Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Le premier pays arabe a avoir la bombe prétendra au leadership sur cette aire culturelle. Qui plus est dans le cas de l'Algérie: sur le monde arabe et l'Afrique toute entière!

En ce cas, l'Afrique du Sud et le Kazakhstan ne se seraient pas débarrasés des leurs avec autant de soulagement.

La bombe atomique sert à infliger des dégâts tels que votre propre destruction devient dispendieuse.

Personne n'écoutera particulièrement la junte algérienne qui n'a, par ailleurs, pas grand chose à réclamer, sinon qu'on la laisse saigner l'Algérie à sa guise, ce que personne ne lui conteste efficacement jusqu'à ce jour.

Pour des raisons culturelles, aucun pays parlant l'arabe littéraire n'acceptera de tutelle de la part d'un des pays du Maghreb parlant des arabes créoles.

L'Afrique est un monde immense que l'Algérie ne pourra jamais diriger ou mettre au pas.

Enfin, l'Algérie n'a jamais accueilli de centre de pouvoir suffisamment puissant pour dominer quelque partie du monde que ce soit. Qu'elle maintienne une unité politique depuis la conquête française reste déjà un exploit historique pour cet agglomérat de pays si variés.

La question a été posée suite à la lecture d'un magazine intitulé 'carnets de vol' consacré à l'aéronautique militaire.
Le journaliste explique bien que l'Algérie dispose d'un réacteur nucléaire de recherche.
Il faudrait croiser les sources.

Deux réacteurs nucléaires mis en service en Algérie entre 1989 et 1993, deux en Egypte, un en Libye, trois au Pakistan, un en Syrie, et tant d'autres de par le monde (http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ ... es#Afrique).

Plus seulement aujourd'hui.



Là-dessus, je suis assez d'accord. Ce qui m'ennuie là comme ailleurs, c'est que vous n'imaginez les choses que de manière figée. L'Algérie ne change pas, le monde ne change pas... En géopolitique, on doit tout envisager. Il se peut que l'Algérie ne bouge pas dans le siècle à venir. Elle peut aussi devenir un pays moyen. Ou puissant. Ou disparaître. Ou je ne sais quoi d'autre... Elle peut être démocratique, militaire, théocratique...




Leadership ne veut pas dire "tutelle" ou "mise au pas". Par exemple, il est incontestable que les Etats-Unis d'Amérique ont le leadership sur le monde occidental. Est-ce pour autant qu'ils sont incontestés et suivis aveuglèment, et dictent leurs vues à tout le monde? Bien sûr que non. Pourtant, quoi qu'on en pense, ils dominent encore.



Argument plutôt ridicule. Que la France ait maintenue une unité depuis deux siècles malgré l'agglomérat de pays très variés qu'elle représente, cela tient alors de quoi? du miracle?

Vous avez raison, ma vision du monde est assez fixiste, en dépit du fait que le monde évolue.

Pour l'instant, elle reste depuis 47 ans un musée de la gestion soviétique appliquée à un pays maghrébin. Ses dirigeants semblent traverser comme autant de modes éphémères l'économie marxiste-léniniste, le panarabisme, l'arabisation dévoyée en fanatisme religieux et la mondialisation du libéralisme avec suffisamment de talent pour que rien ne change, pas même en surface.

Donc, j'attribue l'immobilisme de l'Algérie au mérite d'une oligarchie solidement établie, quoique sujette aux rivalités internes, et suffisamment cynique pour éponger toute honte et indignité morale.

1° Ca fait presque un demi-siècle que les Algériens se font balader comme des gosses - jusqu'à applaudir cette dictature "si aimable qu'elle les entretient" comme du bétail tout en leur ôtant soigneusement tout moyen de s'en sortir par soi-même, renforçant le clientélisme du bon peuple moutonnier.

2° Les despotes algériens ont démontré aux Algériens récalcitrants l'efficacité et la résolution de leurs capacités de nuisances.

Conclusion : je ne vois par où les Algériens sortiront d'un cauchemar qu'ils ne voient pas forcément ou qu'ils craignent de défier.

Je veux bien être ouvert en géopolitique, mais il faut aussi rester réaliste.

Eh bien, l'hypothèse flatterait le chauvinisme algérien, mais le principal objectif du pouvoir algérien est que rien ne bouge, et le principal objectif du peuple est d'attendre ce qui adviendra ou, dans le meilleur des cas, de fuir dans des pays développés, France en tête.

"Visa, visa, visa !"

De la volonté presque folle d'une dynastie noble franque.

Actuellement, les despotes algériens montrent la même volonté envers l'unité algérienne. Du reste, les Algériens semblent vouloir conserver cette unité acquise sous le sabre français au XIXe siècle. La fraternité de la guerre d'indépendance est vive et semble se transmettre aux nouvelles générations.

Mais je ne suis pas sûr que le sentiment national algérien puisse compter en face de baronnies locales qui ne manqueraient pas d'émerger si l'unité du pouvoir actuel était ébranlée.

Dans le genre n'importe quoi vous faites fort! Un Algérien en vous lisant s'arracherait les cheveux.

L'arabe littéraire est compris par l'essentiel des maghrébins, c'est la seule langue officielle du pays, elle est étudiée depuis l'enfance et utiliser par les médias et les journaux. Comme dans tous les pays arabes, il y a des dialectes, des darijas, pas seulement au Maghreb, désolé de vous l'apprendre.

Peut être faudrait-il que vous mettiez les pieds en Algérie avant de juger, certes les choses reste inerte politiquement, de la à tout mélanger, panarabisme, fanatisme religieux, marxise... cela devient tout et n'importe quoi.
Mais économiquement le pays se développe à son rythme, les logements se multiplient, l'Algérie vient de terminer la plus grande autoroute d'Afrique, j'espère qu'elle pourra compter à l'avenir sur ses jeunes installer à l'étranger...
Le sentiment national algérien est très fort et dépasse les frontières se transmettant à toutes les nouvelles générations.
Vos propos manque de nuances, de relativisme, vous voyez tout en noir. Certes politiquement l'Algérie est a à sa tête une oligarchie bien établie et très critiquable (d'ailleurs je vous rejoins quand vous évoquez ce point), pour l'instant ce que les Algériens demandent ce n'est pas la démocratie mais un vrai développement économique, une amélioration du quotidien.

Ce post est très intéressant.
Merci massinissa

Un peu comme le pouvoir algérien.

Plus sérieusement, je comprends vos scepticismes quant à mes avis et je partage vos espoirs sur l'Algérie.

Tant que les Algériens et soi-disant Algériens n'auront pas à la tête et au coeur le libéralisme, je reste très pessimiste quant à leur perspectives de progrès.

Cela dit, et quoiqu'il advienne de l'unité algérienne, j'imagine qu'ils finiront aussi par succomber au libéralisme pour ne pas être déclassés par rapport au reste du monde.

Pourtant, la malice de la mafia au pouvoir et la cajolerie de superstitions religieuses antilibérales reculent pour moi cet avenir à un siècle au moins.

Pire : sur les plans de la religion ou de la xénophobie, elle connaît des régressions intellectuelles jusqu'alors peu rencontrées sur son sol.

Quand je mourrai, d'ici quelques décennies au plus, l'Algérie ressemblera à ce qu'elle est aujourd'hui, les autoroutes n'y changeant rien : rien ne change de l'intérieur, les progrès viennent de technologies, de moeurs et de main-d'oeuvre étrangères.

Vous saurez que l'Algérie a changé quand une Algérienne musulmane épousera sans se cacher un Han immigré et mangeur de cochon avec l'approbation de la majorité de ses concitoyens, à défaut de celle de ses parents. Alors le virage libérale aura été engagé.

Je ne doute pas que ça pourra venir, mais ça va prendre du temps.

Alors le leadership intellectuel, politique ou moral sur l'Afrique (ou le monde arabo-musulman) attendra, d'autant que l'Afrique subsaharienne, en dépit de guerres civiles locales masquant les réussites du continent, progresse intellectuellement, moralement et politiquement, elle.