Citation:
Entre pays amis, ce genre d'affront est toujours annonçé et géré, quand il n'est pas préparé.
Oui et non.
D'abord, poser que toutes les crises entre pays amis sont annoncées, c'est un brin exagéré: c'est minimiser le rôle que jouent le hasard et l'incompétence dans les affaires humaines, et c'est affirmer que les politiciens contrôlent toujours tout ce qui se passe dans leur champ d'activité, ce qui est évidemment une vue très optimiste de la réalité.
De plus, certes la crise couvait quasiment depuis l'arrivée de BO à la présidence--un gouvernement israelien à l'extrême droite, un président noir suspecté d'avoir peu de sympathie pour Israel et accusé d'antisémitisme par un membre de la famille de BN--, mais c'est bel et bien BN qui a déclenché la crise, qu'Obama, fidèle à sa nature conciliatrice, essayait au contraire d'éviter en envoyant Biden porteur d'un rameau d'olivier sous la forme de propositions concernant la protection d'Israel contre l'Iran.
Propositions auxquelles BN aurait répondu que contre l'Iran, Israel pouvait, et devait, se débrouiller tout seul--en clair, que BN ne croit pas à la solidité des assurances US au sujet d'une nucléarisation militaire iranienne. De fait, BN a envoyé promener Biden et son rameau d'olivier.
Obama n'est (malheureusement ?) pas un disciple de Machiavel; loin de là en fait. Par contre, l'affront de BN tombe à point pour ses adversaires dans l'administration Obama: BN leur a servi une occasion de le mettre en difficulté sur un plateau d'argent, Tzipi Livni met d'ailleurs en cause son attitude dans cette crise, qui pourrait porter atteinte à la cohésion de la présente coalition gouvernementale. Donc crise proprement manufacturée, non, tombant à pic et exploitée à fond par l'administration Obama, oui.
Cela dit, le résultat est connu d'avance: BO a déjà perdu, les constructions dans les zones occupées vont continuer.
Rappelons que le comportement brutal et la politique de fait accompli de Netanyahu lors de son précédent passage au gouvernement avait déjà provoqué des explosions de colère chez Bill Clinton.
Ce qui aurait particulièrement irrité BO, toujours d'après la presse anglophone, c'est justement que BN ait violé son propre moratoire et répondu à son "offre généreuse"par le rejet. Autrement dit que sa position conciliatrice a suscité (en quelque sorte) l'agression. Welcome to the world...