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 Sujet du message: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 1 Mai 2011 17:14 
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Comment le pouvoir se fissure à téhéran est le titre d'un article d' Alexandre Adler dans le Figaro du 30 vril 2011. Il y montre qu' il y auarait une véritable rupture au sein du régime iranien et que la primauté théologico-politique khomeiniste a été écartée par Al Sistani en Irak.
Ahmadinejadj semble perdre de son autorité et les Pasdarans, puissance dans l' Etat, pourraient bien prendre le pouvoir en se débarrasant à la fois du Guide et du Président, tous deux très affaiblis, en décrétant une trêve avec un Occident préoccupé par le nucléaire. Un accomodement serait par ailleurs recherché avec les sunnites irakiens.
Un choix s'impose dit Adler mais tous les scénarios sont possibles
Pour ma part, je suis persuadé que les EU n'accepteront jamais ni Israel et l' Arabie Saoudite, que l' iran ait la bombe.
L'iran le sait et commence à se demander si cela vaut la peine de risquer de tout perdre pour se retrouver au ban de sa région et objet d'une attaque américano-israélienne, en poursuivant la mise au point d'une arme nucléaire propulsable.
Je ne serai pas étonné qu'on apprenne bientôt qu' Ahmadinedjad a été écarté par une faction de theologiens ou de militaires.
L'évolution de l' irak mais aussi de la Syrie jouera son rôle. De nouveau éléments du jeu régional apparaissent.

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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 8 Mai 2011 12:58 
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La possibilité d'un changement dans le pouvoir exerçé à Téhéran se confirme. il se passe quelque chose en Iran qu'on ne parvient pas à analyser car l'information sur le régime est rarissime.
Certains organes de presse arabes commencent à en parler et il se murumure même que L' Iran pourrait avoir joué un rôle dans le lâchage de Ben Laden en demandant aux américains en contrepartie de laisser Assad survivre en Syrie.
Une nouvelle piste, assez inédite il faut le reconnaitre, pour expliquer qu'on ait donné Ben Laden aux EU.
La piste iranienne a l'avantage d'éclairer un point jusqu'ici obscur: Ben laden est dans sa villa depuis 5 ans, pourquoi l'a t-on dénonçé maintenant ?
L' hypothèse pakistanaise ne l'explique pas. L'hypothèse iranienne, si, pour sauver Assad en grave danger actuellement, et ouvrir de nouvelles relations avec les EU par crainte d'une intervention EU-Israel soutenue par les nombreux voisins de l' Iran.

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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 8 Mai 2011 13:37 
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C'est assez intéressant cette histoire, j'aimerais bien en savoir plus.


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 8 Mai 2011 16:05 
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Alain.g a écrit:
La possibilité d'un changement dans le pouvoir exerçé à Téhéran se confirme. il se passe quelque chose en Iran qu'on ne parvient pas à analyser car l'information sur le régime est rarissime.
Certains organes de presse arabes commencent à en parler et il se murumure même que L' Iran pourrait avoir joué un rôle dans le lâchage de Ben Laden en demandant aux américains en contrepartie de laisser Assad survivre en Syrie.
Une nouvelle piste, assez inédite il faut le reconnaitre, pour expliquer qu'on ait donné Ben Laden aux EU.
La piste iranienne a l'avantage d'éclairer un point jusqu'ici obscur: Ben laden est dans sa villa depuis 5 ans, pourquoi l'a t-on dénonçé maintenant ?
L' hypothèse pakistanaise ne l'explique pas. L'hypothèse iranienne, si, pour sauver Assad en grave danger actuellement, et ouvrir de nouvelles relations avec les EU par crainte d'une intervention EU-Israel soutenue par les nombreux voisins de l' Iran.

l'hypothèse iranienne ne tient pas sur BL, les crimes d'AQ sont bien plus dirigés vers l'Iran que vers les USA. Les attaques d'AQ contre les chiites d'Irak et l'épuration ethnique qui s'en est suivie, les attaques d'AQ contre des officiels iraniens dont des Pasdaran.
l'Iran a tout intérêt a la chute d'AQ qui est une menace directe: attentats fréquents et meurtriers dans le Baloutchistan. sans compter la guéguerre sur internet des savants sunnites de la salafya djihadia contre les chiites et qui visent a justifier les attaques dont ils sont la cible.


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 8 Mai 2011 17:13 
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La relation entre le président et le guide continue d'évoluer dans une direction inédite. L'antagonisme entre les deux personnages semble n'avoir jamais été aussi fort.

Aujourd'hui le journal Keyhan, proche de l'entourage du guide, citait à sa une les paroles suivantes adressées par l'ayatollah Kazem Sedighi, imam du vendredi de Téhéran, à Ahmadinejad lors d'une cérémonie pour le deuil de Fatima : "les paroles sont insuffisantes, nous voulons des mesures concrètes". Or, Ahmadinejad avait auparavant assuré qu'il suivait le guide malgré la polémique grandissante autour du maintien exigé par le guide du ministre des renseignements au mois d'avril.

L'affaire Moslehi a révélé une fracture qu'on ne supposait pas être aussi importante au sein du régime, ou du moins à laquelle on ne prêtait sans doute pas assez attention. A. Adler a sûrement du le souligner. C'est à la suite des remous engendrés par cette affaire qu'Ahmadinejad s'était volontairement absenté d'une autre cérémonie célébrée au lieu de résidence du guide de la révolution il y a quatre jours.

Sedighi a également déclaré : "Si le Président est soumis au Guide de la Révolution, c'est parce que celui-ci sait quel est l'intérêt de l'Etat et de la nation et qu'en tant que surveillant il peut contrôler la situation pour que personne ne dévie". "Dans une guerre il ne peut pas y avoir deux commandants. Dans une guerre, il n'y a qu'un seul commandant et les soldats doivent obéir à celui-ci."

Lors du prêche de vendredi dernier, Sedighi a dit pour souligner la primauté du guide sur le président que : "si le guide ordonne la répudiation de la femme du Président, la fréquentation de celle-ci deviendra illicite pour le président sans qu'il ne puisse s'y opposer."

La querelle, dans ses lignes profondes, semble porter sur le principe du velayate faghih. Ce qui fait que les analystes de la chaîne de télévision du service persan de la BBC ont comparé la relation entre Khamenei et Ahmadinejad à celle qui avait pu prévaloir entre Khomeyni et Beni Sadr.

Enfin, une vidéo circulerait dans laquelle on verrait Morteza Agha Tehrani, un clerc proche d'Ahmadinejad affirmer que le Président a reçu un ultimatum de la part de Khamenei. Ainsi Khamenei aurait averti Ahmadinejad qu'il devait soit accepter le maintien du ministre des renseignements Moslehi, soit démissionner.


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Dim 8 Mai 2011 17:39 
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Les trois factions iraniennes :

1. les pasdarans et bassadji, souvent alignés derrière leur chef et représentant Ahmadinejad, mieux armés mais légitimes qu'avec l'assentiment des ayatollahs ;

2. les ayatollahs, soutenus par une petite moitié, la plus frustre, de la population iranienne désarmée ;

3. les progressistes, réformistes, libéraux, minorités ethniques (Kurdes), composant la moitié de la population et bénéficiant de la sympathie discrète de l'armée, rivale des milices intégristes.

***

Pour l'instant, les factions 1. et 2. s'entendent pour maîtriser la troisième et ne tiendront qu'unies.

Finalement, la difficulté semble pour la faction 3. de s'entendre avec l'une des deux premières pour éliminer l'autre. Et cette compromission semble politiquement insoluble, sinon avec le ralliement des populations réactionnaires de la faction 2.

Je crois que la solution, si elle ne passe pas par une révolution libérale remportée par la troisième faction, viendra des ayatollahs qui troqueront quelques folklores théologiques pour la plus grande gloire de la Perse, car les Persans préfèrent leur nation à leurs superstitions.


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Lun 9 Mai 2011 10:23 
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D'après Adler, Ahmadinejad envisage de prendre les devants d'une " sorte de dictature politico-militaire qui mettrait au rancard les mollahs et même l'identité théologique du chiisime au profit d'un fond commun de tous les intégristes musulmans. "
Il ajoute que les Pasdarans prennent de pluis conscience de leur force propre et pourraient prendre le pouvoir en écartant les mollahs comme le Président.
L' Iran est une clé très importante de la situation régionale et chercher à deviner ce qui va advenir de ce pays plaçé à un tournant, est passionnant.
Pour les rapports entre l' iran et Ben Laden, pas de doute qu'ils n'étaient pas amis et que les mollahs avait intérêt à se débarasser du chef d' Al Qaida. Mais qu'ont-ils pu apporter dans l'intervention américaine ? On ne le voit guère. Des informations peut-être que les pakistanais ne donnaient pas évidemment étant complices de l'hébergement du commanditaire des attentats du 11 septembre.

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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Lun 9 Mai 2011 10:35 
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Alain.g a écrit:
D'après Adler, Ahmadinejad envisage de prendre les devants d'une " sorte de dictature politico-militaire qui mettrait au rancard les mollahs et même l'identité théologique du chiisime au profit d'un fond commun de tous les intégristes musulmans. " .

je lui souhaite bon courage, mais il échouera lamentablement. L'extremisme sunnite est foncièrement hostile au chiisme et a l'iran. Je doute qu'ahmadinejad n'en ait pas conscience. Les mouvements islamistes sunnites ont des propos très durs à l'égard de l'iran. Je pense plutot que l'Iran pourrait développer une idéologie commune avec Chavez et les autres leaders de gauche, en s'éloignant progressivement de l'idéologie islamiste.

Alain.g a écrit:
Il ajoute que les Pasdarans prennent de pluis conscience de leur force propre et pourraient prendre le pouvoir en écartant les mollahs comme le Président.

une dictature militaire ? pas impossible, face a la pression que subi l'iran de la part de l'occident, les militaires ont le vent en poupe. Un scénario fasciste n'est pas donc pas exclu sur le modèle nazi ou mussolinien. Mais cela soulèverait les deux autres parties de la population (cf post de géopolis particulièrement pertinent sur la situation en Iran).


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Mer 11 Mai 2011 18:33 
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Ahmadinejad semblait avoir fait un petit pas en arrière. Le Président avait assisté à nouveau aux conseils des ministres en présence du ministre des renseignements Moslehi après trois semaines d'absence. Il avait également souligné qu'il fallait défendre le principe du velayate faghih. La concorde était-elle sur le point de revenir entre les différentes factions conservatrices et fondamentalistes ?

C'est du moins ce que l'on pouvait penser assez naïvement avant-hier. Hier les critiques pleuvaient toujours sur le Président. Ainsi, Ali Larijani, le Président du Parlement a attaqué le chef du gouvernement sur la question de la fusion de huit ministères récemment annoncée par Ahmadinejad en rappelant que le projet devait être ratifié par les parlementaires et qu'il « couterait cher » au Président de méconnaître l'avis du pouvoir législatif ou d'essayer de le prendre de vitesse. La réponse d'Ahmadinejad : « Lisez la loi ! ». Une nouvelle polémique semble aussi être sur le point d'éclater concernant l'identité du futur patron du nouveau ministère.

Certains observateurs (en particulier réformateurs) pensent quant à eux que cette agitation ne serait pas étrangère à l'échéance des prochaines élections parlementaires. La stratégie des partisans d'Ahmadinejad serait selon eux de s'attirer les foudres et l'hostilité du camps des clercs fondamentalistes pour en contrepartie séduire les opposants à Khamenei et à la souveraineté des théologiens.

Le Majles empêche en effet virtuellement Ahmadinejad d'appliquer sa politique tel qu'il le souheterait et d'imposer au pays sa vision du pouvoir. Cette institution le pousse à se compromettre face à ses soutiens traditionnels et le place dans une situation inconfortable de dépendance envers les cercles conservateurs proches du guide. Cela peut l'inciter à tenir tête à une clique cléricale peu populaire en général.

Il est en tout cas intéressant de constater que le général Jafari, chef des Pasdaran, met lui aussi la pression sur le Président. Javân, l'organe de presse des gardiens de la Révolution a publié au sujet d'Ahmadinejad et de son proche collaborateur Mashaei que : «à plusieurs occasions, ils ont eu recours au pouvoir diabolique et illicite [de génies et de démons] et organisaient leurs programmes, leurs décisions et leurs projets selon les conseils illégitimes de ceux-ci […] ils pensent que la personne qui doit diriger la société doit également être détentrice d'un pouvoir personnel. »

Or, il faut rappeler que le service de renseignement des Pasdaran retient prisonnier plusieurs personnes proches du clan Ahmadinejad arrêtées au cours du mois d'avril lorsque diverses accusations de « géomancie » avaient été formulées par des partisans du guide à leur encontre. C'est un moyen de pression supplémentaire.

En fait, il se pourrait bien qu'une bataille symbolique et idéologique soit en cour. Les clercs fondamentalistes ne sont pas prêts à autoriser d'autres membres de la famille conservatrice à occuper le devant des écrans lorsqu'il est question de religion (et de légitimité religieuse). Ainsi un journaliste de BBC Persian a-t-il souligné qu'il n'était pas question pour la maison du guide de céder sur le monopole spirituel qu'elle détient au niveau de l'expression de la foi. La relation particulière et directe avec l'imam caché serait aussi un enjeu de premier ordre. L'ayatollah Mesbah Yazdi (qui avait pourtant soutenu le Président auparavant) a en effet déclaré à plusieurs reprises : « pour connaître la religion il faut s'adresser aux vrais théologiens, pas aux exorcistes ».


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 Sujet du message: Re: Le pouvoir se fissure à Téhéran
MessagePosté: Jeu 2 Juin 2011 12:05 
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Malgré une opposition virulente du Parlement et du Conseil des Gardiens, Ahmadinejad continue de régir les affaires du ministère du pétrole. Hier, il a signé en tant que patron temporaire de ce ministère un acte autorisant les investissements étrangers pour un projet de construction d'installations pétrochimiques dans la province de Bushehr.

Le Parlement s'est adressé au pouvoir judiciaire au sujet de trois infractions supposées du Président et du gouvernement. Une commission du parlement enquête sur trente à quarante autres violations possibles. Ahmadinejad et son gouvernement pourraient peut-être avoir des comptes à rendre à la justice bientôt.

Par ailleurs, aujourd'hui l'ayatollah Mesbah Yazdi a déclaré à un journal proche du guide que la menace qui pesait actuellement sur le régime était des plus sérieuses et s'attaquait directement au principe de velayate faghih.


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