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Ramadan sans Ben Ali en Tunisie: liberté de culte retrouvée ou activisme islamiste?
Le premier ramadan sans Ben Ali a été marqué par un regain de pratique religieuse en Tunisie, où les mosquées et les écoles coraniques n'ont jamais connu autant d'affluence, un phénomène qui fait craindre un activisme islamiste, à un peu plus de deux mois des élections.
Témoin du regain de la pratique religieuse, la multiplication des écoles coraniques, qui étaient sous haute surveillance et qui ont poussé comme des champignons dans la Tunisie d'après Ben Ali. (...)
"L'accès de religiosité s'explique par un retour du refoulé. L'ancien régime exerçait de fortes pressions et une surveillance policières très stricte des mosquées", explique à l'AFP l'anthropologue Iqbal al-Gharbi. Selon elle, il s'agit donc de "l'expression d'une liberté retrouvée".
Sous le règne de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en janvier après 23 ans de pouvoir sans partage, seuls les plus courageux ou les personnes âgées participaient à ces prières collectives sévèrement surveillées et parfois filmées par la police.
Ceux qui se rendaient à la prière de l'aube, notamment les jeunes, étaient l'objet d'enquêtes ou de convocation au ministère de l'Intérieur, qui avait la charge de désigner les imams et décidait du contenu des prêches de la prière hebdomadaire du vendredi.
"A bas la tyrannie, vive la liberté", lance Mohamed, un imam de 47 ans interdit de diriger les prières sous Ben Ali à cause de la tonalité de sa voix "trop belle" risquant d'attirer les foules.
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AFP, le 12 août 2011.