Le Point du 2 avril 2015 :
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Après Bahreïn en 2011, c’est au Yémen que Riyad a décidé de frapper. 150 000 soldats et 100 avions de chasse saoudiens ont été déployés pour venir à bout des houthis, miliciens chiites qui se sont emparés en septembre de la capitale, Sanaa. Mais, à travers ces rebelles, c’est leur mentor étranger que vise le royaume. « Nous devons faire face à l’agression de l’Iran [qui veut] dominer la région », a martelé l’ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeir. Après le Liban, l’Irak et la Syrie, la pétromonarchie sunnite ne veut pas laisser un quatrième pays arabe tomber dans l’escarcelle de la République islamique chiite. D’autant que ce scénario pourrait inspirer sa propre population chiite, discriminée alors qu’elle est majoritaire dans la riche province pétrolière orientale du royaume. Pour le nouveau roi, Salmane, 79 ans, la reconquête du Yémen s’apparente donc à une démonstration de force préventive. Il a entraîné dans cette guerre confessionnelle une dizaine de pays arabes.
2015, Le Point 2221, 66
Je n'ai pas entendu à ce jour que l'intervention massive des Saoudiens et de leurs alliés a délogé les houthis de Sanaa...
Il est notable que l'Arabie saoudite ne participait à aucune guerre étrangère avant la seconde guerre du Golfe en 1991. Celle-ci concernait indirectement le destin des chiites en ce que la chute de Hussein aurait pu déboucher sur leur souveraineté, mais les Saoudiens ont alors interdit aux Américains de chasser le Baas de Bagdad. La docilité des Américains, qui avaient proposé par tract aux chiites irakiens de se soulever contre Hussein, avant de les abandonner à la répression gouvernementale (armée en 1991, alimentaire sous l'embargo), fonda un sujet de ressentiment anti-américain chez les chiites lors du renversement du régime en 2003.