Artigas a écrit:
- vous avez raison pour la quiétude d'Israël sur le fait de bombarder ou non l'Iran. Mais cependant bombarder l'Iran c'est prendre un risque: une réplique immédiate via les missiles de 2400 km de portée de l'Iran qui pourraient atteindre Israël.
Encore faut-il que ces missiles puissent s'éloigner d'Iran.
1. Avant d'éviter qu'Israël vitrifie le Moyen Orient, ses soutiens ont doté Israël de moyens de protection divers : alliances des régimes arabes voisins, sur-équipement et sur-classement humain des forces armées israéliennes, interception anti-missiles (missiles anti-aériens et chasses aériennes nationale et alliée - du golfe Persique aux flottes aériennes méditerranéennes de l'OTAN - probablement très efficaces, surveillance radar et satellite planétaire).
2. Les gros missiles d'origine (directe ou indirecte) soviétique aux mains de l'Iran menacent surtout les cibles trop proches pour qu'on puisse les intercepter après détection, et encore (souvenez-vous de l'avion de ligne iranien abattu dans le golfe Persique en 1988).
Artigas a écrit:
- Vous avez entièrement raison sur le cas d'Ahmadinejad. Le plus étrange est que jusqu'à aujourd'hui pourtant le Guide suprême ne l'ait pas démis de sa fonction présidentielle.
Ce n'est pas étrange, les ayatollahs n'ont pas envie de se retrouver seuls face aux progressistes et à l'armée. Ils ont besoin des miliciens bassidji, dont Ahmadinejad est issu et qui le soutiennent de manière corporatiste, pour disproportionner le rapport de force.
Comptez trois partis : 1° les ayatollahs et les miliciens pasdaran ; 2° Ahmadinejad et les miliciens bassidji ; 3° les progressistes et l'armée.
Les deux premiers partis ont pris part sur le troisième en s'alliant et il est probable qu'aucun parti ne peut dominer seul les deux autres.
Artigas a écrit:
- Pourtant l'Iran est encerclé par des dizaines de bases militaires américaines en Irak et en Afghanistan et également au Koweït, au Bahreïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis et au Sultanat d'Oman.
Aussi, il n'y a pas grand chose qui pourra s'en éloigner sans l'assentiment pro-occidental, sauf si c'est assez petit pour échapper aux espions pro-occidentaux.
Artigas a écrit:
L'Iran se méfie d'être par conséquent potentiellement envahi sur plusieurs flancs. Et ni le nationalisme ou la martyromanie persane ne pourraient éviter au début une éventuelle invasion militaire via une importante coalition d'Etats.
Et pour quoi faire ? Pour se faire virer aux prochaines élections démocratiques parce que l'opinion est pacifiste, souverainiste et subit des attentats à la pelle ? Pour le pétrole qu'on n'extrait qu'en conditions de calme et de paix et qu'on achète déjà à des multinationales qui l'achètent déjà à l'Iran ? Pour faire crever des soldats nationaux en Iran sans pouvoir compter sur aucun soutien populaire ou partisan parce que le patriotisme persan l'emporte sur tous les clivages politiques iraniens ? Pour accroître les déficits budgétaires et léguer son infâmie personnelle aux mémoires de l'Histoire ?
Il n'y a aucun intérêt et que des inconvénients à envahir l'Iran. Même l'URSS, qui l'encerclait par l'Irak, la Syrie, le nord et l'Afghanistan, n'y est pas allée pour atteindre le sacro-saint objectif russe des mers chaudes.
Artigas a écrit:
L'Iran ne veut par conséquent pas devenir un Irak bis. Car c'est pourtant un scénario qui pourrait se produire.
C'est une hypothèse invraisemblable. L'Iran est démographiquement homogène et imposante. L'Irak est morcelé en ethnies (Kurdes, Arabes), religions (chiites, sunnites) et tribus (divisées en pro-occidentaux, souverainistes, post-baasistes, pro-iraniens, sans parler des clans criminels et des vendettas qu'ils encourent) en guerre entre elles.
Vous n'êtes jamais en guerre avec l'Irak, vous êtes en guerre aux côtés d'Irakiens perpétuellement opposés à d'autres Irakiens. Si vous affrontez l'Iran, vous affrontez jusqu'à la diaspora persane fuyant les ayatollahs.
Artigas a écrit:
D'o0 une volonté de dissuader militairement toute tentative d'invasion militaire par la possesion d'une bombe atomique ou surtout des contreparties.
1. Si l'Iran veut des contreparties, il peut cajoler la révolution libérale comme feu le Shah. Mais l'Iran est actuellement dirigée par un parti ultra-conservateur qui réagit hostilement à la révolution libérale pour protéger, entretenir et perpétuer son féodalisme social et religieux.
2. Dès lors, il serait dommage de risquer l'anéantissement du pays révéré et de ses folklores féodaux en obtenant une bombe moins protectrice que fatale. De toute manière, si les USA et Israël ne parviennent pas à empêcher Ahmadinejad (parce que c'est plus un problème de personne et de personnalité que de pays, les USA n'ont pas fait tant de manières avec l'Inde prosoviétique et le Pakistan extrémiste) d'avoir une bombe atomique, Israël craquera à tort ou à raison et vitrifiera l'Iran. Il sera alors difficile à l'Iran d'envoyer quelque munition lourde que ce soit sur Israël, ce qui est précisément l'objectif de tous les dirigeants responsables du monde (pour empêcher la destruction du pétrole arabe).
(Israël détruira le Moyen Orient dès qu'il pensera qu'il est sur le point de ne plus pouvoir le bombarder (invasion, effondrement géopolitique, crainte d'être bombardé car une à deux bombes H suffisent pour détruire la Palestine et Israël). A la rigueur, si Ahmadinejad a une bombe A, les dirigeants reponsables du monde tenteront de dissuader Israël de bombarder le monde arabe et peut-être aussi d'épargner le pétrole persan. Par ailleurs, des militaires américains quitteront préventivement l'Afghanistan pour éviter les vents radioactifs qui iront balayer les Indes d'ouest en est.)
Artigas a écrit:
-Le Bruneî, la Norvège ou le Koweït ne sont pas encerclés par des dizaines de bases militaires américaines.
Au contraire, des bases occidentales les protègent et séparent des lignes de front géopoliques.
Ces trois Etats sont de constants et infatigables représentants et défenseurs du camp pro-occidental.
Le Brunei est sous protection de l'ANZUS et alliés (OTAN, Singapour). La Norvège et le Koweit ne sont pas seulement entourés de bases militaires américaines (Islande, Grande-Bretagne, Allemagne, Irak, pétromonarchies et porte-avions), ils
sont des bases militaires américaines.