On lit souvent ici et là que la société iranienne serait plus libre et plus dynamique que l'image qu'on s'en fait, à des lieues d'autres sociétés islamiques telles que l'Arabie Saoudite, et cela malgré son image de théocratie tyrannique.
Je vous propose cette étude réalisée en relation avec la revue Commentaire, qui part de la question de savoir s'il serait pertinent, ou pas, que Bush attaque l'Iran pour que s'y installe un régime modéré, et qui répond par la négative au moyen d'une étude sociologique montrant les forces de modernité en oeuvre dans la société iranienne.
Lien vers l'article :
http://commentaire.fr/_pdf/iran_fr.pdfLien vers l'étude complète :
http://commentaire.fr/_pdf/DEVENIRS%20IRANIENS.pdfCitation:
Commentaire publiera dans son numéro de décembre 2007 un article sur les « devenirs iraniens ». Cet article sera signé par Jacques Andréani, Guillaume Demuth et Marc Ullmann car ils l’ont élaboré en commun. Jacques Andréani, ambassadeur de France, a, le 29 juin 2006, introduit un débat du Club des Vigilants sur le thème : quels risques si les États-Unis attaquent l’Iran ? Quels risques s’ils ne l’attaquent pas ? Marc Ullmann, fondateur du Club, a tenu à ce que le sujet soit approfondi. Un groupe de travail est arrivé début 2007 à la conclusion que, contrairement à ce que pensent la plupart des Européens, une attaque américaine est non seulement loin d’être exclue mais susceptible d’être déclenchée au cours du premier trimestre 2008. Il a en outre estimé que les dangers inhérents à une telle opération sont plus grands que les bénéfices qui pourraient en résulter. Il s’est cependant abstenu d’émettre un jugement définitif avant que puisse être étudiée l’évolution de la société iranienne. En effet, de deux choses l’une : ou bien la société iranienne évolue vers plus de modernité et le régime sera, tôt ou tard, conduit à s’adapter, ou bien la société iranienne, séduite par la rhétorique d’Amadinedjad, se durcit et l’espoir d’un changement du régime s’estompe. Dès lors, l’emploi de la force pour obtenir un changement de régime devra, sinon être approuvé, du moins apparaître comme une alternative possible.
Fort de ce raisonnement, le groupe de travail a pris, le 16 janvier 2007, la décision de lancer une étude sociologique. Il s’agissait d’apprécier l’existence, la nature, le degré et les développements probables des processus de modernisation et d’évolutions socioculturelles en Iran. Dans cet esprit, Guillaume Demuth a défini une méthodologie tenant compte de la nécessité d’agir à distance puisqu’il ne pouvait être question d’envoyer sur le terrain des sociologues déguisés en touristes. Le 18 avril 2007, la méthode d’analyse proposée (observation de la vie courante iranienne via des centaines de photos, de vidéos, de blogs, etc.) a paru adaptée et viable.
L’étude, maintenant terminée, permet de constater une montée de la mobilité mentale et physique de la plupart des Iraniens, une progression des comportements de déconstruction de l’autorité et une capacité croissante à intégrer les mouvements d’évolutions extérieures. Elle est trop longue et contient trop de photos pour être publiée in extenso dans l’article à venir qui devra, de surcroît, inclure des éléments géopolitiques et tirer des conclusions sur les chances à courir et les risques à éviter.
Nous tenons à mettre dès maintenant sur notre site une version intégrale de ce document.
Chacun, ainsi, pourra se forger sa propre opinion et se reportera au numéro 120 de Commentaire quand il paraîtra pour lire la dernière version, à l’usage des lecteurs de la revue, de cette étude importante.