable dans la transition. Et l'image que nous en avons ici en Europe n'est peut-être pas l'image qu'on en a en Syrie, les rares études indépendantes faites auprès des réfugiés (j'en avais citée une il y a longtemps) démontrent que même dans des populations sunnites a priori plutôt hostiles Assad venait en premier comme opinions positives, souvent suivi par Daesh...
marc30 a écrit:
Emmanuel Macron a enfin indiqué que la priorité en Syrie est "la lutte contre Daech". Nous devons dans ce cadre travailler avec toutes celles et ceux qui travaillent, y compris les Russes. C'est notre priorité absolue car ce sont eux qui ont attaqué notre population", a insisté le candidat.
Ça paraît clair.
Narduccio a écrit:
Depuis le début, j'ai posé une question simple : quel mobile ? Alors, vous prétendez que ce seraient des groupuscules qui désirent nuire au président Assad... Vous pensez vraiment qu'il y a encore besoin de lui nuire ? Sa réputation sur le plan internationnal est telle qu'il sera isolé pendant les prochaines décennies et que son pays sera sous les sanctions internationales pendant longtemps
La Syrie n'est donc engagé dans aucun processus international? Astana, Genève ne sont que des mirages? La Syrie a des alliés mais c'est sûr que Palaos et Nauru continueront à voter les sanctions. Sans la Russie et l'Iran que devient le régime Assad? Il apparait tout de même évident qu'Assad a besoin d'un minimum de respectabilité et ne peut pas tout se permettre, on l'a bien vu avec Alep: malgré une campagne internationale de grande envergure et sans avoir les moyens médiatiques de ses "concurrents" il s'en est bien sorti. L'image de tous ceux qui avaient fait leur adieux au monde "last message from Aleppo", monter avec armes et bagages dans des bus pour Idlib était percutante même si bien entendu chez nous elle a eu peu d'échos. La retenue a caractérisé la position syrienne dans cette affaire, les massacres d'Alep ont-ils eu lieu? Malgré les craintes rien n'a fait surface, l'acuité de certains à en chercher des traces était d'ailleurs à la limite de l'obscène quand on se souvient de la façon dont les rebelles ont traité les soldats prisonniers en 2012, les alignant sur les bords des trottoirs.
marc30 a écrit:
Il y a deux hypothèses
a - plus probable est que Assad a pensé que Trump allait fermer les yeux. Il s'est trompé
Pourquoi Trump devait-il fermer les yeux sur une attaque chimique? Pour que la Syrie en fasse d'autres? Aujourd'hui la Syrie bénéficie grâce à la Russie d'une puissance de feu sans commune mesure avec celle des rebelles. Pourquoi devrait-elle utiliser des armes aussi "sensibles" que des neurotoxiques alors qu'elle peut demander l'appui de munitions thermobariques autrement plus efficaces? De plus comme déjà dit, rien dans le comportement de Trump ne laissait à penser qu'il fermerait les yeux, que du contraire. Et comme vous le disiez il n'y a aucune raison de voir Assad comme un abruti, se maintenir au pouvoir dans les conditions qui prévalent depuis 2011 témoigne d'une habileté politique assez déroutante, il est bien le fils de son père.
marc30 a écrit:
b - moins probable mais possible : une provocation des rebelles pour bénéficier d'un soutien international au moment où la guerre tourne en leur défaveur. Si cela avait été le cas Assad aurait sans doute essayé de le démontrer avec des indices sérieux.
Vous exposez là en peu de mots la thèse la plus simple, la moins alambiquée, la moins "complotiste" qui soit et qui plus est l'hypothèse qui coïncide le mieux avec ce qui s'est réalisé dans le monde réel: Trump a réagi rapidement, la condamnation a été unanime de Paris à Ngerulmud.
Comment Assad aurait-il des indices? Khan Cheïkhoun est profondément en territoire Al-Qaeda, la France peut y obtenir des "indices", pas le gouvernement syrien...