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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Ven 26 Fév 2016 08:31 
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Poutine place la Russie au centre du conflit syrien tout en soignant ses relations avec Israël et les USA

http://www.liberation.fr/planete/2016/0 ... ce_1435808

Une très bonne combinaison de l'armee et de la diplomatie ... Bien loin du soft power cher à notre triste et pauvre UE


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Ven 26 Fév 2016 13:43 
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carlo68 a écrit:
Un idéal collectif enthousiasmant? Je ne suis pas sûr que pour la plupart des musulmans vivre à Raqqa soit un idéal plus enthousiasmant que de vivre chez les "kuffars" à Londres ou Paris. En tout cas ceux que je connais sont plutôt content de vivre ici. Regardez en Syrie, les Sunnites vivent majoritairement dans les zones gouvernementales, les villes rebelles sont sous-peuplées. Je pense que l'humain cherche plus naturellement la tranquillité, et ce n'est pas vraiment une disposition qui avantage l'extension de groupes aussi platement fanatiques que l'ISIS.


Effectivement, pas mal de sociologues se rendent compte qu'il existerait au niveau des populations un équivalent à la pyramide de Maslow. Les populations recherchent la tranquillité et l'ordre, mais pas avant toutes choses. Elles recherchent en premier la possibilité de vivre, donc d'avoir un travail, car c'est ce qui est nécessaire pour se nourrir et se loger. Seulement après viendraient d'autres revendications comme la possibilité de choisir comment on veut être gouverné, la liberté de culte, de pensée, ... Mais, à ma connaissance, ce n'est pas encore théorisé au même niveau que la pyramide de Maslow.

Tout cela expliquerait que les migrants "économiques" soient plus nombreux que les migrants "politiques". De nombreuses populations "votent avec leurs pieds" et s'en vont ailleurs chercher de meilleures conditions de vie.

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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Sam 27 Fév 2016 15:30 
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@ Carlo68 : les interventions dont vous parlez n'ont pas eu pour risque de transformer Paris en une sorte de Bagdad (en termes de fréquence d'attentats). Plus l'ennemi à nos portes sera puissant, et plus nous serons timorés à l'idée d'intervenir. Je doute fort que l'être humain soit un individu 100% lucide, rationnel et pragmatique en toutes circonstances, d'où ma réponse à...

@ Narduccio : si ce fonctionnement que vous évoquez était constant, alors Passion-Histoire aurait un contenu nettement moins épique. 90% des sujets auraient comme teneur "Voyez, le peuple Untel a commercé avec les Bidules, en témoignent les poteries qui... etc". On ne discuterait pas des aventures collectives meurtrières telles que la Guerre de 14-18, d'épisodes de prédation généralisée, d'aveuglement quant aux conséquences de nos actes, de fanatisme, etc. Périodiquement ces comportements resurgissent et je crains fort que des temps sombres ne soient devant nous.


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Sam 27 Fév 2016 18:25 
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Zadrobilek a écrit:
@ Carlo68 : les interventions dont vous parlez n'ont pas eu pour risque de transformer Paris en une sorte de Bagdad (en termes de fréquence d'attentats). Plus l'ennemi à nos portes sera puissant, et plus nous serons timorés à l'idée d'intervenir. Je doute fort que l'être humain soit un individu 100% lucide, rationnel et pragmatique en toutes circonstances, d'où ma réponse à...


En terme de fréquence d'attentats le tempo de 1995 n'a pas encore été dépassé (6 attentats 2 tentatives d'attentats sur Paris en 1 an), en terme de morts bien entendu c'est autre chose. Mais cela ne change pas le fond: Daesh est d'abord un ennemi déterminé avant d'être puissant. L'URSS était un ennemi puissant, capable de mobiliser des millions de soldats entraînés, des milliers de chars, d'avions de pièces d'artillerie, avec pour couronner le tout un arsenal nucléaire qui aurait pu anéantir toute vie en Europe. Daesh est encore infiniment loin de cela, il a connu son heure de gloire en 2014 quand les agendas des pays de la région sur la Syrie (éliminer Assad) et l'Irak (éliminer Maliki) se sont accordés avec ceux de Daesh. Depuis les victoires sont plus rares surtout depuis que l'appui aux armées locales se fait plus sérieux.
Cela ne présage pas de la détermination de Daesh qui reste importante d'autant qu'elle s'appuie sur des éléments extrêmement fanatisés. Et bien évidemment c'est le groupe terroriste ayant le plus de moyens tant humains que matériels, même si comme Al-Qaeda il reste essentiellement opportuniste appuyant ses actions sur ses possibilités humaines (Saoudiens aux E-U pour le 11/9, Maghrébins en France pour les attentats de Paris). Loin de moi l'idée de minimiser sa capacité de nuisance, mais on est pas encore en train de revivre Vienne 1683.

Zadrobilek a écrit:
@ Narduccio : si ce fonctionnement que vous évoquez était constant, alors Passion-Histoire aurait un contenu nettement moins épique. 90% des sujets auraient comme teneur "Voyez, le peuple Untel a commercé avec les Bidules, en témoignent les poteries qui... etc". On ne discuterait pas des aventures collectives meurtrières telles que la Guerre de 14-18, d'épisodes de prédation généralisée, d'aveuglement quant aux conséquences de nos actes, de fanatisme, etc. Périodiquement ces comportements resurgissent et je crains fort que des temps sombres ne soient devant nous.


Je ne nie pas, ni Narduccio d'ailleurs, la capacité de l'être humain à la violence. Mais si vous regardez le pourcentage de personnes qui s'engagent plus ou moins volontairement dans cette violence, il est en vérité plutôt faible. Quel pourcentage de la population française s'est engagé dans la résistance ou la collaboration active en 40-44? 2% de résistants actifs, 10% de "sympathisants" (lecteurs de journaux clandestins, etc), est-ce beaucoup? A priori non, mais cela me paraît parfaitement normal: la plupart de gens avait envie que les Allemands s'en aillent, mais la question, perdue dans les tracas du temps, n'a poussé qu'une minorité à prendre même le risque de lire une feuille interdite ou d'être pris en train d'écouter Londres, sans parler de prendre les armes...


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Dim 28 Fév 2016 13:28 
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carlo68 a écrit:
Zadrobilek a écrit:
@ Narduccio : si ce fonctionnement que vous évoquez était constant, alors Passion-Histoire aurait un contenu nettement moins épique. 90% des sujets auraient comme teneur "Voyez, le peuple Untel a commercé avec les Bidules, en témoignent les poteries qui... etc". On ne discuterait pas des aventures collectives meurtrières telles que la Guerre de 14-18, d'épisodes de prédation généralisée, d'aveuglement quant aux conséquences de nos actes, de fanatisme, etc. Périodiquement ces comportements resurgissent et je crains fort que des temps sombres ne soient devant nous.


Je ne nie pas, ni Narduccio d'ailleurs, la capacité de l'être humain à la violence. Mais si vous regardez le pourcentage de personnes qui s'engagent plus ou moins volontairement dans cette violence, il est en vérité plutôt faible. Quel pourcentage de la population française s'est engagé dans la résistance ou la collaboration active en 40-44? 2% de résistants actifs, 10% de "sympathisants" (lecteurs de journaux clandestins, etc), est-ce beaucoup? A priori non, mais cela me paraît parfaitement normal: la plupart de gens avait envie que les Allemands s'en aillent, mais la question, perdue dans les tracas du temps, n'a poussé qu'une minorité à prendre même le risque de lire une feuille interdite ou d'être pris en train d'écouter Londres, sans parler de prendre les armes...


Tout à fait. Mon cher Zadrobilek, vous oubliez quelque chose de très important dans votre analyse : de tous temps, quand on lutte pour sa survie au quotidien, on n'a pas le temps de penser à autre chose. L'histoire est effectivement riche en évènements. Mais, les guerres, les révoltes sont des évènements de périodes assez riches pour que la survie soit assurée. Je vous conseille de retrouver sur Passion-Histoire une discussion sur la Famine Irlandaise au XIXème siècle. Au moment où ils crevaient de faim, les irlandais ne se sont pas révoltés. Ils ont réagit de 2 manières, la première a été d'émigrer dans l'Empire ou au-dehors de l'Empire (aux USA, principalement), la seconde fut de se rassembler dans les grandes villes en espérant que l'on vienne à leur secours. La révolte viendra après. La révolte irlandaise est fille de la famine. Mais, elle a éclatée après, une fois celle-ci terminée. Quand on a le ventre vide, on ne peut penser qu'à une chose : le remplir. Quand on a le ventre plein (ou relativement plein), là on peut se permettre de réfléchir à la liberté, l'indépendance, ....

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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Dim 28 Fév 2016 14:47 
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@ Carlo68 : Evidemment Daesh n'est pas sur le point d'assiéger l'Europe. Cependant ils ont déjà à leur actif un accomplissement évident : la relance de l'Islam conquérant par les armes, une idée qu'on croyait tout à fait invraisemblable il y a seulement une génération. C'est bien pour cela que j'ai parlé de possibles émules surgissant à l'avenir au gré des fluctuations politiques. Il y a par exemple tout lieu de s'interroger sur la situation saoudienne dont la gérontocratie risque de subir, au cours des prochaines décennies, le même sort que le Shah à la fin des 70s.

@ Narduccio : Comme contre-exemple à la situation irlandaise, que vous évoquez, on peut songer aux bolchéviques et à la manière dont ils se sont emparés du pouvoir. La Russie de 1917 n'était pas exactement un havre prospère offrant le luxe de la réflexion politique. Si effectivement on ne peut pas parler d'adhésion populaire massive au projet bolchévique, et je suggère pour ça de faire tourner des tables et questionner des koulaks ou des ukrainiens, le niveau de fanatisation et de rouerie d'une minorité déterminée a suffi pour rendre docile la population restant sur la place et la mettre au service de son impérialisme. A ce sujet la question des migrants moyen-orientaux est cruciale, quelle que soit l'option retenue (incorporation massive dans nos populations ou bien au contraire rejet ferme), elle se traduira par une déstabilisation inévitable ici.


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Dim 28 Fév 2016 15:53 
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Zadrobilek a écrit:
@ Carlo68 : Evidemment Daesh n'est pas sur le point d'assiéger l'Europe. Cependant ils ont déjà à leur actif un accomplissement évident : la relance de l'Islam conquérant par les armes, une idée qu'on croyait tout à fait invraisemblable il y a seulement une génération. C'est bien pour cela que j'ai parlé de possibles émules surgissant à l'avenir au gré des fluctuations politiques. Il y a par exemple tout lieu de s'interroger sur la situation saoudienne dont la gérontocratie risque de subir, au cours des prochaines décennies, le même sort que le Shah à la fin des 70s.


Cette relance est très moyennement convaincante: depuis les grandes offensives de 2014, le territoire de Daesh se réduit en peau de chagrin, sans les appuis turcs et du Golfe, il est même très possible qu'on en ait jamais entendu parler et que ISIL-ISIS soit resté une branche d'Al Qaeda. Ce qui nous ramène au coeur du problème: l'islamisme radical plus ou moins militant dont Daesh n'est qu'un avatar auquel les circonstances particulières et la frénésie de certains pays ont permis de s'étendre.
De la même manière, la comparaison avec l'Iran du Shah ne me paraît pas très pertinente: la monarchie saoudienne est basée sur une union du temporel et du religieux, aujourd'hui si les descendants de Mohammed Ibn Saoud ont toujours le pouvoir temporel, ceux de Mohammed ben Abdelwahhab sont toujours en charge du spirituel... C'est bien l'Arabie Saoudite qui a permis le développement des courants radicaux, c'est essentiellement elle qui les a financé et bien sûr les principaux cheikhs de l'Islam radical sont ses stipendiés. Ce qui ne signifie pas qu'il y ait pas des tensions (entre saoudie et Qatar,en saoudie même entre théologiens...), mais bon c'est loin de l'exemple iranien.

Zadrobilek a écrit:
@ Narduccio : Comme contre-exemple à la situation irlandaise, que vous évoquez, on peut songer aux bolchéviques et à la manière dont ils se sont emparés du pouvoir. La Russie de 1917 n'était pas exactement un havre prospère offrant le luxe de la réflexion politique. Si effectivement on ne peut pas parler d'adhésion populaire massive au projet bolchévique, et je suggère pour ça de faire tourner des tables et questionner des koulaks ou des ukrainiens, le niveau de fanatisation et de rouerie d'une minorité déterminée a suffi pour rendre docile la population restant sur la place et la mettre au service de son impérialisme. A ce sujet la question des migrants moyen-orientaux est cruciale, quelle que soit l'option retenue (incorporation massive dans nos populations ou bien au contraire rejet ferme), elle se traduira par une déstabilisation inévitable ici.


En fait l'exemple soviétique me semble illustrer assez bien le phénomène: à la faveur d'une situation instable, mais dans un environnement qui n'est pas encore catastrophique, un groupe minoritaire prend le "pouvoir". Ce groupe est menacé, mais il mène une politique plutôt populaire (redistribution des terres) et fait des concessions idéologiques (plus tard la nep). Cela me paraît d'ailleurs une grande différence avec Daesh: l'idéologie communiste est plus souple que le rigorisme religieux salafiste, elle est apte à satisfaire des besoins autres que spirituels, pour des couches importantes de la population, son idéal était intrinsèquement "libérateur". Les bolchéviques doivent cependant faire face à une importante opposition: c'est la guerre civile, les conditions de vie se détériorent rapidement et c'est bien dans cette ambiance que finalement le pouvoir parvient à se maintenir face à une population qui aspire essentiellement à un retour à la "normale" que leur assure le pouvoir bolchévique qui a repris vaille que vaille la vieille administration.
Pour faire un parallèle avec la Syrie, c'est plus le gouvernement de Damas qui se trouve dans cette "position de force" (incarner le retour à la normalité) que Daesh...


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Dim 6 Mar 2016 20:35 
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Je vous recommande cette analyse d'un quotidien libanais qui semble démontrer que le conflit syrien n'est plus une guerre civile localisée mais en fait le cadre d'un affrontement plus large dans lequelTurcs et russes joué et un rôle majeur.

http://www.lorientlejour.com/article/97 ... urcs-.html


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Lun 7 Mar 2016 22:41 
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Aigle a écrit:
Je vous recommande cette analyse d'un quotidien libanais qui semble démontrer que le conflit syrien n'est plus une guerre civile localisée mais en fait le cadre d'un affrontement plus large dans lequelTurcs et russes joué et un rôle majeur.

Je trouve que l'article ne démontre pas cela. De la Russie, il ne parle que ses arbitrages peu influents (sur el-Assad selon le rapport de force que ce dernier trouve en Syrie). De la Turquie, si peu.

Le conflit reste un conflit inter-ethnique (et non une guerre civile comme en Algerois entre 1990 et 2004) débutant dans l’État syrien. Dans cet État, une minorité, les alaouites, gère derrière une dynastie (les el-Assad), et à son profit, tout un État, tout comme, par exemple, les Habsbourg espagnols géraient les Pays-Bas. Elle prenait d'ailleurs ainsi sa revanche historique sur les "Arabes" (arabophones) sunnites du pays, qui l'avaient auparavant opprimée et dominée.

De fait, la Syrie est un petit territoire alaouite dominant, comme autant de "colonies", des territoires non alaouites, l'ensemble constituant l’État syrien.

En 2011, suite aux événements tunisiens et égyptiens, des adolescents arabophones sunnites ont bravé le régime (alaouite) syrien, qui les a fait disparaître (rien d'inattendu), mais qui a ensuite insulté les clans des disparus. Ce sont ces insultes qui ont embrasé une région de la Syrie.

Si Hafez avait réagi comme son père en 1982, il aurait pratiqué un "politicide" contre ces opposants mais il ne l'a pas fait. Au bout de quelques semaines, les autres tribus sunnites, enhardies par cette inaction, se sont soulevées.

Erdogan a jeté de l'huile sur le feu. Récupérant des réfugiés arabophones sunnites, il leur a proposé de les enrôler sous sa bannière pour conquérir la Syrie, mais les réfugiés syriens ont refusé (pas dupes, la révolution anti-ottomane de 1917 n'est pas si vieille que cela). Erdogan les a alors abandonnés à leur sort.

La première et ultime erreur des rebelles arabophones sunnites syriens est de ne pas avoir exterminé leurs djihadistes à vue. Ces derniers, populaires dans ces contrées gangrénées par les valeurs d'extrême droite, ont rapidement éliminé les concurrents plus pragmatiques, abusivement présentés par les chancelleries occidentales comme "modérés".

Dès lors, assimilés à juste titre aux Al-Qaeda et consœurs (Frères musulmans, etc.), les rebelles syriens arabophones sunnites ont, 1°, perdu leur unique source de valeur, la protection occidentale, 2° galvanisé et unifié contre eux les minorités non arabophones sunnites, soutenues, elles, par leurs alliés historiques (Russie, Iran, Hezbollah et, brièvement, le Hamas jusqu'à ce que son ingratitude imprudente ne le jette dans la mouvance anti-alaouite des Frères musulmans au pouvoir en Égypte - une justice de l'inculture historique et géopolitique qui le laisse aujourd'hui sans aucun soutien...).

Concernant el-Assad, il est faux d'affirmer qu'il bombarde son peuple ou le peuple syrien : il bombarde les régions arabophones sunnites qui lui restent hostiles, c'est-à-dire des populations concurrentes, rivales et ennemies de la sienne et de ses populations alliées.

Concernant Erdogan, celui-ci a perdu la Turquie, rompant avec l'habile politique des kémalistes. C'est un miracle qu'il ait pu retrouver les faveurs israéliennes, après le scandale qu'il a remué et provoqué avec ses flottilles de Gaza. Il renforce malgré lui les Kurdes, jamais aussi unis et armés, dégoûte les arabophones de tout bord, a misé sur Al-Qaeda qui s'est faite rognée par Daech dans ce conflit, parié sur les Frères musulmans égyptiens avant que ces derniers ne soient renversés par la rue cairote. Il ne lui reste plus que les Occidentaux. Non seulement la Turquie ne prendra jamais la Syrie, mais encore elle risque son propre territoire majoritairement peuplé de Kurdes.

Concernant Poutine et la Russie, il se contente de rester loyal à un vieux client de l'URSS (la Syrie), ce qui lui assure un pouvoir de nuisance géopolitique (pour monnayer une neutralité occidentale à ses propres frontières) et lui apporte la sympathie des ayatollahs iraniens. Tout ce qui importe pour lui en Syrie est le prestige et les démonstrations de force russes.

Certes, el-Assad a mal débuté la partie. Une répression atroce et limitée aurait réduit les arabophones au silence pour quelques décennies de plus. Il a attiré dans son pays nombre de djihadistes irakiens juste pour nuire aux Américains, mais contre l'intérêt de sa propre communauté (arabophone alaouite). Néanmoins, il gagne. Les djihadistes sunnites ont condamné les autres arabophones sunnites. Ceux-ci, à cheval sur la Syrie, l'Irak et la Jordanie, n'auront jamais d’État propre au bout de ce conflit. Ils n'ont plus qu'à se soumettre aux arabophones alaouites de Damas et chiites de Bagdad, faut de quoi ils donneront des prétextes à leur éradication politique dans leurs plateaux désertiques. La paix signée, il pourront récupérer les aides et appuis des pétromonarchies et des Occidentaux qu'ils méprisent tant.

Si les arabophones sunnites syriens avaient hurlé leur amour de l'Occident et éliminé leurs voix anti-occidentales, el-Assad avait perdu la guerre en 2012.

***

J'observe en passant que c'est là et quand l'Occident intervient qu'il n'y a pas de réfugiés, et là et quand il n'intervient pas (Syrie) ou plus (Irak) que les réfugiés s'échappent.

Les extrémistes sunnites ne doivent qu'à la naïveté et à l'islamophilie américaines de ne pas être distingués des autres communautés d'Orient, ce qui permettrait pourtant aux Américains de soutenir et défendre la désunnisation de l'Orient au profit d'autres communautés et modes de pensées comparativement plus pragmatiques et utiles.

Néanmoins, la désunnisation doit d'abord être conduite et assumée par les sunnites eux-mêmes. Pesant ce que leur coûtent les folklores et superstitions nuisibles du sunnisme, ils glissent lentement vers des réformes et des abjurations en masse, pour l'instant seulement freinés par les menaces physiques et la nostalgie d'une religion qui a porté leurs ancêtres bédouins aux rives de l'Ancien Monde.

Les sunnites doivent renoncer à leurs colonies, à leurs propres "Palestines" : clans et tribus soumis, arabophones non sunnites (Égypte, Liban, Syrie, Irak, Yémen, Bahreïn, Arabie saoudite), non arabophones (Zanzibar, les Sud-Soudanais, les Kurdes, Israël aussi), les femmes, les esclaves (Mauritanie, Mali, Soudan, péninsule arabique), etc.

Au final, l'Orient, comme l'Afrique, doit aller au bout de ses révolutions nationales, effacer les frontières des défunts empires coloniaux européens et turc, afin que les soi-disant communautés s'isolent ou se fédèrent délibérément en nations, comme ça s'est produit en Europe des XVIIIe au XXe siècles.

C'est bien ce sur quoi débute l'article : un morcellement politique de la Syrie où des communautés se retrancheraient derrière leurs frontières démographiques en apprenant péniblement à ne plus empiéter sur celles des autres. Comme en Europe.

Même si l'on peut constater que l'Afrique et le Moyen-Orient n'expriment pas aujourd'hui la même férocité que les Européens aux siècles précédents, ce "progrès en marche" nous prépare pourtant de sacrées guerres, guerres d'indépendance et révolutions libérales, guerres de colonisation et contre-révolutions.


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 Sujet du message: Re: Etat islamique et conflit en Syrie
MessagePosté: Mar 8 Mar 2016 00:43 
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Bonsoir Geopolis, je lisais avec intérêt vos récentes contributions, mais celle-ci demande quelques précisions.

Geopolis a écrit:
Je trouve que l'article ne démontre pas cela. De la Russie, il ne parle que ses arbitrages peu influents (sur el-Assad selon le rapport de force que ce dernier trouve en Syrie). De la Turquie, si peu.

Le conflit reste un conflit inter-ethnique (et non une guerre civile comme en Algerois entre 1990 et 2004) débutant dans l’État syrien. Dans cet État, une minorité, les alaouites, gère derrière une dynastie (les el-Assad), et à son profit, tout un État, tout comme, par exemple, les Habsbourg espagnols géraient les Pays-Bas. Elle prenait d'ailleurs ainsi sa revanche historique sur les "Arabes" (arabophones) sunnites du pays, qui l'avaient auparavant opprimée et dominée.


La comparaison avec les Habsbourg me parait tellement absurde. Les Alaouites sont une des très nombreuses minorités du Moyen-Orient. A cette communauté a appartenu un certain Hafez El Assad qui a pris le pouvoir dans son pays la Syrie avec d'autres officiers dont la plupart étaient sunnites. Il a établi une dictature qui s'est avérée plutôt corrompue comme pas mal d'autres pays de par le monde (l'exception c'est le pays non-corrompu). Il n'a pas donné à son pays un caractère particulièrement alaouite, même si son pouvoir a reposé aussi sur des liens familiaux. Pour faciliter la transition après sa mort, son fils a été choisi, consensus au sein des différentes factions qui régissent le pays (il suffit de voir le nombre de Mukhabarat (dont le puissant celui de l'armée de l'air est dirigé par un sunnite d'Homs, Jamil Hassan) pour comprendre que le pouvoir syrien est un système complexe).
Pas de revanche, mais l'armée a fourni un ascenseur social à toute une génération de jeunes officiers et parmi ceux-ci, il y avait pas mal d'Alaouites. Ces Alaouites se sont souvent, comme Bachar, alliés par le mariage avec la vieille bourgeoisie sunnite et ont prospérés avec elle...

Geopolis a écrit:
De fait, la Syrie est un petit territoire alaouite dominant, comme autant de "colonies", des territoires non alaouites, l'ensemble constituant l’État syrien.

En 2011, suite aux événements tunisiens et égyptiens, des adolescents arabophones sunnites ont bravé le régime (alaouite) syrien, qui les a fait disparaître (rien d'inattendu), mais qui a ensuite insulté les clans des disparus. Ce sont ces insultes qui ont embrasé une région de la Syrie.


Les clans des disparus? Je ne suis vraiment pas persuadé qu'Hamza Ali Al-Khateeb appartenait à un clan particulier. La réaction inappropriée de certains gouverneurs qui ont eu la main lourde (une réaction qui a été loin d'être uniforme). Si insultes il y a eu elles ne sont pas venues du régime, mais bien d'éléments du régime avec parfois la volonté délibérée de mettre en porte à faux le président.

Geopolis a écrit:
Si Hafez avait réagi comme son père en 1982, il aurait pratiqué un "politicide" contre ces opposants mais il ne l'a pas fait. Au bout de quelques semaines, les autres tribus sunnites, enhardies par cette inaction, se sont soulevées.


Il y a eu peu de soulèvements de tribus, celles-ci sont presque toutes divisées sur la question du soutien à Assad. Par contre dans les populations déplacées par le récent exode rural (sécheresses records de 2007-2010), chez les ouvriers partis dans le golfe et revenus "wahabisés" les mots d'ordre anti-gouvernementaux (qui ont eu très tôt une dimension religieuse cf. Adnan Al Arour) ont très vite fait sens.

Geopolis a écrit:
Erdogan a jeté de l'huile sur le feu. Récupérant des réfugiés arabophones sunnites, il leur a proposé de les enrôler sous sa bannière pour conquérir la Syrie, mais les réfugiés syriens ont refusé (pas dupes, la révolution anti-ottomane de 1917 n'est pas si vieille que cela). Erdogan les a alors abandonnés à leur sort.


Erdogan n'a abandonné personne, il a tiré à bout de bras la "révolution" syrienne qui a connu ses plus beaux succés près de la frontière turque. On lui doit la réussite des grandes offensives du début 2015 (Idlib, Palmyre...), offensives qui ont entraînées leur lot de réfugiés (qui veut vivre dans les territoires "libérés" par les rebelles? Pas grand monde, c'est un des "paradoxes" du conflit syrien). La masse des réfugiés a "obligé" Erdogan a ouvrir le robinet vers l'Europe avec les résultats que l'on sait.
Si les réfugiés syriens ont "refusés" de se mettre sous sa bannière, c'est que la plupart sont là pour fuir la guerre. Les jeunes qui désertent l'armée sont une infime minorité à rejoindre les rangs rebelles, d'où le recours massif aux djihadistes dès le début du conflit.

Geopolis a écrit:
La première et ultime erreur des rebelles arabophones sunnites syriens est de ne pas avoir exterminé leurs djihadistes à vue. Ces derniers, populaires dans ces contrées gangrénées par les valeurs d'extrême droite, ont rapidement éliminé les concurrents plus pragmatiques, abusivement présentés par les chancelleries occidentales comme "modérés".

Dès lors, assimilés à juste titre aux Al-Qaeda et consœurs (Frères musulmans, etc.), les rebelles syriens arabophones sunnites ont, 1°, perdu leur unique source de valeur, la protection occidentale, 2° galvanisé et unifié contre eux les minorités non arabophones sunnites, soutenues, elles, par leurs alliés historiques (Russie, Iran, Hezbollah et, brièvement, le Hamas jusqu'à ce que son ingratitude imprudente ne le jette dans la mouvance anti-alaouite des Frères musulmans au pouvoir en Égypte - une justice de l'inculture historique et géopolitique qui le laisse aujourd'hui sans aucun soutien...).


Sans les djihadistes, l'aventure rebelle était finie avant d'avoir vraiment commencée. Ce sont d'abord les armes des frères irakiens (futur EI), ensuite les afflux de volontaires libyens (avec armes) et tunisiens qui rendent possibles les grandes offensives de 2012 contre Alep et Damas qui sont en fait des fiascos pour les FM incapables de soulever la population de ces grandes villes sunnites.
Mais le soutien occidental reste constant, même Al Qaeda ne nous fait plus peur (le bon boulot de Fabius) et le Hamas a été arrosé par le Qatar pour sortir de la mouvance damascène.

Geopolis a écrit:
Concernant el-Assad, il est faux d'affirmer qu'il bombarde son peuple ou le peuple syrien : il bombarde les régions arabophones sunnites qui lui restent hostiles, c'est-à-dire des populations concurrentes, rivales et ennemies de la sienne et de ses populations alliées.


Pourtant la plupart des Sunnites vivent dans les zones gouvernementales, même à Lattakié ou Tartous, "bastions" alaouites, ils sont (re)devenus majoritaires du fait des déplacements de populations. Son armée reste largement sunnite.

Geopolis a écrit:
Concernant Erdogan, celui-ci a perdu la Turquie, rompant avec l'habile politique des kémalistes. C'est un miracle qu'il ait pu retrouver les faveurs israéliennes, après le scandale qu'il a remué et provoqué avec ses flottilles de Gaza. Il renforce malgré lui les Kurdes, jamais aussi unis et armés, dégoûte les arabophones de tout bord, a misé sur Al-Qaeda qui s'est faite rognée par Daech dans ce conflit, parié sur les Frères musulmans égyptiens avant que ces derniers ne soient renversés par la rue cairote. Il ne lui reste plus que les Occidentaux. Non seulement la Turquie ne prendra jamais la Syrie, mais encore elle risque son propre territoire majoritairement peuplé de Kurdes.


Oui la politique d'Erdogan est un échec assez retentissant, cependant il garde son influence en Europe comme le prouve le sommet qui lui est consacré à Bruxelles ce vendredi.

Geopolis a écrit:
Concernant Poutine et la Russie, il se contente de rester loyal à un vieux client de l'URSS (la Syrie), ce qui lui assure un pouvoir de nuisance géopolitique (pour monnayer une neutralité occidentale à ses propres frontières) et lui apporte la sympathie des ayatollahs iraniens. Tout ce qui importe pour lui en Syrie est le prestige et les démonstrations de force russes.


Poutine entend d'abord ce redonner un statut de puissance, le Moyen-Orient est depuis deux siècles un espace où la Russie cherche à exercer une influence (et où l'Europe s'ingénie à lui barrer la route). Il fait en Syrie une campagne étonnante, avec peu d'avions mais qui tournent beaucoup.

Geopolis a écrit:
Certes, el-Assad a mal débuté la partie. Une répression atroce et limitée aurait réduit les arabophones au silence pour quelques décennies de plus. Il a attiré dans son pays nombre de djihadistes irakiens juste pour nuire aux Américains, mais contre l'intérêt de sa propre communauté (arabophone alaouite). Néanmoins, il gagne. Les djihadistes sunnites ont condamné les autres arabophones sunnites. Ceux-ci, à cheval sur la Syrie, l'Irak et la Jordanie, n'auront jamais d’État propre au bout de ce conflit. Ils n'ont plus qu'à se soumettre aux arabophones alaouites de Damas et chiites de Bagdad, faut de quoi ils donneront des prétextes à leur éradication politique dans leurs plateaux désertiques. La paix signée, il pourront récupérer les aides et appuis des pétromonarchies et des Occidentaux qu'ils méprisent tant.


D'abord il me semble qu'Assad est arabophone, je ne comprends pas bien votre utilisation de ce mot. Ensuite dès le début il a mené une politique de conciliation, et c'est bien cette politique qui a laissé le champ ouvert à ses ennemis. Ensuite il ne s'agit pas d'éradiquer les "arabophones sunnites" ceux-ci ont prouvés par leur non-soulèvement à Damas et Alep qu'ils étaient majoritairement partisans d'un Etat unitaire, même si l'ancien modèle baathiste a très probablement vécu.

Geopolis a écrit:
Si les arabophones sunnites syriens avaient hurlé leur amour de l'Occident et éliminé leurs voix anti-occidentales, el-Assad avait perdu la guerre en 2012.


Non bien sûr et ce pour plusieurs raisons:
-les Russes soutenaient déjà Assad et auraient empêché une intervention directe.
-les Syriens sunnites ont eu l'occasion de se soulever en 2012, ils ne l'ont pas fait.

Geopolis a écrit:
J'observe en passant que c'est là et quand l'Occident intervient qu'il n'y a pas de réfugiés, et là et quand il n'intervient pas (Syrie) ou plus (Irak) que les réfugiés s'échappent.


Il y a eu des centaines de milliers de réfugiés irakiens après 2003, ils se sont arrêtés en Syrie. Si nous avons autant de réfugiés aujourd'hui il ne faut s'en prendre qu'à Erdogan.

Geopolis a écrit:
Les extrémistes sunnites ne doivent qu'à la naïveté et à l'islamophilie américaines de ne pas être distingués des autres communautés d'Orient, ce qui permettrait pourtant aux Américains de soutenir et défendre la désunnisation de l'Orient au profit d'autres communautés et modes de pensées comparativement plus pragmatiques et utiles.

Néanmoins, la désunnisation doit d'abord être conduite et assumée par les sunnites eux-mêmes. Pesant ce que leur coûtent les folklores et superstitions nuisibles du sunnisme, ils glissent lentement vers des réformes et des abjurations en masse, pour l'instant seulement freinés par les menaces physiques et la nostalgie d'une religion qui a porté leurs ancêtres bédouins aux rives de l'Ancien Monde.


Les Sunnites ne sont bien sûr pas le problème en soi, la plupart des Musulmans le sont. Le problème est bien les idéologies tels que les FM ou les salafistes, idéologies promues comme rempart au panarabisme et soutenues par nos alliés dans la région.

Geopolis a écrit:
Les sunnites doivent renoncer à leurs colonies, à leurs propres "Palestines" : clans et tribus soumis, arabophones non sunnites (Égypte, Liban, Syrie, Irak, Yémen, Bahreïn, Arabie saoudite), non arabophones (Zanzibar, les Sud-Soudanais, les Kurdes, Israël aussi), les femmes, les esclaves (Mauritanie, Mali, Soudan, péninsule arabique), etc.

Au final, l'Orient, comme l'Afrique, doit aller au bout de ses révolutions nationales, effacer les frontières des défunts empires coloniaux européens et turc, afin que les soi-disant communautés s'isolent ou se fédèrent délibérément en nations, comme ça s'est produit en Europe des XVIIIe au XXe siècles.


Ah bon? Les Bretons se sont isolés des Français? Les Protestants des Catholiques? En fait les communautés dont il s'agit vivent depuis des centaines d'années dans des ensembles hétérogènes. Voyez la ville d'Alep avec son quartier kurde, ses institutions soufies, les Arméniens, les Syriaques, des Sunnites très majoritaires et souvent loyaux au gouvernement et pas d'Alaouites...

Geopolis a écrit:
C'est bien ce sur quoi débute l'article : un morcellement politique de la Syrie où des communautés se retrancheraient derrière leurs frontières démographiques en apprenant péniblement à ne plus empiéter sur celles des autres. Comme en Europe.


Comme en Europe après la seconde guerre mondiale et les déportations staliniennes?

Geopolis a écrit:
Même si l'on peut constater que l'Afrique et le Moyen-Orient n'expriment pas aujourd'hui la même férocité que les Européens aux siècles précédents, ce "progrès en marche" nous prépare pourtant de sacrées guerres, guerres d'indépendance et révolutions libérales, guerres de colonisation et contre-révolutions.


Oui certainement, mais lorsqu'on observe la guerre en Syrie, comme celle d'Irak ou les événements de Libye, ce qui me frappe c'est que ce qui rend possible ces conflits c'est l'implication massive de pays tiers.


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