Châtillon a écrit:
- parce que les américains sont en partie responsable de la déstabilisation de l'Irak,
- parce que les américains ont armé l'armée irakienne,
- parce que la proximité géographique du Proche-Orient fait de Daesh une menace sensible pour l'Occident
- parce que l’instabilité risque de toucher tout le Moyen Orien où l'Occident a de forts intérêts économiques
Merci pour votre réponse Châtillon. En effet il est évident que le Moyent-Orient est le pré-carré des Etats-Unis tout comme l'Afrique du Nord et de l'Ouest est celui de la France ou l'Asie Centrale celui de la Russie. Et selon moi cette ingérence qui engendre autant de crises et de frustration dans ces pays, est l'une des principale source de l'islamisme radical. On ne peut durablement exiger d'un peuple qu'il garde son calme s'il fait parti du pré-carré d'une puissance impérialiste.
Narduccio a écrit:
L'erreur a peut-être été l'intervention en Irak pour abattre Saddam Hussein. Pourtant, pas mal de personnes, très bien placées ont dit que les conséquences seraient plus négatives que positives. Mais, maintenant, il fallait intervenir en Irak. En partie pour empêcher que les chiites et des sunnites extrémistes ne se retrouvent en prise directe avec toutes les conséquences que cela pouvait avoir sur le plan régional.
Il y a des pays sunnites qui jouent clairement un jeu assez trouble. Que des sunnites s'en prennent à des "progressistes", à des chiites, à des chrétiens, ou à des gens de toute autre obédience ne semble pas trop les gêner. Ce qui les a fait changer de point de vue, c'est lorsqu'ils ont découvert que pour l’État Islamiste, ils étaient considérés comme des cibles futures... Personnellement, j'ai tendance à préférer quand il n'y a pas de massacres de populations civiles. Or, sur divers supports, ce sont les membres de l’État Islamiste eux-mêmes qui se vantent du nombre de têtes coupées, des femmes et des enfants réduits en esclavage, des personnes de "mauvaise vie" qu'on a exécutées. Faut-il considérer toutes ces déclarations comme des fanfaronnades ? Faut-il croire que les photos et les vidéos qu'ils émettent sont toutes des manipulations et qu'il n'y a rien de réel derrière ?
Les exactions de l'EI sont bien réels, mais ils ne sont pas plus grave que les exactions de la Chine, de la Birmanie, de la Centre Afrique, du Sri Lanka, de l'Erythrée et j'en passe, envers leurs minorités et leur propre population. La vérité est que nous choisissons à travers les médias notamment, sur quelles populations nous devons nous attendrir pour préparer les interventions allant dans le sens de nos intérêts.
Narduccio a écrit:
ce qui a fait basculer l'opinion publique américaine en faveur à une intervention ? Ce n'est pas le pétrole, ce n'est pas les massacres de certaines populations (enfin, un peu mais pas trop). C'est la décapitation d'américains simplement parce que c'étaient des américains ! On peut comprendre qu'ils se soient sentis visés par cette haine dirigée contre eux. Eux qui pensent qu'ils sont venus libérer le pays des griffes d'un grand dictateur...
Du coup, on comprend qu'on puisse ne pas avoir envie de voler au secours d'autres peuples opprimés. Pour la satisfaction qu'on en retire.
L'opinion publique américaine a basculé en faveur d'une intervention suite à un petit historique qu'il ne faudrait pas oublier. A la base l'EI avait certes pris l'Occident en inimitié par principe idéologique, mais ne les avait pas pris officiellement pour cible. Car contrairement à al-Qaida, leur cible prioritaire étaient les chiites représentés principalement par l'Iran, et les Etats sunnites de la région qu'ils considèrent comme "apostats" représentés principalement par l'Arabie saoudite.
Ce n'est que suite à l'intervention américaine venue pour protéger ses alliés Kurdes irakiens et ses intérêts économiques au Kurdistan que l'EI a pris pour cible l'Amérique et ses alliés. Mais comme d'habitude, la machine médiatique a vite fait d'inverser les rôles d'agresseurs et d'agressés, surtout quand ces derniers sont par nature des combattants fanatisés. Pour autant ce fanatisme rebutant ne doit pas nous empêcher d'analyser correctement les évènements.