Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon décide de se rendre sur l Esplanade des Mosquées, haut lieu saint de l Islam, et du Judaïsme.

Sa venue,entourée de centaines de policiers provoque la colère des Palestiniens.

Ce sera le début de la IIe Intifada, se soldant par des milliers de morts.

Le rêve brisé.

Pour qui ?

Pour Pascale, pour commencer.

En fait, les palestiniens sont tombés dans le panneau tendu par Sharon pour gagner du temps et mettre l'opinion de son côté, ce qui s'est réalisé. Pauvres palestiniens, ils ont une telle haine d' Israel, sont tellement susceptibles, à vif, qu'on les manipule facilement. Ils n'ont pas de chance, par ailleurs, l'attaque d' Al Qaida contre les tours de NY a scellé leur sort pour 50 ans.
Israel peut aussi remercier l' Iran, épouvantail des pays arabes de la zône. la visite de Sharon est loin, presqu' irréelle.

Pour les Arabes.

Chaque épreuve de force leur a nui et celle-ci a marqué un virage dans leur destin puisque, d'une part, la gauche israélienne s'est retournée contre eux et le processus de paix (Israël accédait alors à toutes les revendications territoriales des Palestiniens, rétrocédant même Jérusalem Est) et, d'autre part, la droite israélienne portée par la réaction des suffrages au pouvoir allait séparer physiquement les deux communautés avec deux conséquences, l'impuissance tactique palestinienne et l'appauvrissement matériel, intellectuel et moral des Palestiniens, en particulier gazaouites.

Depuis et dès lors, les Palestiniens se sont considérablement affaiblis à l'intérieur (guerre civile, quarantaine de Gaza) et à la périphérie (terrains grignotés par le tracé des murs israéliens).

Tactiquement, Sharon, en pompier pyromane, a allumé avec ses pieds un incendie dont il profitait en se faisant élire et en terrassant durablement les bellicistes palestiniens. C'est un coup politique avec un investissement quasi nul et de larges bénéfices pour lui et Israël.

A court terme uniquement, car la stratégie poursuivie par les palestiniens, et qui consiste à délégitimer l'existence même d'Israël, est une oeuvre de longue haleine. Tout ce qui fait passer les israéliens pour des êtres brutaux et dominateurs sert les intérêts palestiniens à long terme. L'opinion publique internationale n'a que faire des complexes considérations historiques et géo-stratégiques. Elle simplifie à l'extrême des problèmes compliqués et les résume à des questions exclusivement morales. Le "méchant" identifié par la masse, c'est Israël, et je crains qu'à terme on ne réclame contre cet état des sanctions similaires à celles endurées par l'Afrique du Sud dans les années 70. La croissance démographique des minorités musulmanes en Europe, qui bien souvent ne se découvrent une conscience politique qu'en manifestant leur solidarité ethno-culturelle avec les palestiniens, favorise clairement ce processus. Je me pose d'ailleurs une question : combien de temps les déclinants américains soutiendront/auront les moyens de soutenir Israël ? J'en profite pour interroger Tonr : peut-on anticiper des évolutions sociologiques et/ou démographiques qui risquent d'infléchir la politique américaine au Proche-Orient ?

C'est comme ça depuis la guerre des Six Jours en 1967, soit bien avant le début de la seconde Intifada en 2000.

Il y a juste eu un répit pour les Israéliens après l'assassinat des athlètes israéliens à Munich, en 1972.

Vous avez peu à craindre là-dessus : on ne tance pas légèrement une puissance nucléaire effarée qui tient ses ogives suspendue sur le Moyen Orient et son pétrole pour le jour où elle croira sa dernière heure arrivée.

Cette rue arabe n'a ni conscience des réalités politiques arabes (hiérarchies de type féodal et conflits identitaires internes prioritaires sur l'antagonisme israélo-arabe), ni de la menace nucléaire israélienne sur le Moyen Orient.

Elle se heurte et se heurtera, parvenue sur place, à l'hostilité des Arabes non palestiniens qui ne veulent pas risquer la destruction pour les Palestiniens.

Aussi longtemps que le besoin et les apports pétroliers du Moyen Orient le leur permettront et, s'ils s'estompent avant le besoin de pétrole arabe, ils seront relayés par d'autres grandes puissances ayant également besoin de ce pétrole : Europe, Chine, Inde...

Je me permets de répondre que les USA oublieront Israël le jour où ils pourront ou devront se passer du pétrole arabe.

Pour l'instant, leur politique au Moyen Orient est guidée par cette équation :

Accès au pétrole arabe = alliance et protection des Saoud => neutralisation des dangers directs (Saddam Hussein, dissuation nucléaire israélienne) et indirects (tout ce qui inquiète les Israéliens au point de les faire lancer leurs ogives = armes NBC de Saddam Hussein ou d'Ahmadinejad, internationale chiite, pro-Palestiniens, etc.)