Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Tout à fait Alfred Teckel, mais cette volonté de s'ouvrir au tourisme est bien présente mais n'apporte que très peu de fruits pour l'instant en tout cas. J'espère qu'avec tout ce patrimoine historique, tous ces lieux classé à l'UNESCO, toute la richesse du territoire algérien, l'ensemble sera mis en valeur pour éviter justement un tourisme de masse uniquement basé sur la "bronzette", la baignade et les clubs. Mais bon nos deux voisins aussi mettent plus ou moins bien leur patrimoine en valeur.

Avant tout il faudrait que l'Algérie se dote des moyens nécessaire pour accueillir les touristes dans un premier temps (hôtels de qualité, restaurants...).

C’est qu’à ce lourd héritage s’est ajoutée l’incapacité de la classe politique haïtienne d’assumer ses responsabilités. […] Du colonialisme elle n’a retenu que les pires travers : l’exploitation éhontée, le mépris d’un peuple admirable de courage et de dignité, l’enrichissement maximal dans un minimum de temps. Le tout aggravé par le clanisme et la démagogie, l’antagonisme entretenu entre les Noirs et les mulâtres, sans que jamais la moindre idée du bien public n’émerge de ce marigot. Après les Duvalier, Aristide en fut le plus sinistre exemple. Arrivé au pouvoir comme le sauveur, porté par une vague d’espoir sans précédent, il s’était vite mué en despote dont les « chimères », ces bandes armées qui faisaient régner la terreur, n’avaient rien à envier aux tontons macoutes. […]

Et puis il y a les élites économiques. Elles vivent retranchées dans leurs belles demeures des collines de Pétionville ou d’ailleurs. Elles n’apparaissent pas, mais elles contrôlent tout : les importations, le commerce et la distribution, les denrées de base, sans compter les hommes politiques tenus en laisse. Ici, les cent familles ne sont pas un vain mot. On vous chuchote encore leur nom à voix basse comme par peur des représailles. Il faut voir ces villas somptueuses aux allures de bunkers, comme pour mieux se couper du vrai pays. Il faut avoir assisté à ces soirées mondaines où l’on vous parle du drame des piscines sans eau pendant que le pays crève de faim. Il faut les écouter décrire leurs compatriotes comme une bande de sauvages analphabètes dont il n’y a rien à tirer. L’indifférence à son propre pays, la rapacité, l’absence de sens civique le plus élémentaire atteignent ici des sommets rares.

[…] La normale, pour Haïti, c’est le désastre.

L'article en entier : 2010, Le Point 1949, 60-61