Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Comprendre et penser la géopolitique du monde contemporain.

Revenir à Passion-Histoire
Nous sommes le Ven 29 Mar 2024 07:29

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 30 messages ]  Aller à la page Précédent  1, 2, 3
Auteur Message
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 21:33 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Jeu 23 Déc 2004 07:42
Messages: 292
.
Citation:
D'un côté l'OLP reconnaissait Israël et de l'autre Israël reconnaissait non pas le droit à un Etat palestinien, mais uniquement l'OLP comme représentant du peuple palestinien...
En fait, l'OLP a constaté, suite à l'Intifada, qu'elle s'est déconnectée des Palestiniens autochtones pour ne suivre plus que la diaspora (et ses soutiens financiers). Or ces Palestiniens de l'intérieur voulaient cette reconnaissance et l'OLP n'avait plus le choix. Arafat a donc reconnu formellement Israël. Mais il n'y a pas que l'OLP en lice.
Néanmoins, les Accords d'Oslo sont loin d'être négligeables pour les Palestiniens car en reconnaissant l'OLP, Israël reconnait l'existence du peuple palestinien. Bon à côté de ça, l'OLP doit renoncer à en appeller à la législation internationale (=> les résolutions) pour négocier avec Israël, d'occupés, les territoires passent à disputer. Ces accords sont donc clairement favorable à Israël.

La reconnaissance de la judaïté de l'Etat hébreux est un problème purement intérieur à Israel comme l'adjectiv islamique ou populaire de certaines républiques.

Par contre, Alain, il semble que cette invasion par la natalité soit également à relativiser. J'ai retrouvé la revue n°298 (mai 20005)du magazine l'Histoire qui consacre son dossier au peuple palestinien. Un article signé Youssef Courbage, directeur scientifique à l'IFPO (institut français du Proche-Orient à Beyrouth) décrit la réalité de la natalité palestinienne en baisse face à une population de colons en large hausse (mais dont les chiffres sont trafiqués par les deux parties à leur avantage). Il faut dire qu'Israël ne ménage pas sa politique nataliste effective face à une (des) politique(s) palestinienne(s) se limitant à des discours mais se heurtant aux réalités socio-éco.

Citation:
Pour ce qui est du rôle de la Grande-Bretagne, Sa Majesté n'a pas contré l'accroissement du Yichouv mais bien au contraire agit comme un parapluie protecteur qui a grandement facilité son développement. Même le biographe officiel de David Ben Gourion évoque une "lune de miel" (il concède que les relations se sont détériorées à partir de 1939).
D'abord, il s'agit essentiellement de la Hagana... Et bien sûr, en traquant la moindre petite arme dans les kibboutz et en attachant bien plus d'importance à la traque des activistes juifs par exemple ?
Non, arrêtez vos propos partisans car la GB n'a fait qu'appliquer un principe remontant à la Rome antique : diviser pour règner (comme la GB l'a fait à Chypre aussi et en bien d'autres endroits). Mais elle a bel et bien favorisé le camp arabe au détriment du camp juif. Ce sont non seulement les quotas d'immigration mais également la traque des activistes (ou tout ce qui y ressemblait) juifs qui fut beaucoup plus intense ... Allant souvent jusqu'à désarmer des kibboutz que la GB savait menacés de mort par des factions arabes (et dont certains furent effectivement massacrés). Mais pendant ce temps, Glubb pacha formait la Légion arabe avec des officiers et des armes GB... On peut encore évoquer la mansuétude des Rosbifs envers le grand mufti etc.
De toute façon, il suffit de jeter un oeil à la géopolitique de la région pour se rendre compte de l'abhération de vos propos car, et jusqu'à Naguib au moins, la GB avait tout intérêt à choyé le camp arabe.
Bref, les faits contredisent entièrement vos affirmations car s'il y eut bien une lune de miel, ce fut avec l'Affaire de Suez ... en 56.

Citation:
Il est d'ailleurs amusant de constater que la majeure partie du Yichouv étaient composée d'orientaux... du moins de l'Europe de l'Est... Une fois l'Etat d'Israël, d'autres Orientaux les ont relégués au statut d'Occidental, les Juifs du Maghreb et Machrek
Vous confondez Yichouv qui se réfère simplement à l'ensemble des Juifs vivant là-bas avec un autre terme différenciant anciens et nouveaux colons.

Pour le reste, quand vous parlez de mentalité israélienne "orientalisée" et autres fadaises, je préfère évoquer le petit passage par l'armée imposé à chaque Israélien juif. Petit passage de deux (femmes) à trois ans (hommes) où l'on se charge de les "former au danger arabe". quand on sait la place que tient la Shoah dans le mythe constitutif d'Israel, on y rajoute le négationisme et l'antisémitisme virulent que l'on retrouve dans le camp pro-pal et la boucle est bouclée. On remarquera encore l'importance d'anciens militaires (proches ou de services de secret) dans la vie politique israélienne.
Pour la suite, quand vous évoquez le bellicisme des Palestiniens, n'oublions pas que les Israéliens ne sont jamais loin. Un bel exemple est la façon dont le dévellopement du Hamas fut soutenu par Israël. Diviser pour mieux règner encore ! D'autre part, il y a les luttes intestines palestiniennes que certaines factions palestiniennes règlent en provoquant Israël, y gagnant ainsi une légitimité aux yeux du peuple (du genre, nous on tape sur les méchants, pas sur nos frères). Il faut dire que la confiance dans l'Autorité palestinienne est très limitée. Rajoutons à cela, l'image de ce conflit dans le Monde arabe et son utilité ... Ne favorisent pas le calme.
Il faut encore savoir les humiliations constantes et les minuscules prises de territoires par des colons très agressifs poussent à une violence déraisonnée mais difficilement contenable.

Cela dit, on peut remarquer deux évolutions : d'abord, les rangs des Israéliens juifs favorables à une résolution pacifique dans le sens palestinien se développent (mais hélas surtout parmi l'intelligentsia artistico-intellectuelle souvent déconnectée de la population) et le mouvement des Indignés : pour une fois, une bonne part de la pop isr juive se mobilise pour un problème purement intérieur n'impliquant pas les Palestiniens.

Pour conclure, deux personnalités politiques de poids, Beilin et Rabbo, s'étaient mis d'accords sur un plan officieux en décembre 2003, le plan de Genève.
-Retour aux frontières du 4 juin 67
-Retour des colons en Israel sauf pour les grands blocs, échangés contre des terres équivalentes.
-Jérusalem partagée selon la composition des quartiers et capitale des deux Etats.
-Strict cadrage de l'application du "droit au retour"
Le tout avec l'implication d'une force internationale ... On peut rêver.

*Il va de soi que je ne nie pas du tout la réalité historique du génocide commis par les nazis. Je parle de mythe constitutif de l'Etat que l'on retrouve partout.

Citation:
Les Palestiniens ne disposent plus de monnaie d'échange pour la restitution de leurs territoires perdus.
C'est vrai que la paix dans la région a peu de valeur ! Non mais la suite est encore plus "hum" : le pardon, les sionistes s'en sont toujours moqués et ont toujours trouvé les moyens de légitimer leurs appropriations : un coup c'est "nous qu'on les met e valeur", un coup c'est "ben fallait pas nous attaquer" etc.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 22:06 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Ven 27 Juil 2007 16:02
Messages: 1238
Localisation: Montrouge
Il n'y a jamais eu d' Etat palestinien, les palestiniens actuels étaient avant d'être dominés par les israéliens, dominés par les anglais, avant par les ottomans et avant par les turcs et avant encore par les arabes qui ont succédé à Byzance et aux romains et eux-mêmes aux grecs. Ils n'ont jamais eu leur Etat..
La raison pour laquelle les israéliens se moquent de l'opinion mondiale, ce qui les rend durs à traiter, est qu'ils ont perdu la considération de beaucoup d'opinions et que les médias ne leur sont plus favorables comme avant.
Les palestiniens ont gagné la bataille de l'opinion, en 2000 dit Geopolis, mais on peut ajouter que celà ne leur sert à rien et maintenant le monde pense à autre chose et en a assez de ce conflit.
Israel a plutôt le vent en poupe grace à Ben Laden et au terrorisme islamiste. En 2010, il a été admis à l' OCDE, un signe qui ne trompe pas.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 22:12 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Mer 29 Nov 2006 19:35
Messages: 553
@Geopolis :

Je suis toujours pas d'accord avec :

Citation:
Les pionniers sionistes préludant à l'indépendance israélienne étaient imprégnés de cette bien-pensance. Leurs héritiers s'en fichent et leur indifférence


Comme je vous le disais, la bien-pensance est bien plus prégnante parmi la génération Guerre du Liban (1982) que dans celle des pionniers.

Pour ce qui est de la culpabilisation je ne prétend pas savoir ce qui anime le for intérieur des Hans, Arabes et Russes... Toutefois pour ce qui est de la Russie il y a de nombreuses associations de gauches qui militent pour les Tchetchènes, il y a d'ailleurs beaucoup d'affrontements avec les skinheads nationalistes (qui vont jusqu'au meurtre). Après je ne sais pas dans quelle mesure c'est représentatif.

Sinon je n'ai pas compris :

Citation:
Hum... le peuple des adeptes apatrides qui encourage les débordements migratoires anti-nationaux ?


@Savinien :

Libre à vous de penser que la présence anglaise a été plus bénéfique aux Arabes, je vous laisse le soin de me dégoter un seul historien qui partage votre point de vue ;). Le seul fait de se demander que serait devenue le yichouv sans les Anglais devrait vous faire douter...

David Ben Gourion de Bar Zohar, , p. 75 / 87 (il évoquait une idylle et non une lune de miel désolé)

Citation:
Elle (UK) les aide, d’ailleurs, depuis le jour de la déclaration Balfour et ne deviendra l’ennemie que des années plus tard. Jusqu’à maintenant, elle a tout fait pour protéger la minuscule minorité juive, pour permettre son implantation dans le pays et pour rendre possible la croissance du Yishouv.
-
L’année suivante, 1938, l’idée d’un Etat juif sera enterrée. Face à la crise interne qui déchire le mouvement sioniste, face à la violence croissante des Arabes, la Grande-Bretagne va effectuer lentement un revirement. C’est la fin de l’idylle anglo-sioniste.



Pour ce qui est du Yichouv vous avez dû mal lire (je m'inscrivait justement en faux contre l'affirmation d'Alain.G qui évoquait une orientalisation de la société israélienne).

La majorité du Yichouv (donc de la communauté juive pré-étatique) venait des pays des l'Europe de l'Est. Juifs qui étaient stigmatisés par les Juifs Occidentaux (français, anglais...) comme Orientaux. A la création d'Israël, en peu d'années, le nombre de Juifs a doublé. Afflux venant pour la plupart du Machrek et Maghreb. Ils sont devenus les Orientaux des ex-Orientaux d'où la boutade "on est toujours l'oriental d'un autre"...

_________________
Dix pourcent de chômage en France, c'est encore 90 % d'actifs qui s'enrichissent en travaillant
Geopolis


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Dim 14 Aoû 2011 23:42 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Jeu 23 Déc 2004 07:42
Messages: 292
Citation:
Il n'y a jamais eu d' Etat palestinien, les palestiniens actuels étaient avant d'être dominés par les israéliens, dominés par les anglais, avant par les ottomans et avant par les turcs et avant encore par les arabes qui ont succédé à Byzance et aux romains et eux-mêmes aux grecs. Ils n'ont jamais eu leur Etat..
Oui et non car il y a bien un Etat proclamé par Arafat le 15 septembre 1988 (fête nationale palestinienne), reconnu par certains pays aujourd'hui mais ce n'est qu'un symbole.
Le peuple palestinien est lui, une création récente qui n'avait absolument aucune signification du temps des Ottoman. Il commenca à se crée dans le conflit israélo-arabe, par le morcellement et le changement de régime imposé suite à la guerre de 14-18 et les mandats SDN, par les suites du conflit de 48 et le refus des pays alentours d'intégrer les réfugiers de la Nabka mais aussi par ces mêmes pays (essentiellement Jordanie et Egypte) qui occupèrent Gaza et la Cisjordanie. Occupèrent car ils les ont d'emblée considérés comme étrangers à leur communauté nationale.


Citation:
La raison pour laquelle les israéliens se moquent de l'opinion mondiale, ce qui les rend durs à traiter, est qu'ils ont perdu la considération de beaucoup d'opinions et que les médias ne leur sont plus favorables comme avant.
Je crois que c'est plus subtil car l'opprobe internationale vient surtout du monde arabo-musulman et de l'Occident, elle reste cantonnée à des déclarations mais reste intéressée par ce que peut fournir Israël : même l'Iran en profita pendant la guerre Iran-Irak ! Pis quand on est le poulain des USA, ça aide !

Citation:
Les palestiniens ont gagné la bataille de l'opinion, en 2000 dit Geopolis, mais on peut ajouter que celà ne leur sert à rien et maintenant le monde pense à autre chose et en a assez de ce conflit.
Je pense surtout que nous avons autre chose à penser : à nous par exemple. Le peu d'engouement pour la seconde flottille en est symptomatique je pense.

Citation:
Libre à vous de penser que la présence anglaise a été plus bénéfique aux Arabes, je vous laisse le soin de me dégoter un seul historien qui partage votre point de vue . Le seul fait de se demander que serait devenue le yichouv sans les Anglais devrait vous faire douter...
Bon d'abord je n'ai jamais dit qu'elle a été plus bénéfiques aux Arabes qu'aux Juifs. J'ai refusé cette idée d'un soutien anglais au sionisme, surtout dans les proportions que l'on lui donne. Je parle bien de favoriser le camp arabe (y semant ainsi et aussi la discorde). C'est très différent !
De plus, vous avez commis un énorme oubli : l'alter-ego de Balfour, les promesses faites par Lawrence d'Arabie.
La réalité de la déclaration de Balfour est tout autre : outre l'aide appréciable que fourniront des scientifiques sionistes, il s'agit d'arnaquer les Français, d'empêcher la réalisation de l'accord -Sykes-Picot faisant de la Palestine, une terre internationalisée. Les Anglais voyaient le pétrole irakien et rien d'autre : il leur fallait donc contrôler la région. Et ils y réussisent, sur le dos des Arabes, des Juifs et des Français (ils avaient déjà l'Egypte, la liaison terrestre est établie).
Sinon, comment expliqueriez-vous Balfour ? Car à moins de tomber dans des fadaises sirupeuses genre "les gentils Occidentaux tout pétris d'humanisme chrétien" ou des délires genre complot juif, je ne vois rien d'autre !

Evidement, les nationalistes arabes et juifs ne l'entendirent pas de cette oreille mais comme les natio arabes se méfiaient (premiers incident en 1908) du sionisme, une fois encore, les Anglais divisèrent pour règner, ils divisèrent tellement que la classe politique palestinienne réussit à se déchirer au point de devenir insignifiante à la suite de ces évènements (37-39) On ne parle pas de perfide Albion pour rien !

Cela dit, si maintenant vous avez d'autres explications que celle donnée par l'historien, professeur au collège de France et titulaire de la chaire d'hist cont du monde arabe, Henry Laurens (article Naissance d'une nation 32-43) dans la revue précitée, je suis toute ouïe. Enfin, du moment que vous n'oubliez pas la moitié des éléments ;)

Quant à votre question, quel est l'intérêt de tomber dans l'uchronie ? Les Anglais étaient là et c'est tout.

Pour la "bien-pensance" : ça quoi vaut dire ?

En fait, 1982 marque un tournant dans la justification de la guerre qui va induire une réflexion : c'est un peu le Vietnam israélien car les justifications des guerres précédentes ne valent plus du tout. Il ne s'agit plus de se défendre d'un génocide tel que le pensait la pop isr des guerres précédents mais d'une agression manifeste. Il ne s'agit plus d'une guerre éclaire, propre et victorieuse mais d'un enlisement, d'exactions etc. Déjà en 1967, l'occupation à but définitif des territoires pose question ( Dayan s'y oppose par exemple), 73 marquera le premier échec et la première remise en question.

Citation:
y a d'ailleurs beaucoup d'affrontements avec les skinheads nationalistes (qui vont jusqu'au meurtre)
Poutine est un skin ? ;)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 08:07 
Hors ligne
Modérateur
Modérateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Dim 26 Déc 2004 21:46
Messages: 1472
Localisation: France
Moujik Looping a écrit:
Sinon je n'ai pas compris :
Citation:
Hum... le peuple des adeptes apatrides qui encourage les débordements migratoires anti-nationaux ?

Il existe dans la vogue de l'occidentalisation un courant humaniste affirmant que l'homme n'est qu'un et que ces histoires d'Etats, de nations et de frontières sont bien pingres, bien meurtrières et bien nuisibles.

Eux mélangeraient libéralement tous les hommes de la Terre pour qu'ils se mélangent et enfantent ensemble et sous leur clairvoyance quant à la nature réelle des humains perce la naïveté de croire que la majorité des hommes sont de braves gens qui pensent comme eux et aspirent à se débarrasser de leurs racines culturelles, nationales, politiques, etc.

C'est d'ailleurs une source de conflit croissante entre les habitants d'Europe et l'Union européenne. La xénophobie palestinienne attestée par les premiers pogroms des années 1920 présente des équivalents chez la très grande majorité des peuples et des individus de la planète. Encore des pays comme la France ou les Pays-Bas se sont-ils intellectuellement ouvert aux brassages ethniques mais même là les ultralibéraux et les internationalistes iront trop loin en prétendant éradiquer leurs particularités culturelles ou en y cajolant des prétentions communautaires endogames (notamment, certains regroupements turcs ou intégristes sunnites qui refuseront l'exogamie de leurs femmes).

Ce sont aussi ces internationalistes et ultralibéraux, représentés en 1948 par les anticolonialismes communiste et américain, qui poussèrent à la création de deux Etats en Palestine, pensant que les Palestiniens (juifs compris) et les sionistes (non palestiniens) voisineraient dans un état d'esprit pacifiste et dénué de toute haine xénophobe, voire raciste, alors que les endogamies réciproques de ces deux communautés allaient signer un mépris insurmontable.

En somme, il n'est de paix sincère que dans l'échange des alliances matrimoniales qui, même si elles ne garantissent rien de durable, permettent au moins une fusion objective des destins. Et toute endogamie ne constituerait qu'une immense déclaration de guerre et de haine au reste du monde, induisant des réactions xénophobes envers les envahisseurs et autres immigrants endogames.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 13:52 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Mer 29 Nov 2006 19:35
Messages: 553
@Savinien
 
Je vous rejoins entièrement sur votre analyse de la déclaration Balfour, du double jeu anglais etc.
 
Vous avez juste fais fausse route en écrivant :
 
elle (UK) a bel et bien favorisé le camp arabe au détriment du camp juif
 
C’est là-dessus que je suis pas d’accord et que je vous défiais de trouver le moindre historien qui défende cette thèse.  Qui plus est c’est assez cocasse que vous citez (sans vraiment le faire…) Henry Laurens alors qu’il a justement écrit le contraire dans la Question Palestine à savoir que sans la protection anglaise le Yichouv n’aurait jamais pu se développer comme il l’a fait et créer toute sa structure pré-étatique.

_________________
Dix pourcent de chômage en France, c'est encore 90 % d'actifs qui s'enrichissent en travaillant
Geopolis


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 15:01 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Ven 27 Juil 2007 16:02
Messages: 1238
Localisation: Montrouge
Vous avez tous raison: la GB a à la fois empêché les arabes d'exterminer les juifs présents en palestine, mais elle a aussi freiné l'immigration juive dans leur pays d'origine en ne voulant pas contrarier ses ambitions au moyen orient et son controle des zones pétrolières.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 16:32 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Sam 1 Déc 2007 13:34
Messages: 170
Alain.g a écrit:
Vous avez tous raison: la GB a à la fois empêché les arabes d'exterminer les juifs présents en palestine, mais elle a aussi freiné l'immigration juive dans leur pays d'origine en ne voulant pas contrarier ses ambitions au moyen orient et son controle des zones pétrolières.


Frein de l'immigration juive à relativiser, ce n'est véritablement qu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale que la Grande Bretagne décide de freiner l'immigration juive. Après les graves affrontements entre Arabes et Juifs de 1938-1939.

La Palestine mandataire n'était pas le pays d'origine des migrants Juifs mais m bien davantage l'actuelle Pologne, Biélorussie etc. Même s'il existait une petite communauté juive au moment de la déclaration Balfour de novembre 1917. A la veille de la Seconde guerre mondiale, les migrants Juifs formaient la plus grande partie des Juifs de la Palestine mandataire. C'est la voie immigratoire qui a constitué l'essentiel du peuplement juif en Palestine mandataire de 1917 à 1939;

_________________
''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Lun 15 Aoû 2011 16:38 
Hors ligne
Membre PH
Membre PH

Inscription: Jeu 23 Déc 2004 07:42
Messages: 292
Moujik Looping a écrit:
@Savinien
 
Je vous rejoins entièrement sur votre analyse de la déclaration Balfour, du double jeu anglais etc.
 
Vous avez juste fais fausse route en écrivant :
 
elle (UK) a bel et bien favorisé le camp arabe au détriment du camp juif
 
C’est là-dessus que je suis pas d’accord et que je vous défiais de trouver le moindre historien qui défende cette thèse.  Qui plus est c’est assez cocasse que vous citez (sans vraiment le faire…) Henry Laurens alors qu’il a justement écrit le contraire dans la Question Palestine à savoir que sans la protection anglaise le Yichouv n’aurait jamais pu se développer comme il l’a fait et créer toute sa structure pré-étatique.

Mais vous ne donnez aucun élément confirmant votre thèse du favoritisme , seulement une citation de Bar-Zohar. Interprêter le maintien de l'ordre par les autorités GB, càd, empêcher les Arabes d'exterminer les Juifs, pour du favoritisme ... Je trouve que vous y allez fort.
Un élément est peut-être ce plan de partage de 1937 mais je ne connais pas ce sujet. Je me demande seulement,au vu de l'époque, s'il ne s'agit pas surtout de continuer à semer la zizanie : la Gb a sont mandat pour dix ans encore. Ce n'est pas une preuve car c'est une conséquence mais ce plan, déjà, a effectivement semé la zizanie.
Un autre élément peut aussi se trouver dans la capaçité des sionistes à développer l'économie du pays, ce qu'ils ont fait. Mais là encore, un trop fort développement n'aurait pas arranger les affaires anglaises => Il aurait suscité un trop fort rejet arabe, donc trop de troubles.

Pour moi, la situation étant alors la suivante : une forte majorité arabe tenue en main par les effendis* une minorité juive fortement sioniste. Les Anglais, fidèles à leurs habitudes, se sont basés sur ce système politique (les effendis) tout en veillant à ce que la balance reste en leur faveur. Il était donc logique que les Arabes soient favorisés, d'autant plus que favoriser les Juifs n'aurait pas joué du tout en leur faveur dans le reste du monde arabe sous leur coupe. En clair, préférer voir les Arabes taper sur les Juifs et se taper dessus entre eux pour ne pas qu'ils (les deux parties) tapent sur la GB... Et ainsi la GB apparaît comme le garant de l'Ordre tant sur le plan intérieur qu'extérieur.
On retrouve ce schéma un peu partout au fil de la colonisation anglaise.

*Qui jouèrent aussi un sacré double jeu en vendant des terres pour ensuite accuser les Juifs de chasser les métayers arabes et ainsi chercher à gagner sur les deux tableaux. D'autant plus que mettre les fellahs au contact des idées de sionistes de l'époque (outre le volet purement sioniste, il y avait aussi les idées de gauche) pouvait amener à remettre leur pouvoir en question. C'est un aspect du conflit que l'on évoque peu mais il n'y a pas que l'opposition Arabes/Juifs qui les opposent, il y a aussi la conception de la société (par ailleurs combattue avec virulence par nombres de rabbins "palestiniens").

Cela dit Moujik, je suis vraiment heureux d'avoir une discussion aussi posée sur un tel sujet ! Ca fait du bien : merci.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: La transformation d' Israel
MessagePosté: Dim 23 Déc 2012 09:12 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mar 24 Jan 2012 23:56
Messages: 94
Localisation: 中国
Un article intéressant sur le blog de Georges Malbrunot, qui analyse l'attitude d'Israël par rapport à son environnement qui change et dit en substance que le gouvernement a fait preuve d'aveuglement dans son intervention à Gaza il y a quelques semaines:

Gaza: l'offensive de trop?

Jean-François Legrain, Blog de Georges Malbrunot,21 novembre 2012


Alors qu'Israël et le Hamas viennent de conclure une trêve sous les auspices de l'Egypte, Jean-François Legrain, un des meilleurs spécialistes français du Hamas (chercheur au CNRS/IREMAM Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman) nous explique pourquoi en cherchant, une fois de plus, à radicaliser ses adversaires à travers sa dernière offensive militaire dans la bande de Gaza, l'Etat hébreu s'est sans doute trompé, négligeant de voir l'impact des changements intervenus depuis deux ans sur la scène arabe et surtout en oubliant de prendre en compte la normalisation internationale naissante du Hamas.

Aujourd’hui comme hier, tout porte à croire qu’Israël mise sur la radicalisation de ses adversaires pour susciter et conforter le soutien international quasi inconditionnel dont il jouit depuis de nombreuses années. Quand l’alignement des politiques de la communauté internationale sur les siennes manifeste quelques signes d’effritement (aujourd’hui sur le dossier iranien, la normalisation de l’Autorité de Gaza et l’octroi à la Palestine d’un statut d’Etat non membre de l’ONU), le maintien du bas niveau de violence auquel participent activement ses adversaires palestiniens devient un piège d’où il s’extrait par des provocations, afin de ressouder ses alliances au nom de « la lutte contre le terrorisme ». Faute d’avoir pris en compte les changements induits par les printemps arabes, cependant, Israël risque cette fois plus de perdre que de gagner, au moins au niveau régional.

La liste de ce genre de provocations israéliennes est longue. Ainsi, en août 2003, l'armée avait assassiné Ismaïl Abou Chanab, quelques semaines seulement après la mise en place unilatérale de la trêve dont il avait été le maître d’œuvre au nom du Hamas. Son élimination avait alors été justifiée officiellement en termes de représailles pour un attentat mené par le Jihad islamique, qui avait d’ailleurs refusé de s'associer à cette trêve. Jusque-là observée, la trêve sombra.

En juin 2006, la reprise des hostilités par le Hamas et la capture du soldat Shalit, après 15 mois d’accalmie (tahdiyya) elle aussi respectée, avait été décidée à la suite d'"éliminations ciblées" : en mars Abou Yousuf al-Qouqa, l’un des dirigeants des Comités de résistance populaire de Gaza, avait été tué comme, en juin, Jamal Abou Samhadana (à l’origine membre de Fatah, il venait d’être chargé par le cabinet palestinien dirigé par Ismaïl Haniyyeh d’intégrer dans les forces de sécurité officielles de l’Autorité palestinienne des contingents islamistes jusque là plus ou moins incontrôlés).

En novembre 2008, enfin, l’opération israélienne qui s’était traduite par la mort de 6 partisans du Hamas à l’intérieur même de la bande de Gaza avait fourni le catalyseur qui devait mener à l’explosion de la fin décembre avec le non-renouvellement de la trêve en vigueur depuis le mois de juin suivi des « représailles » de l’opération « Plomb durci ». Ainsi, la communauté internationale n’a-t-elle jamais eu l’occasion de reconsidérer son absence de tout engagement à régler le conflit israélo-palestinien.

L’élimination d’Ahmad Jaabari –et sa mise en scène « live » sur youtube - semble bien procéder de cette même logique d’incitation à la radicalisation. En charge de l’aile militaire du Hamas dans la bande de Gaza, c’est lui qui, début 2009, avait négocié la nouvelle trêve, et était chargé de sa préservation. A ce titre, un célèbre analyste israélien le qualifia même de « subcontractor » (sous traitant) d’Israël. C’est également lui qui avait récupéré le soldat Shalit d’auprès du groupe salafiste qui l’avait fait prisonnier pour ensuite en assurer la sécurité et négocier sa libération au mieux des intérêts palestiniens.

Cette trêve, pour le Hamas, comme à chaque fois constitue une nécessité mais aussi un risque. Mouvement de socialisation religieuse venu tardivement au politique, il n’a jamais fait de la lutte armée l’instrument de la libération nationale. Durant les deux Intifada, il avait ainsi pratiqué la violence dans une logique du talion version islamique.

Depuis son accession aux affaires par la voie des urnes en 2006, et tout particulièrement depuis 2007 et sa prise de contrôle exclusif de la bande de Gaza, il n’a eu de cesse de garantir, tant bien que mal, un bas niveau de violence aux frontières de l’Etat hébreu. Il se montrait, par là, conscient de la réalité du rapport des forces en présence mais également des responsabilités induites par la prise en charge du quotidien d’un million et demi de citoyens soumis à un implacable blocus. Une telle politique, cependant, se voyait périodiquement mise à mal par ses contempteurs salafistes et ses alliés-concurrents du Jihad islamique comme par l’opposant marxiste Front populaire.

L’immense majorité des opérations militaires antérieures à l’élimination de Jaabari avait ainsi été le fait de ces groupes non contrôlés par le Hamas. L’aile militaire de ce dernier, sous la houlette d’Ahmed Jaabari, se voyait dès lors laissé une marge de manœuvre des plus réduite, d’ailleurs insuffisante aux yeux de certains pour laver le mouvement de toute accusation de collaboration avec l’occupant israélien. Son assassinat ne pouvait que réactiver la violence, même si le Hamas, selon toute probabilité, reviendra à sa mesure traditionnelle.

A la différence des tenants de la condamnation rituelle du « terrorisme palestinien », bien des observateurs, israéliens ou autres, attribuent la responsabilité de l’escalade de violence actuelle au Premier ministre israélien. Il s’agirait, selon eux, d’une manœuvre électorale en vue de l’élection de la nouvelle Knesset qui se tiendra en janvier. Cette approche est sans doute juste.

Elle me semble, cependant, partielle sinon partiale en exonérant l’opposition à Benjamin Netanyahu de toute responsabilité. En effet, elle occulte le fait que le refus de voir la revendication nationale palestinienne se matérialiser est partagé par l’immense majorité de la population juive israélienne, et que ce refus a été mis en pratique par les gouvernements israéliens successifs, de droite comme de gauche. Ainsi, au-delà du calendrier électoral, la nécessité de réactiver le front gazaoui relève de la gestion israélienne traditionnelle du dossier palestinien sur la scène internationale : au nom de « la lutte contre le terrorisme » redynamiser un soutien qui venait à faiblir sur un certain nombre de dossiers.

Sur l’Iran, Netanyahu avait échoué à convaincre le président américain de lancer une attaque, seul ou à ses côtés, pour conserver l’exclusivité nucléaire dans la région. Il se voit réimposer Barak Obama, réélu à la Maison blanche, comme interlocuteur. Concernant Gaza, les quelques allégements acceptés depuis 2009 n’avaient pas fondamentalement remis en cause le blocus économique pas plus que ne l’ont fait, jusqu’à ce jour tout au moins, la révolution égyptienne et l’élection d’un Frère musulman à la présidence de la République. La visite le mois dernier à Gaza de l’émir du Qatar présente, en revanche, un danger d’exemplarité : briser le « blocus » politique international du Hamas. La démarche du président Mahmoud Abbas, annoncée pour le 29 novembre, en vue d’obtenir aux Nations-unies un statut d’Etat non-membre, enfin, a toutes chances d’obtenir satisfaction. Même dépourvu de toute incidence sur une souveraineté rendue chaque jour plus improbable par la colonisation, ce nouveau statut pourrait néanmoins être utilisé par les Palestiniens pour obtenir de nouvelles latitudes sur la scène internationale.

Dans ce contexte, le Hamas n’avait aucune raison de rompre avec sa politique de retenue. A. Jaabari était d’ailleurs sur le point de finaliser un accord de trêve à long terme, comme vient de le révéler un médiateur israélien. Depuis longtemps, le mouvement avait clamé sa déconnexion de la question nucléaire iranienne et affichait le plus grand dédain pour la démarche à l’ONU. Préoccupé par les conséquences du blocus économique de Gaza, il concentrait ses efforts sur sa levée, via une normalisation politique.

Inscrite dans la continuité de sa politique de ces dernières années, la nouvelle incitation israélienne à la radicalisation palestinienne risque cette fois, de connaître des effets limités voire contre-productifs, printemps arabes obligent. Par leur volonté de présence sur le terrain, Arabes et Turcs ont ainsi accéléré la normalisation internationale naissante du Hamas. Trop habitué à un équilibre régional figé par les ex-dictateurs arabes, Israël aura peut-être fait cette fois preuve de courte vue.


http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2012/11/gaza-loffensive-de-trop-par-je.html


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer de messages ou poster d’autres réponses.  [ 30 messages ]  Aller à la page Précédent  1, 2, 3

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Aller à:  
cron
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com