Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Quelle vilaine expression typiquement nord-américaine! Quebécois n'aurait pas suffit?

Non Alfred, québécois n'aurait pas suffi, parce qu'il y a eu au moment de la colonisation française, et il y a encore, des communautés d'origine française et parlant français dans différentes régions du Canada, et pas seulement dans la région appellée Québec;
le Canada français colonial incluait aussi les vastes territoires connus alors sous le nom général d'Acadie: la Nouvelle Ecosse, le Nouveau Brunswick, la région des îles du golfe du Saint Laurent et le Maine, actuellement état US ; lors de la grande déportation des Acadiens suite au conflit anglo-français au Canada, les Acadiens forcés de quitter leur territoire se sont installés au Québec ou dans d'autres régions de l'Amérique, comme la Nouvelle Angleterre ou la Louisiane, où ils ont donné naissance à la culture Cajun.
Actuellement il y a des groupes français encore francophones au Canada à Terre Neuve, dans l'Ontario, le Manitoba, le Saskatchewan, l'Alberta, la Colombie britannique, le Yukon, le Tenois et le Nunavois. Et la plupart des américains d'origine canadienne-française ne viennent pas de la région du Québec mais d'Acadie.
Sauf si votre famille est exclusivement originaire du Québec, le terme correct est donc bien canadien-français, qui est parfaitement usuel, et pas plus laid que Québécois d'ailleurs.

J'ai tendance à préférer Québecois, ou Acadien, plutôt que ces mots composés à l'américaine que je trouve laids à périr "african-american" "native-american" etc... Yeurk.

Mais nous nous éloignons du sujet initial et je vous prie tous de m'en excuser.

C'est votre préférence personnelle Alfred, et je vous concède qu'acadien est plus pittoresque que canadien-français.
Mais si un américain déclare qu'il est d'origine acadienne, la majorité de ses compatriotes ne comprendront pas ce qu'il veut dire, tandis qu'ils comprendront l'expression "canadien-français", parfaitement explicite car ne nécessitant pas de connaisances historiques particulières pour être comprise.
De même, "african-american" est l'expression que les noirs américains ont choisie pour référer à leur groupe. Je ne vois pas de raison valable d'essayer d'imposer, pour cause de préférence personnelle, des expressions qui ne leur plaisent pas, qui ne sont pas usuelles (on dit "noir américain' en français mais on ne dit pas usuellement "american black" aux US) ou même qu'ils considèrent comme vaguement péjoratives ou même racistes: ma priorité est de m'exprimer en utilisant des expressions usuelles que tout le monde comprend.
Revenant au sujet, je continuais à m'interroger sur les risques politiques pris par Obama en relançant après Bush 1 cette question d'arrêt des installations de colons dans les territoires occupés par Israel.
D'une part, il est évident que le soutien inconditionnel accordé par les Etats-Unis à Israel leur a coûté cher politiquement et constitue un boulet pour eux en ce qui concerne leurs relations avec les pays du MO; tout président qui arriverait à desserrer l'emprise des organisations de lobbying israelien sur la politique US rendrait un grand service à son pays et accomplirait un quasi-miracle.
D'autre part, si Obama continue à mettre (un peu) de pression sur le gouvernement Netanyahu pour obtenir l'arrêt de ces installations, que va t'il obtenir? Rien probablement, car un gouvernement d'extrême droite ne peut pas vouloir arrêter cette colonisation, qui est justement un de ses objectifs. Si ces colonisations continuent comme il est probable, les palestiniens et les états arabes verront en Obama ce que beaucoup lui reprochent déjà d'être: un faiseur de beaux discours dont rien de concret ne sort pour les palestiniens.
Néanmoins, le président se sera durablement aliéné le vote juif, et aura compromis sa réélection. Il est toujours risqué de faire de la politique contre son camp.

Le discours d'Obama en français:

http://www.lapaixmaintenant.org/article1952

Obama, ou plutôt ses speechwriters, a délivré un discours assez paradoxal qui se veut être tellement diplomatique envers les Musulmans qu'il en est outrancièrement lèche-cul . He browned his nose, sauf votre respect. Je ne suis pas sûr que cet aplatissement soit payant à long terme.

Idem pour moi, Faget. Ca me gêne de le voir aussi flatteur, quasiment obséquieux envers l'Islam, qui ne mérite "ni cet excès d'honneur ni cette indignité". Je comprends bien son intention de tourner la page de l'administration Bush avec les pays musulmans mais est-il indispensable, pour ce faire, de remplacer une collection de clichés grossiers ("rude stéréotypes") négatifs et faux sur l'Islam par une autre collection de clichés tout aussi grossiers, ou du moins exagérés, sur la tolérance religieuse extraordinaire de l'Islam, son pacifisme, le rôle déterminant qu'il a joué dans la naissance de la philosophie des Lumières etc.
Vous avez remarqué l'anachronisme qui place Al andalous au moment de l'Inquisition, alors que l'histoire des royaumes maures d'Espagne se termine pratiquement au moment où elle est créee? Certaines inventions d'origine chinoise sont aussi attribuées aux civilisations musulmanes. Vu leurs connaissances historiques approximatives, ses jeunes speechwriters seraient bien inspirés de Googler leurs références historiques.
Cette approche transparente dénommée "pandering" aux Etats-Unis inspirera-t'elle le respect dans les pays musulmans?

Une critique de la position prise par Obama sur le voile islamique dans son discours:

http://www.marianne2.fr/Voile-Obama-des ... 80600.html

Il me semble qu'Obama a suffisamment de sens politique pour savoir ce que veulent dire les mots qu'il prononce. Je ne pense pas que ses speechwriters pourraient utiliser des mots et des phrases qui ne correspondent pas à la vision politique du président. Les mots ont été écrits par d'autres, mais, je pense que la vision politique qu'ils véhiculent est bien celle du président.

Je pense comme Narduccio qu'Obama est pleinement "derrière" tous les concepts développés dans son discours--à l'exception probable des anachronismes.
C'est bien ça qui fait problème: sa vision de la question du voile est terriblement superficielle et non analysée. Et ce blanc seing donné à l'islamisme (vous pouvez être aussi obscurantistes que vous voulez, seulement pas touche à Islam politique) est dans le droit fil des erreurs passées des US envers l'Islam, qui ont entre autres encouragé le développement du talibanisme en Afghanistan.
BO semble considérer qu'il y a, qu'il peut y avoir étanchéité parfaite entre islamisme et fondamentalisme; c'est pour le moins douteux.