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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Jeu 8 Avr 2021 19:43 
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De notre point de vue c'est une humiliation et il le sait. Mais le rapport de forces est en sa faveur, tant on craint le déferlement de millions de réfugiés...


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Ven 9 Avr 2021 19:17 
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Les turcs prétendent avoir respecté le protocole envoyé par Bruxelles ... La suite au prochain épisode.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Ven 9 Avr 2021 20:02 
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Narduccio a écrit:
Les turcs prétendent avoir respecté le protocole envoyé par Bruxelles ...

Non seulement c'est une humiliation, mais en plus il nous prend pour des jambons. triste individu...

Mario Draghi a un peu sauvé l'honneur en le traitant de dictateur, ce qui a déclenché un incident diplomatique. :mrgreen:


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Dim 11 Avr 2021 12:41 
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pierma a écrit:
De notre point de vue c'est une humiliation et il le sait. Mais le rapport de forces est en sa faveur, tant on craint le déferlement de millions de réfugiés...

Nos hommes politiques craignent surtout d'endosser la responsabilité de les contenir aux frontières.

***

Erdogan en Arménie, en Libye et en Syrie (et partout contre la Russie...) :
Citation:
« Sans l’intervention d’Ankara, nous aurions déjà stoppé l’agression, assure le député Hayk Konjorian. La Turquie a profité d’exercices militaires communs avec l’Azerbaïdjan en août pour laisser sur place une énorme quantité d’armements. »

Le plateau montagneux du Haut-Karabakh n’est pas le seul à subir des frappes. Le territoire arménien sert également de cible. […]

« Ces drones, ils viennent ici comme des moustiques », poursuit le maire en tournant la tête vers les collines azerbaïdjanaises, soudain secouées par deux explosions. Des engins appelés drones kamikazes, fournis par Israël et la Turquie. « L’autre fois, il y en avait peut-être 30 ou 40 qui sont venus en même temps de là-bas », raconte Souren, un éleveur de bétail, en désignant un flanc de montagne. Sans parler des obus. (2020, Le Point 2512, 42)

Les Syriens qui combattent avec l’Azerbaïdjan, pays laïque à majorité chiite, n’ont pourtant aucune ambition d’y fonder un califat ou d’y appliquer la charia. D’après leurs témoignages, l’argent de la Turquie est leur seule motivation. […] Tous ont été attirés par la solde promise, dont le montant varie entre 8 000 et 16 000 livres turques (1 720 euros). « Plusieurs milliers d’hommes se sont portés volontaires en quelques jours », affirme-t-il. […] « Je n’avais pas été appelé pour aller en Libye. Je n’ai pas voulu laisser passer cette chance-là. » Environ 200 combattants de l’Armée de l’islam (Jaych al-Islam), groupe armée qui a refusé de participer aux opérations, se sont enrôlés sans en référer à leur commandement. […] « Ils sélectionnent les plus forts et ceux qui sont en bonne santé, des jeunes, parfois mineurs », poursuit-il. […]

Plusieurs factions de la nébuleuse proturque regroupées au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS) se sont opposées à l’aventure. L’utilisation par la Turquie de combattants syriens pour ses opérations extérieures est souvent perçue comme une trahison de l’insurrection syrienne, alors que la région d’Idlib se trouve de plus en plus isolée et vidée de ses forces. Les imams de la région, nommés et contrôlés par Ankara, ont bien lancé des appels au « djihad » dans leur prêche du vendredi, pour justifier religieusement leur sacrifice. L’expérience libyenne a en outre alissé des traces. Pour stopper l’avancée des troupes du maréchal Haftar et sécuriser Tripoli, la Turquie est intervenue en janvier, avec l’aide de 3 000 à 5 000 mercenaires syriens. Plusieurs dizaines d’entre eux y sont morts. Hamid, le commandant d’al-Hamza, est parti avec 200 hommes. La moitié d’entre eux sont revenus dans un cercueil ou estropiés. Les troupes grondent aussi car les soldes, d’environ 1 800 euros par mois à l’époque, et les dédommagements promis aux blessés et aux familles des « martyrs » tardent à être payés.
[…] Les factions islamistes affiliées à l’ANS, dont certaines faisaient partie de l’ex-Armée syrienne libre, ont abandonné depuis longtemps la lutte contre le régime de Bachar el-Assad ou contre les troupes djihadistes. Elles ont servi de point d’appui pour la Turquie dans ses invasions du nord de la Syrie de 2016 à 2019. (2020, Le Point 2512, 45)

Derrière la flambée de violences qui a éclaté autour du Haut-Karabakh, il y a le bras de fer auquel se livrent deux despotes. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan écrivent un nouvel épisode de l’affrontement séculaire des Empires russe et ottoman. Depuis Ivan le Terrible au XVIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, une douzaine de guerres ont dressé le tsar et le sultan l’un contre l’autre. Erdogan a rallumé les hostilités en poussant son allié azerbaïdjanais à s’en prendre à l’enclave montagneuse arménienne. Après un silence embarrassé de onze jours, Poutine a tenté de reprendre le contrôle en imposant une trêve aux belligérants. Le cessez-le-feu fut violé sans tarder.

[…]

De tous ces maux, le plus douloureux pour la Russie est l’ingérence turque, car elle la touche sur son flanc le plus sensible : le Caucase. Erdogan a franchi deux lignes rouges, en faisant de l’Azerbaïdjan la nouvelle tête de pont de sa politique d’islamisme conquérant et en dépêchant sur le front des mercenaires syriens. (2020, Le Point 2512, 11)


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Dim 11 Avr 2021 17:52 
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Des Arméniens turcs pensent que la politique d'extrême-droite d'Erdogan ne serait destinée qu'à s'allier aux ultra-conservateurs pour garder le pouvoir et fuir les poursuites judiciaires depuis 2013. Soit dit en passant, les îles grecques côtières seraient ses prochaines cibles, tant il annonce ce qu'il fait ensuite.
Citation:
La tour de Galata, à Istanbul, s’est illuminée la première aux couleurs du drapeau de l’Azerbaïdjan, imitée par d’autres monuments à travers la Turquie. À Ankara, ce sont les tours jumelles de l’Union des chambres et des Bourses de commerce qui ont arboré les couleurs turques et azerbaïdjanaises, en signe de l’indéfectible solidarité entre les « frères » de sang. Le slogan « Deux États, une nation », qui célèbre le lien entre les deux pays turcophones, est sur toutes les lèvres. […] Le déclenchement le 27 septembre par Bakou, avec le soutien d’Ankara, d’une offensive pour reprendre la région séparatiste du Haut-Karabakh, majoritairement arménienne, a provoqué une nouvelle poussée de fureur en Turquie. « Erdogan utilise toutes les occasions qui se présentent pour flatter le nationalisme turc qui a infusé dans la société depuis plus d'un siècle. La Syrie, la Grèce, maintenant l'Arménie… Cela entre bien en résonance avec la sensibilité et la mémoire collective du peuple turc depuis 1915 », estime le professeur de sciences politiques à la retraite Baskin Oran.

Désormais engagé militairement sur cinq fronts extérieurs – Libye, Méditerranée orientale, Syrie, Irak et Azerbaïdjan – et en guerre totale contre les « ennemis de l'intérieur » – les minorités non musulmanes, les Kurdes, l'opposition –, le président turc s'appuie sur une alliance avec les forces ultranationalistes. […] « Erdogan n'a qu'un seul but, rester au pouvoir. Car, depuis les affaires de corruption de décembre 2013 [une enquête judiciaire qui a éclaboussé son entourage proche avant d'être aussitôt refermée, NDLR], il ne peut plus se permettre de tomber. C'est pourquoi il ne peut pas se passer des nationalistes », poursuit Baskin Oran. […] « Le véritable ciment de la nation turque, c'est le nationalisme, pas la religion. Il y a une unité autour de ces valeurs », ajoute-t-il.

Les minorités courbent l'échine. Les députés de l'Assemblée nationale en ont offert une confirmation éclatante. Le 28 septembre, les quatre partis de la majorité et de l'opposition – le parti prokurde en était exclu – ont signé une déclaration pour « condamner de la manière la plus forte les forces arméniennes pour avoir rompu le cessez-le-feu au Haut-Karabakh et violé le droit international en attaquant des civils et des cibles militaires ». Comme au plus fort de la crise avec la Grèce, il y a quelques semaines, l'opposition kémaliste et le pouvoir islamo-nationaliste scellent l'union sacrée. […]

Et cela fonctionne. Un sondage publié par l'institut Metropoll début octobre montre que 52 % des Turcs se disent satisfaits de l'action du président, contre 47 % un mois plus tôt. Dans une telle atmosphère d'hostilité, les minorités courbent l'échine et se murent dans le silence. « Chaque jour, un discours antiarménien vient jeter de l'huile sur le feu, estime Yetvart Danzikyan, rédacteur en chef d'Agos, l'hebdomadaire turco-arménien d'Istanbul. Il y a une volonté délibérée d'exciter les plus fanatiques. Les minorités se sentent une nouvelle fois en danger. » Le siège du journal, devant lequel son fondateur, Hrant Dink, a été assassiné en 2007 de trois balles dans la tête par un jeune nationaliste, s'est de nouveau barricadé. […]

À l'annonce des premières percées des troupes azerbaïdjanaises, des cortèges de manifestants ont défilé dans les rues des quartiers historiques d'Istanbul. À Kumkapi, ils sont allés hurler des slogans nationalistes sous les fenêtres du Patriarcat arménien, agitant des drapeaux et faisant de la main le signe des Loups gris, une sorte de salut fasciste formant avec les doigts une tête de loup. De quoi terroriser les immigrés d'Arménie, qui sont plusieurs milliers à travailler à Istanbul. Le lendemain, même spectacle dans les anciens quartiers grec et juif, Fener et Balat. « Il y a, depuis toujours, une histoire de violences et de discriminations nationalistes contre les minorités non musulmanes, souligne Rober Koptas, ancien d'Agos et directeur d'une maison d'édition bilingue à Istanbul, Aras. Le pays est dans une situation critique, notamment à cause de l'économie. Cela rend les petites communautés plus vulnérables que jamais. La Turquie est notre pays natal mais on ne peut plus y être en sécurité, personne ne peut plus avoir confiance en la police ou la justice. Une nouvelle vague d'émigration est à craindre, regrette-t-il. Les Arméniens de Turquie, qui étaient plus de 2 millions avant le génocide de 1915, ne sont plus que 40 000 et, d'ici à vingt ans, prévient Koptas, l'extinction est à redouter. »

La fièvre nationaliste suscite les mêmes craintes au sein de la petite communauté grecque orthodoxe, les « Roums », qui vivent sur ces terres depuis plus de trois mille ans. Comme souvent, ils sont associés à la Grèce, avec laquelle la Turquie est de nouveau en conflit ouvert dans les eaux de la mer Égée. « Il y a toujours eu cette confusion entre religion et nationalité en Turquie, note Yorgos Istefanopoulos, directeur des associations grecques de Kadiköy, sur la rive asiatique d'Istanbul. Le nationalisme laisse penser qu'il faut être musulman pour être turc. Tant que vous vous revendiquez turc, tout va bien. Erdogan renoue avec ce nationalisme aujourd'hui parce que ses soutiens se font plus rares chaque jour. L'économie et l'État de droit sont en crise profonde. Dire cela fera de moi un traître à la patrie mais c'est la vérité », lâche ce doyen de l'université à la retraite, qui fait office de leader communautaire depuis une trentaine d'années.

En septembre, les miliciens Loups gris ont défilé au pas militaire à Izmir, l'ancienne Smyrne des Grecs, pour réclamer l'annexion du Dodécanèse, ce chapelet d'îles grecques situées à quelques encablures des côtes turques et qui se sont trouvées au cœur du contentieux maritime entre Ankara et Athènes, cet été. « Les Grecs doivent savoir que la grande nation turque n'hésitera pas à donner son sang et sa vie pour rétablir son droit historique sur les îles du Dodécanèse », a déclaré Ahmet Yigit Yildirim, le chef des « Foyers idéalistes ». L'instrumentalisation de l'Histoire par le pouvoir est aussi une constante de ces dernières années.

« En septembre 1955, des pogroms antichrétiens avaient ravagé le cœur européen d'Istanbul, tout le long de l'avenue Istiklal. Une rumeur avait couru qu'une bombe avait été déposée dans la maison natale de Mustafa Kemal Atatürk, à Salonique, devenue grecque. Les Grecs étaient encore plus de 100 000 en Turquie mais beaucoup ont émigré dans la décennie suivante », rappelle Yorgos Istefanopoulos. De cette communauté ne reste aujourd'hui autour du patriarche œcuménique Bartholomeos que 2 000 âmes, vestiges d'une splendeur passée. Istanbul compte 84 églises grecques orthodoxes mais une pénurie de prêtres empêche de les ouvrir. Au nom de la laïcité kémaliste, la Turquie a fait fermer, en 1971, le séminaire de Halki où était formé le clergé orthodoxe.

Le coup de grâce à l'héritage grec a été porté par Recep Tayyip Erdogan en juillet avec la réislamisation de l'ancienne basilique chrétienne Sainte-Sophie. « Ayasofya », qui avait été convertie en mosquée par le sultan Mehmet II après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, était devenue un musée, dans les années 1930, « offert à l'humanité » par Mustafa Kemal Atatürk. Après des décennies de revendications de la part des islamistes et des nationalistes, et alors qu'il s'y était toujours refusé, Erdogan a inversé ce décret. Le président turc, ancien d'un lycée de formation d'imams et de prédicateurs, a conduit lui-même la première prière, le 24 juillet, agenouillé sur un tapis bleu turquoise. Depuis, chaque vendredi, une foule électrisée vient y célébrer cette reconquête néo-ottomane. « Tout le monde craignait que cela finisse par arriver », soupire Yorgos Istefanopoulos. Dans la foulée, un autre joyau de l'héritage grec, l'église-musée Saint-Sauveur-in-Chora, couverte de fresques uniques, a elle aussi été reconvertie en mosquée. Un « minbar » pour indiquer la direction de La Mecque et des rideaux pour cacher les peintures ont été installés. Sa consécration en mosquée est imminente.

Cette radicalisation du pouvoir turc a, depuis longtemps, fait fuir ses anciens alliés démocrates ou libéraux, et les compagnons de route historiques d'Erdogan ont déserté l'AKP. L'ex-président, Abdullah Gül, s'est mis en retrait et égratigne régulièrement son ancien frère d'armes. Le théoricien de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et Ali Babacan, l'homme de confiance longtemps chargé de l'économie, ont chacun créé leur parti dissident. Le « pacte des Loups », en vigueur depuis 2015, entraîne la Turquie dans une spirale expansionniste et nationaliste qui ne semble pas devoir faiblir. Le parti présidentiel AKP (Parti de la justice et du développement) est-il devenu dépendant des ultranationalistes du MHP (Parti d'action nationaliste) ? Ce mouvement d'inspiration néofasciste et militariste, qui prône l'unité des peuples de « race turque », fixe la ligne politique du moment. Une ligne antidémocratique, antikurde et xénophobe. À chaque fois, le palais surenchérit. La semaine dernière encore, Devlet Bahçeli, le leader des Loups gris, martèle qu'il faut supprimer la Cour constitutionnelle. Le lendemain, Erdogan l'approuve. La Haute Cour serait coupable à ses yeux d'avoir ordonné la remise en liberté de certains prisonniers politiques, comme le leader kurde Selahattin Demirtas, derrière les barreaux depuis quatre ans, ou le philanthrope Osman Kavala, accusé d'improbables complots. Toutes les faveurs semblent autorisées à Devlet Bahçeli. À sa demande, son ami de quarante ans, le parrain de la mafia Alaattin Cakici, baron de la drogue et du jeu, accusé de plus 40 assassinats – dont celui de sa femme –, auquel il avait rendu visite en prison, a été remis en liberté au début de cette année. Son prochain cheval de bataille : le rétablissement de la peine de mort.

En s'alliant avec les nationalistes, Erdogan a éteint tout espoir d'une solution à l'épineuse question kurde, qui déstabilise la Turquie depuis sa fondation. Adepte des méthodes expéditives, l'extrême droite promet de « noyer les terroristes dans leur propre sang ». Depuis la rupture du cessez-le-feu, en 2014, la guerre est totale contre la guérilla du PKK : dans l'est de la Turquie, dans le nord de la Syrie, où Ankara s'est installé avec l'appui de milices islamistes, et dans le nord de l'Irak, où les drones turcs et les forces spéciales contrôlent désormais les massifs montagneux. En Turquie, la répression ne faiblit pas contre la société civile et le parti prokurde HDP est systématiquement criminalisé. Outre son leader Demirtas, des dizaines de maires démocratiquement élus ont été emprisonnés, leurs municipalités placées sous tutelle. […]

Pour verrouiller les institutions, le président Erdogan n'a pas hésité à ressusciter « l'État profond ». Mise en sommeil, voire combattue autrefois, cette nébuleuse, qui associe les éléments les plus radicaux de l'armée, des forces de sécurité et de renseignement, les cellules de contre-guérilla et la pègre, s'est mise au service du Reis. L'ancien leader maoïste Dogu Perinçek, dirigeant du parti de la Patrie (Vatan Partisi), acteur de l'ombre de la politique turque depuis plus de quarante ans, en est le meilleur exemple. Emprisonné en 2008 pour son rôle dans l'affaire Ergenekon et sa participation présumée à des complots antigouvernementaux, il a ensuite été blanchi et réhabilité par Erdogan. Avec quelques généraux et amiraux à la retraite, il influence la stratégie militaire et diplomatique turque. La nouvelle doctrine de l'État, la Patrie bleue (Mavi Vatan), est omniprésente pour justifier l'expansionnisme et l'irrédentisme. Elle a été élaborée par les amiraux Cem Gürdeniz et Cihat Yayci, tous deux proches de cette mouvance. Ils sont les ambassadeurs en Turquie de l'eurasisme, un courant nationaliste antioccidental, favorable à une alliance avec la Russie et la Chine, plutôt qu'avec l'Otan.

2020, Le Point 2511, 52-57


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Mer 14 Avr 2021 12:53 
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Petit bilan politique et géopolitique actuel d'Erdogan.

Élu au nez et à la barbe des autocrates kémalistes, sous les applaudissements des chrétiens-démocrates européens qui voyaient en lui un musulman-démocrate à leur sauce (en fait chrétienne-libérale), il n'a pour commencer jamais réglé les trois infamies turques : l'Arménie, Chypre et le Kurdistan, ce qui constituait un avertissement pour les politiciens les plus lucides sur son ultranationalisme et son manque de modernité ou d'ouverture.

Une fois empêtré dans des affaires de corruption, le monsieur s'est fâché avec une UE de plus en plus refroidie et s'est lancé dans des politiques de plus en plus violentes, d'abord contre les Turcs kémalistes (purges, répressions policières) puis contre les Kurdes de Turquie, relançant le conflit endogène contre ses colonies turques au Kurdistan.

Ensuite, il y a eu une politique nationaliste et clientéliste avec les populations soi-disant turques en Europe et la Bosnie-Herzégovine.

En 2011, il veut récupérer au profit de son impérialisme néo-ottoman la rébellion syrienne, puis repoussé par la majorité des rebelles sunnites, s'associe avec al-Qaeda, puis Daech, et rassemble aujourd'hui le reste de la rébellion sunnite syrienne au nord-ouest de la Syrie et sur le territoire turc.

Il intervient en Libye aux côtés d'un général issu d'un groupe nord-africain (les Kouloughlis) issu patrilinéairement de mercenaires ottomans et de femmes maghrébines (berbères) - mais aussi de Maghrébins inféodés aux Ottomans et de femmes anatoliennes. C'est toute la galaxie des soi-disant Arabes, idéologiquement proches des Frères musulmans, qui trahissent leurs sociétés locales (berbères, arabes, indiennes, occidentales...) au profit d'une tutelle turque et arborent des croissants (turcs) sur leurs drapeaux, de l'Algérie au Pakistan.

Il prétend unir les turcophones du monde entier, s'associe souvent à ce titre avec le gouvernement pakistanais mais reste lâche face à la Chine et ses Ouïghours.

Il s'est fâché avec Israël puis a renoué avec, son armée ne fonctionnant pas sans la coopération turco-israélienne.

Il s'en prend à des communautés chrétiennes très affaiblies, comme Chypre, la Grèce ou l'Arménie.

Voici ses alliés du moment :

1. les Turcs erdoganistes, y compris en Europe occidentale ;
2. les musulmans collabos de l'impérialisme turc : Frères musulmans, le djihadisme sunnite international (al-Qaeda, Daech, Boko haram, les chefs de guerre autour de Mogadiscio en Somalie), les arabophones en terres non arabophones comme l'Algérie, la Tunisie, l'ouest libyen ou le Pakistan et tous leurs relais en Occident ;
3. le Qatar et les rebelles sunnites syriens ;
4. l'Azerbaïdjan (dans le cadre opportun du pantouranisme).

Aujourd'hui, il fédère des hostilités croissantes :

1. les Turcs kémalistes et anti-Erdogan, laïcs et anti-religieux, dont une partie croissante de la jeunesse turque en Turquie ;
2. les Kurdes de Turquie, de Syrie et d'Irak ;
3. l'internationale chiite comprenant l'Iran, le gouvernement syrien, le Hezbollah, les chiites du Bahreïn, d'Arabie saoudite et du Yémen, ainsi que ce pauvre Hamas qui les a trahis puis rejoints à nouveau ;
4. les principautés d'extrême-droite sunnites, Arabie saoudite, EAU, Bahreïn, Oman et leurs obligés, l'Egypte et l'Occident ;
5. les mondes chrétiens orthodoxes, Arménie, Grèce, Chypre et leur protecteur supposé, comme héritier de l'Empire byzantin, la Russie poutinienne ;
6. les Libyens qui ne veulent pas être soumis à la Turquie, leur faction arabophone de l'est s'appuyant sur les principautés d'extrême-droite sunnites.

Comme pour Hitler, Mussolini ou Saddam Hussein, son aventurisme militaire finira mal pour lui et pour les Turcs, je pense.

La communauté arabe syrienne sunnite accueillie dans ses frontières, notamment, peut devenir une terrible bombe à retardement dans son pays très raciste, les deux populations d'extrême-droite ne pouvant durablement cohabiter pacifiquement.

Israël pourrait être le facteur de déséquilibre pour Erdogan. Ses expéditions militaires, avec une armée purgée de ses meilleurs éléments, kémalistes, ne tiennent que par la coopération et les équipements israéliens. Or Israël s'associe aussi avec les pétroliers qui prospectent les fonds méditerranéens aux côtés des Grecs et des Chypriotes.

L'élection de Biden semble avoir brisé son offensive en Arménie et il se pourrait que le nouveau président américain gronde aussi pour les Kurdes syriens et en Libye, par souci pacifiste.

Que deviendrait Erdogan sans les USA et sans l'Otan ? Il ne pourrait plus agresser impunément la Grèce et serait à la merci de Poutine.


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Dim 18 Avr 2021 11:45 
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Erdogan et les Ouïgours :
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Yusufujrang Aimaitijiang était descendu à l'épicerie chercher des cigarettes. Il n'est pas remonté chez lui. Cette soirée-là, le 2 novembre 2020, un tueur l'attendait, au coin de la rue du Clair-de-Lune, à Avcilar, un district populaire d'Istanbul. Ce citoyen chinois, membre de la minorité turcophone ouïgoure, réfugié en Turquie depuis plusieurs années, a reçu deux balles dans le bras, tirées à bout portant. […] Celui qui se faisait aussi connaître sous le nom de Yusuf Amat avait été interviewé en 2019 par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira, et il avait affirmé avoir été forcé d'espionner ses compatriotes par les autorités chinoises. « Mon rôle était d'apporter des informations aux officiels. Je faisais des rapports sur ce que les gens mangeaient, buvaient, ce qu'ils faisaient en privé dans leur intimité, à leurs domiciles, leurs relations familiales et amicales. J'ai tout rapporté », expliquait-il dans cette interview.

Activités d'espionnage, menaces de violences et pressions psychologiques se sont multipliées ces derniers mois contre les membres de la communauté ouïgoure à Istanbul, l'une des plus importantes hors de Chine, avec plus de 50 000 personnes. À tel point que la mégapole turque, qui fut longtemps le refuge naturel de ceux qui fuyaient les persécutions au « Turkestan oriental », la région autonome chinoise du Xinjiang, est devenue de moins en moins sûre pour les Ouïgours pourchassés par le régime chinois.

Gülbahar Jelilova, une femme de 56 ans rescapée des camps « de rééducation » chinois, ne se sentait plus en sécurité à Istanbul. Elle y avait débarqué en 2018 après plus d'un an de détention et de sévices. « Ils [les autorités chinoises] m'ont interdit de parler de ce que j'avais vu et vécu », dit-elle. Depuis son refuge turc, elle n'a pourtant pas hésité à témoigner de son calvaire et de celui des femmes qu'elle a côtoyées dans les cachots. Mais, là encore, elle a été menacée de mort. Gülbahar a quitté précipitamment la Turquie, début octobre. Elle a demandé l'asile en France avec son plus jeune fils.

Dans le quartier de Zeytinburnu, où vivent une bonne partie des Ouïgours d'Istanbul, quelques jeunes se sont réunis dans un restaurant tenu par un émigré d'Urumqi, la capitale de la province autonome du Xinjiang, avant d'aller manifester. Trois fois par semaine, en fin d'après-midi, ils vont se poster au bord d'une route fréquentée. « Chaque semaine, nous nous mettons à un endroit passant, avec beaucoup d'embouteillages. Nous brandissons nos affiches avec les portraits de nos proches disparus », explique Jevlan Shirmehmet, un jeune homme de 29 ans en jeans et tee-shirt. Sur l'affiche qu'il déroule avec précaution, le portrait souriant de sa mère, Suriye Tursun, et ce message : « Chine, libère ma mère ! » Les dernières nouvelles qu'il a d'elle remontent à janvier 2018. « En décembre 2019, j'ai appris que mon frère et mes parents avaient séjourné dans un camp. Ma mère est toujours détenue, elle a été condamnée à cinq ans pour être venue me voir à Istanbul. Le consulat chinois en Turquie m'a appelé pour me dire que ma famille ne voulait plus avoir de contacts avec moi parce que j'avais soi-disant contacté des organisations antichinoises. Mais je n'ai jamais fait de politique en Turquie, j'ai fait des études pour gagner ma vie », raconte ce diplômé d'une université de commerce. Ces actions spontanées lui permettent de tenir le coup. « On reste comme ça, immobiles. Beaucoup de gens nous soutiennent, applaudissent ou klaxonnent. » Devant le consulat chinois d'Istanbul, la police turque les a refoulés.

Tous ont des proches qui ont disparu dans l'enfer des camps chinois, mais peu osent en parler par peur des représailles contre les familles. Medine Nazmi a choisi de briser le silence. « Ma sœur Mevlüde Hilal a voulu rentrer pour voir notre mère, malade, mais elle a été arrêtée, libérée, puis de nouveau arrêtée en juin 2019, accusée d'être séparatiste. Depuis lors, je n'ai plus de nouvelles. Je ne sais pas si elle est morte ou vivante », souffle cette femme qui porte un voile pourpre sur un chemisier blanc. Ce qui accroît sa colère, c'est que, comme elle, sa jeune sœur possède la nationalité turque. « Elle l'a obtenue en 2012 après son diplôme à l'université. J'ai écrit à tous les ministres, et même au président de la République. Je n'ai jamais eu de réponse. J'espère que la Turquie s'occupe de ses citoyens, mais j'en doute sincèrement », lâche-t-elle, en essuyant une larme derrière ses lunettes. Selon les associations proches de la communauté, il y aurait plusieurs dizaines de ressortissants étrangers enfermés dans les prisons chinoises, dont environ 60 de nationalité turque. Mais, à Ankara, les autorités font profil bas sur ces cas embarrassants.

Le 8 septembre, les familles des disparus ont tenté d'organiser une marche vers Ankara pour médiatiser leur cause. Elle a tourné court. « Nous étions une douzaine dans trois voitures, et nous avions prévenu la préfecture d'Ankara la semaine précédente », souligne Medine Nazmi. Pas de quoi troubler l'ordre public. « Nous devions faire une conférence de presse, mais, avant d'entrer dans la ville, nous avons été arrêtés et forcés de rebrousser chemin. Je suis triste de constater que mon pays, la Turquie, ne défend pas mes droits », poursuit-elle. Le lendemain, certains journaux turcs sont allés jusqu'à prendre pour cible « les séparatistes ouïgours » qui ont « tenté d'entrer dans Ankara ». Car si une grande majorité de la population turque se montre naturellement solidaire des Chinois ouïgours, turcophones et musulmans, le régime de Pékin a aussi ses zélateurs. Dogu Perinçek, ex-militant maoïste, en est le meilleur exemple. Ce vétéran de la politique turque est à la tête d'un courant nationaliste kémaliste très influent, désormais allié au président Erdogan. Chef du courant eurasiste, il prône le rapprochement de la Turquie avec la Russie et la Chine, plutôt qu'avec l'Union européenne et l'Otan. Le leader turc lui-même a largement tempéré ses propos vis-à-vis de l'empire du Milieu.

En 2009, au moment des émeutes interethniques d'Urumqi, au Xinjiang, Recep Tayyip Erdogan dénonçait « un génocide pur et simple » en cours contre les Ouïgours. Dix ans plus tard, le ton est nettement plus policé. Turquie et Chine se sont rapprochées. En 2017, Ankara et Pékin ont même signé un accord permettant l'expulsion de Turquie (vers des pays tiers) de militants réclamés par la justice chinoise. Jusqu'au sein du parti au pouvoir, l'AKP, ce pacte a fait grincer des dents. […]

« La solidarité turque ? Je me marre ! » Les pressions ont aussi eu raison de la ténacité d'Abdurrahman Ozturk, journaliste et documentariste d'origine ouïgoure. « Les yeux, les oreilles et la bouche d'Erdogan sont fermés aux problèmes des Ouïgours. J'ai voulu protester, mais la police turque m'a arrêté. Ma vie est en suspens », soupire-t-il. Installé à Istanbul depuis 2010 après quelques années d'études aux Pays-Bas, ce militant des droits de l'homme de 39 ans aux cheveux peroxydés est le fondateur d'une télé en ligne indépendante, Erk TV (« liberté »). Il réalise des documentaires sur son pays, le Turkestan oriental, « sur ses traditions et son histoire, en donnant la parole à tous », précise-t-il, en se roulant une cigarette sur la terrasse de son studio avec vue sur les eaux du détroit du Bosphore. En 2013, il tourne en Asie centrale un fil pour la TRT, la télévision d'État turque, qui lui a passé commande d'un long format. À son retour, il est convoqué au siège, à Ankara. « Un attaché de l'ambassade de Chine était venu pour leur dire que j'étais un propagandiste antichinois et un dangereux activiste, raconte-t-il. J'ai protesté, mais il s'était aussi plaint auprès du ministère des Affaires étrangères. La chaîne m'a répondu : “Tu as été payé pour ce travail, ne viens pas nous ennuyer et ne nous parle plus des Ouïgours” », poursuit-il. Son documentaire n'a jamais été diffusé.

Face aux enjeux économiques, le sort des Ouïgours ne fait pas le poids. Une dizaine d'accords bilatéraux ont été signés depuis 2016, et Pékin a investi plus de cinq milliards de dollars en Turquie. […] Les échanges commerciaux – 21 milliards d'euros en 2019 – sont à 90 % des exportations chinoises. Le régime de Pékin profite de la fragilité de l'économie turque, délaissée par les pays occidentaux, pour poser sa patte. Lorsque la livre turque perdait 40 %, en 2018, la Banque industrielle et commerciale de Chine allouait à la Turquie 3,6 milliards de dollars de prêts pour des projets d'infrastructures, dont une centrale thermique près de la ville d'Adana (Sud). La Banque centrale de Chine est venue au secours de son homologue turque en pleine crise de liquidités, fin 2019, pour renflouer ses caisses. […] Et le yuan peut désormais être utilisé par les entreprises turques qui exportent. La présence des compagnies chinoises se renforce rapidement. Un millier d'entre elles se sont installées dans le pays, multipliant les investissements dans le secteur des infrastructures et de l'énergie, dans l'électronique, la logistique et la finance. […] La Turquie s'est montrée très intéressée par le modèle chinois de surveillance électronique pour bâtir des « villes intelligentes et sûres ». […] Avant la pandémie, les touristes chinois étaient également de plus en plus nombreux. La Turquie a été décrétée destination touristique de l'année 2018 en Chine, attirant ainsi près d'un demi-million de visiteurs. […]

Mais c'est surtout le chantier des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative) qui fait de la Turquie un carrefour stratégique pour les ambitions chinoises. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé son intérêt pour le projet en juillet 2019, au cours d'une visite en Chine. L'armateur Cosco Holdings a racheté 65 % du terminal portuaire de Kumport, à l'ouest d'Istanbul, pour près de 1 milliard de dollars, et s'intéresse à trois autres ports turcs, dont celui de Mersin. Une ligne de fret ferroviaire relie désormais la Chine à l'Europe, via le tunnel sous le Bosphore « made in China », et une ligne Edirne-Kars, traversant l'Anatolie d'est en ouest, est en projet. […] Le pont géant construit au débouché du Bosphore a déjà été racheté.

[…] Pour l'activiste Nury Turkel, président de l'association américaine des Ouïgours, « la Turquie, considérée autrefois comme un refuge sûr pour les Ouïgours, a cédé aux pressions de la République populaire de Chine ». Le député du parti prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) Faruk Gergerlioglu, membre de la commission d'enquête parlementaire sur les droits de l'homme à l'Assemblée nationale turque, est l'un des rares à prendre position en faveur de cette minorité persécutée. À la tribune de l'hémicycle, il a accusé l'AKP et le MHP (son allié ultranationaliste au sein de la coalition au pouvoir) d'avoir « vendu les Ouïgours pour 50 milliards de dollars ».

2021, Le Point 2525, 44-48


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Dim 18 Avr 2021 17:26 
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Merci pour ces informations. C'est affligeant, ces persécutions qui s'étendent jusqu'à la Turquie, normalement un refuge naturel.

En même temps laisser toute latitude à la Chine pour asservir et massacrer les Ouïghours parce que son poids économique est trop important, est-ce que la France et L'Union Européenne font mieux ?


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Mar 20 Avr 2021 20:05 
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pierma a écrit:
Merci pour ces informations. C'est affligeant, ces persécutions qui s'étendent jusqu'à la Turquie, normalement un refuge naturel.

En même temps laisser toute latitude à la Chine pour asservir et massacrer les Ouïghours parce que son poids économique est trop important, est-ce que la France et L'Union Européenne font mieux ?


C'est vrai, mais d'un autre côté, ni la France ni l'Union Européenne ne sont les gendarmes du monde. en fait, leur poids politique est même de plus en plus négligeable.

Les dictatures ont le vent économique en poupe aujourd'hui, prendre des sanctions ne les empêche pas de commercer entre elles, et avec tous les autres pays moins regardants.


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 Sujet du message: Re: La Turquie à la croisée des chemins
MessagePosté: Mar 20 Avr 2021 20:24 
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Dupleix a écrit:

C'est vrai, mais d'un autre côté, ni la France ni l'Union Européenne ne sont les gendarmes du monde. en fait, leur poids politique est même de plus en plus négligeable.

Les dictatures ont le vent économique en poupe aujourd'hui, prendre des sanctions ne les empêche pas de commercer entre elles, et avec tous les autres pays moins regardants.

Pour la Chine l'Europe est le premier marché à l'export,et de loin.
En temps que débouché n°1, nous ne sommes pas totalement démunis pour oser élever la voix face à la Chine. (Il n'est que de le vouloir...)


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