marc30 a écrit:
La réussite russe est triplement remarquable
1- Moscou a réussi à sauvé son vassal de Damas alors que français et américains ont laisse tomber leurs propres vassaux de Tunis et du Caire - les dictateurs arabes en tireront une conclusion simple
Nous n'avons pas perdu d'allié ni au Caire, ni à Tunis, alors qu'en Syrie un changement de régime aurait signifié comme en Libye, un clair changement de politique au niveau international. En fait je continue à voir les événements de Tunisie ou d'Egypte comme d'une nature clairement différente: on y a assisté à des soulèvements populaires dont l'ampleur à submergé les pouvoirs en place. En Syrie et en Libye le renversement du régime n'aurait été possible qu'avec un puissant appui extérieur. En fait ce n'est pas en 2015 que la Russie "sauve" Assad, mais bien en 2011-12, en empêchant la réalisation d'un scénario "à la libyenne" avec création d'une no-fly zone et soutien massif à des groupes armés. Le soutien aux groupes armés aura quand même lieu, mais la n-f zone ne sera effective qu'aux frontières avec des pays pro-rebelles ce qui en limitera l'efficacité.
marc30 a écrit:
2- elle a repoussé Daesh sans hésiter et sans tourner autour du pot (soft poser, frappes collatérales, etc )
3- elle s'affirme comme un acteur majeur au Moyen Orient.
Acteur majeur ça reste à voir, mais la Russie a réussit à s'affirmer dans son voisinage proche de manière plausible. Surtout face à une Turquie persuadée d'être à Moscou en une semaine.
marc30 a écrit:
Mais il y a deux questions
1- ce succès n'est il pas du à la passivité d'Obama ? un président plus actif (H Clinton par exemple et ne parlons pas de Trump) ne voudrait il pas remettre les USA au centre du jeu ?
Obama a navigué assez intelligemment malgré les critiques. Il a su éviter certaines manipulations par des acteurs secondaires (Saoudiens, Qataris, Turcs et même Israëliens), l'exemple le plus frappant étant celui de l'attaque chimique sur la Ghouta. Il aurait dû être entraîné dans le piège de sa propre ligne rouge, tout était prêt pour une opération contre Damas, il a su perdre la face (un tout petit peu) plutôt que de s'enfoncer dans un guêpier de grande envergure. Je dois avouer mon inquiétude face à Clinton qui en politique étrangère affirme une ligne beaucoup plus volontariste, idéaliste et au final non dépourvue d'un certain fanatisme (celui de M. Allbright qui ne se laissait pas attendrir par le sort des enfants irakiens). Trump ménera à mon avis une politique plus opportuniste et moins idéologique que Clinton.
marc30 a écrit:
2- si les USA veulent revenir au centre du jeu ne risquons nous pas un affrontement majeur entre la Russie et l'Amérique ?
Le danger vient plus aujourd'hui des acteurs secondaires qui tentent d'entraîner leurs puissants soutiens dans des aventures militaires, mais même sous Bush, la Géorgie n'a pas obtenir d'aide directe dans sa confrontation avec la Russie. Les événements d'Ukraine ont montrés, une fois de plus, que les USA n'entendaient pas abdiquer leur leadership moral et leadership tout court. La réaction russe a été finalement très mesurée. On peut imaginer que cela continue ainsi...
marc30 a écrit:
Et aussi une ultime question : que doit faire l'UE ?
En voilà une question! Y a-t-il quelque chose de rationnel à attendre de l'UE en matière de politique étrangère? Nous poursuivons un idéal que nous ne savons pas imposer à nos amis les plus proches. Mais qu'importe, le plus simple reste de poursuivre notre politique de suivisme, nous restons en pilote automatique et personne ne doit se préoccuper de rien...