marc30 a écrit:
comment savoir si les rebelles irakiens ont pas plutot choisi de se faire discrets en attendant le depart annonce de l'us army ? quitte à resurgir au lendemain de leur depart ?
1. La principale menace sur la paix irakienne sont des bandits irakiens menant nombres d'assassinats et de rapts en quêtes de rançons. C'est contre leurs méfaits que se concentrent et doivent se concentrer les principaux efforts du gouvernement irakiens et des alliés.
Comme les Irakiens interviewés passent leur temps à se commémorer le calme du temps de Saddam, j'imagine qu'ils mettront, comme le parti baasiste en son temps, les moyens de châtrer la criminalité courante. Sinon, il s'agit de pervers schizophrènes qui vivront dans un pays insécurisé. Mais comme les pays arabes ne sont pas tendres avec la criminalité courante, je parie tout de même vers un retour au calme facilité par une justice impitoyable.
2. Après le banditisme, les Irakiens arabes chiites conduits par des sectes séditieuses telles celle de Sadr constituent une moindre menace. Le gouvernement irakien semble en mesure de contrer leurs exactions, plus aisément encore avec l'aide alliée, et les combats engageant ces chiites sectaires tournent régulièrement en débâcles sanglantes.
3. Les éléments djihadistes sunnites, notamment étrangers, composent une menace directement liée à la présence alliée mais d'autant plus fragile qu'elle a perdu le soutien des clans sunnites indigènes. Je ne crois pas que les Irakiens, même anciens sympathisants de Saddam Hussein, tolèrent leur présence après le départ des alliés. En 2003, lors de l'invasion alliée, les Irakiens opposants à Saddam Hussein avaient eux-mêmes nettoyé la majeure partie de l'Irak des mercenaires djihadistes venus y combattre les alliés. Enfin, ces djihadistes sont venus en Irak pour exterminer les chiites (c'est le credo originel du wahhabisme) et les tièdes (Arabes baasistes, chrétiens, etc.) et leur militantisme apatride international s'accomode mal de l'autonomisme kurde : ils luttent ouvertement contre 90 ou 95 % de la population irakienne, qui n'en fera qu'une bouchée.
4. Je ne pense pas que les résistants originaux (2003-2006), à savoir des baasistes nostalgiques du pouvoir baasiste et des sunnites nostalgiques du pouvoir sunnite, aient tant compté après 2006, notamment parce que des chefs de tribus sunnites ont accepté d'être payés pour rester calmes.