Tonnerre a écrit:
Je prends la discussion en marche, mais les filles des cités, elles, s'impliquent plutôt bien dans leurs études. Quelles sont les raisons données pour justifier les moindres performances des garçons dans ce domaine?
De manière générale et mondiale, à droits et moyens égaux, les filles réussissent mieux leurs études que les garçons.
Un collège public britannique a réussi l'exploit d'amener les garçons aux mêmes résultats scolaires que les filles (et à hisser ses résultats au-dessus de la moyenne nationale). Le phénomène déclencheur est que des cours de danse ont été imposés aux élèves (
2004, Le Point 1639, 28).
L'article parlait de sortir de l'attitude macho.
Il m'évoque encore des discussions avec des intervenants extérieurs enseignant la musique ou la danse à l'école primaire, avec des résultats étonnants et très positifs sur le comportement puis sur les progrès scolaires des élèves les plus pénibles à gérer en classe.
De fait, en observant depuis les élèves, filles ou garçons, en réussite/progrès ou en échec/stagnation scolaire, je pense que c'est la vanité qui empêche un apprenant d'apprendre tandis que l'humilité permet une ouverture d'esprit favorable aux apprentissages. Ceci est aussi valable, à mon avis, pour les adultes en formation et explique qu'en vieillissant les personnes soient de moins en moins perméables aux apprentissages, loin de toute théorie de régression des facultés mentales.
Chez les familles d'origine maghrébine existe encore souvent une distinction entre l'éducation et le statut des filles et des garçons. Celles-ci restent encore souvent discrètes et effacées quand ceux-là ont tendance à jouer dès 4-5 ans les petits coqs pour la plus grande joie de leurs parents. Quand les demoiselles bénéficient des mêmes complaisances laxistes et éducatives que les garçons, leur caractère arrogant me paraît miner l'horizon scolaire autant qu'aux garçons.
Cela dit, l'encensement des enfants n'est pas l'apanage des familles d'origine maghrébine, plutôt un handicap fréquent dans les milieux populaires urbains. Et comme tout existe, quand les familles populaires, y compris d'origine maghrébine, élevent leurs enfants dans le respect (proche d'une forme de crainte) des adultes et des savoirs, ces enfants s'en sortent mieux scolairement (bien que leur réserve les entravent ensuite au collège quand les "grandes bouches" en échec les mettent en garde contre toute forme de réussite et d'intégration scolaire).
Après, ça n'a peut-être rien à voir avec la vanité mais simplement avec le dépassement d'un moi viril fantasmé.
Dans l'exemple du collège britannique, l'acceptation de pratiques connotées comme féminines (la danse ou l'assimilation des cultures classiques) semble permettre aux adolescents de surmonter leur manque redouté de virilité.
Ce qui m'évoque alors les textes sur les enfants en trouble du comportement et leur crainte de castration par les savoirs ("des trucs de pédé !").
Peut-être qu'une grande partie des papas (et des mamans) d'origine arabe mettent trop de poids sur les épaules de leurs "petits hommes". En tout cas, j'en connais qui se moquent de leurs fils quand ils pleurent... le jour de leur première rentrée en maternelle, à trois ans.
"Un homme, ça pleure pas."Les
"vrais", si, et dansent et chantent et apprennent et comprennent aussi.
(On va virer au film "Ce que pensent les femmes" :
"Attendez, on parle bien d'un homme, là ?" et autres
"hommes à hommes")