Jean-Marc Labat a écrit:
Je ne vois pas trop ce qui pourrait calmer le jeu. Vieille guerre séculaire entre sunnites et chiites qui se raviverait ?
Deux gros blocs impériaux se heurtent au Moyen-Orient, la Perse et la Turquie anatolienne. Des blocs mineurs tentent de s'y aménager des places : Bagdad et Damas, des capitales de califats historiques mais minées par les divisions inter-ethniques et inter-claniques ; l'Egypte, embourbée dans son obésité démographique et son cordon ombilical nilotique l'ancrant en Afrique ; deux exceptions modernes, l'Arabie saoudite, portée par ses pétrodollars mais rattrapée par le libéralisme, et Israël, la colonie sioniste proclamant son indépendance du monde arabe, structurée autour d'une organisation et d'une technologie occidentales mais menacée par l'orientalisation de ses mentalités (népotisme clanique).
Le Pakistan est à part, tourné et expulsé du coeur des Indes depuis l'indépendance. C'est le résidu du grand Empire moghol, avec peu d'espace pour son impérialisme entre la Perse, l'Inde géante et l'Afghanistan rebelle.
Le schisme musulman n'y est que symbolique, la Perse étant devenue chiite pour rejeter la domination turco-arabe et la Mésopotamie (Irak) l'étant restée pour ne pas disparaître face aux envahisseurs arabes venus de la péninsule, tout comme les Levantins demeurés chiites, chrétiens ou alaouites entre la Syrie et le Liban, ou les dernières communautés chiites d'Arabie saoudite, du Yémen et du Bahreïn.
Pour répondre à votre question, la Perse joue des coudes dans la région et se heurte à de réactifs voisins.