Pas du tout alain, bien au contraire, il n'évoque le colonialisme et son héritage qu'en deux paragraphes, par contre il répète bien six ou sept fois que l'avenir des africains ne dépend que d'eux et qu'ils doivent se prendre en main et rompre avec de mauvaises habitudes dans lesquelles l'Occident n'est pour rien.
Et de plus, où avez-vous vu qu'il assimile l'esclavage à un génocide dans ce discours? Il ne dit cela nulle part. Je copie colle la seule phrase où le mot de génocide est prononcé:
"When there is genocide in Darfur or terrorists in Somalia, these are not simply African problems - they are global security challenges, and they demand a global response". C'est le Darfour qu'il qualifie de génocide, pas l'esclavage Un discours aussi critique et responsabilisant ne serait pas reçu de la même façon de la part d'un leader blanc.
Je traduis cursivement quelques extraits:
"Le futur de l'Afrique dépend des Africains...Il y a eu un recul depuis la décolonisation et "c'est facile de montrer du doigt et de rejetter la responsabilité de ces problèmes sur les autres...mais l'Occident n'est pas responsable de la destruction de l'économie zimbwawéenne, ou des guerres dans lesquelles des enfants sont enrolés comme soldats..."
"dans la vie de mon père, c'est en partie le tribalisme et le clientélisme qui ont déraillé sa carrière et nous savons que cette forme de corruption est encore un fait quotidien pour beaucoup..."
Il fait l'éloge du développement économique ghanéen, bien engagé mais "pour réaliser cette promesse, nous devons d'abord reconnaître une vérité fondamentale: le développement dépend de la bonne gouvernance, et c'est l'ingrédient qui a fait défaut pendant trop longtemps..."
Il stigmatise la corruption endémique: "aucun business ne veut investir dans un pays où le gouvernement écrème 20% des profits, et où les autorités portuaires sont corrompues..."
Il critique aussi les atteintes aux droits et libertés démocratiques: ce genre de système "n'est pas une démocratie, c'est une tyrannie, et cela doit finir". "L'Afrique n'a pas besoin d' "hommes forts" (strongmen), elle a besoin d'institutions fortes"
"C'est aux Africains de prendre le contrôle de leur destinée..."
Les conflits tribaux sont "une pierre au cou de l'Afrique"; il faut refuser l'inhumanité, refuser absolument d'enroler les enfants comme soldats dans ces conflits, ou d'y pratiquer le viol comme arme de guerre comme au Congo.
"le monde sera ce que vous le ferez...vous avez le pouvoir de demander des comptes à vos dirigeants...tout dépend de vous et de vous seulement".
Imaginez quelle aurait été la réaction si c'avait été Sarkozy qui avait prononcé ce discours...