Geopolis a écrit:
Je pense que c'était vrai de l'URSS et de la Chine des Qing, mais pas des États actuels. L'URSS a échoué à exterminer les populations des vallées pachtounes avec une collaboration communiste locale,
Il faudrait que vous me documentiez le désir soviétique d'exterminer les populations pachtounes. On ne peut parler ici d'échec, cette idée d'extermination n'ayant jamais été un objectif.
Geopolis a écrit:
la Russie n'a pas réussi à anéantir les Tchétchènes et a dû composer avec certains d'entre eux et la lassitude indigène pour dominer la Tchétchénie,
Après les catastrophes elstiniennes, la Tchétchénie a finalement été pacifiée de façon assez habile. Tout le monde n'aspire pas au démocide.
Geopolis a écrit:
la Chine a échoué au Vietnam, ne tenant que face à des minorités minuscules ou dispersées dans des immensités désertiques comme son nord-ouest turcophone ou le Tibet.
Elle a échoué au Vietnam? En 79, ses performances ne sont guère convaincantes, mais franchement l'APL de 79 n'est pas celle d'aujourd'hui.
Geopolis a écrit:
Hum... Le fils el-Assad aurait pu anéantir la première ville rebelle comme son père en 1982, il avait quelques semaines devant lui avant que son indécision n'encourage l'ensemble des sunnites syriens à la révolte. Par contre, une fois les sunnites insurgés, il ne peut tenir dans les régions que lui conteste la démographie.
La première ville rebelle? L'ensemble des sunnites syriens? Vous n'y avez pas compris grand chose...
Geopolis a écrit:
Je pense qu'elle l'avait contre une ville mais pas contre la majorité de ses tribus.
Le problème est en effet en partie celui des moyens, mais pas exactement comme vous semblez l'entendre. Par exemple certains armements n'ont été mis en oeuvre que récemment lors des attaques contre le Daesh, d'autres ont été utilisés avec beaucoup de discrétion (scud), cela témoigne d'une part d'indécision, mais au-delà des aternoiements gouvernementaux, il y surtout la difficulté à répondre à une guerilla qui s'abrite dans des zones densément peuplées, qui bénéficie sur les frontières turque et israëlienne d'une no-fly zone de facto, de financements importants, d'un flot de volontaires (Libyens, Iraquiens et Tunisiens depuis le début des combats), etc... Le tout en mettant en avant des mécanismes de réconciliation qui ne sont guère encouragés par notre pression constante.
Geopolis a écrit:
Je pense pour ma part qu'el-Assad s'est montré trop sensible, de par l'influence de son éducation occidentale, ce qui peut être ramené à une sorte de pression passive.
Trop sensible, les sensibles ne seraient-ce pas plutôt nous qui l'avons depuis le premier jour qualifié de boucher. Il a cherché, vainement car nous contrôlons trop étroitement les sources médiatiques, à donner une image de consensus (libération de prisonniers, levée de l'état de siège, élections pluralistes...) que nous lui avons habilement déniée. Contre cela tout son arsenal militaire ne pouvait pas grand chose. Ceci dit ses efforts paraissent avoir porté leurs fruits au niveau local et même si c'est difficile à déterminer, il n'est pas impossible qu'Assad soit aujourd'hui plus populaire qu'en 2011.
Geopolis a écrit:
Oui, c'est la bonne vieille conscience chrétienne qui nous imprègne...
Je vous accorde qu'avec vos MLRS et vos exterminations tous azimuts vous vous en êtes très largement affranchi.
Geopolis a écrit:
Pas si "humainement inacceptable" que ça puisque ça s'est pourtant couramment pratiqué. C'est plutôt un relent pérenne de "charité chrétienne".
Qu'est-ce qui est couramment pratiqué? L'extermination massive des populations? Si c'est l'utilisation d'un armement de guerre contre des populations civiles, je vous l'accorde, mais avec pas mal de réserves. Je me demande ce que vous avez contre le christianisme?
Geopolis a écrit:
Je ne crois pas : les bombardements alliés classiques firent bien plus de victimes civiles et ça n'émouvait pas les Occidentaux, à l'époque.
Bien entendu, mais aussi parce que les populations anglaises venaient d'être bombardées et que cela semblait un prêté pour un rendu.
Geopolis a écrit:
Oui, aujourd'hui, les Occidentaux en sont matériellement capables mais moralement incapables.
Non le jeu est toujours en notre faveur, notre "sensiblerie" nous permets de contourner toutes les règles internationales sous la bannière de l'ingérence humanitaire. Nous intervenons partout pour faire changer les choses à notre mode, Raqqa, "première grande ville libérée de Syrie" est devenue par la magie médiatique la capitale de l'empire du mal, le "laboratoire de la terreur", alors qu'elle vit sous la sharia et les exécutions sommaires depuis le premier jour de sa "libération" par les rebelles d'Al Nosra. Cette "sensiblerie" est une arme autrement plus efficace que le MLRS, elle nous apporte une supériorité morale en toute circonstance car elle s'avère un handicap d'abord pour nos adversaires.