Ayant eu l'occasion de m'entretenir longuement avec un Français bon connaisseur du Moyen Orient et qui revenait d'une visite professionnelle en Tunisie et en Egypte, j'en retiens ceci.
En Egypte tout serait bouclé : l'armée, l'opinion, les islamistes eux-mêmes savent que les Etats Unis et Israel ne toléreront pas d'inflexion de la diplomatie du Caire. Les élections et le futur Gouvernement seront placés sous la haute surveillance de l'Armée - qui exercerait d'ailleurs la réalité du pouvoir dès aujourd'hui.
En Tunisie le jeu serait légèrement plus ouvert - mais du fait de la pression du FLN algérien et de la contagion du "modèle" démocratique républicain français (via les immigrés mais aussi du fait de la formation française de la quasi-totalité des dirigeants), on s'orienterait vers une large coalition dans laquelle le mouvement Ennadah (islamiste) prendrait place tout en adoptant un profil prudent (à l'exemple des islamistes turcs). Cela dit les nadaouis devraient faire un beau score (de 25 à 40% des voix ...).
En Libye, 42 ans de dictature auraient laissé des traces dans un pays qui était largement arriéré en 1970 encore ... donc la vie politique se réduirait à des alliances plus ou moins durables entre tribus, entre clans voire entre familles et il n'y aurait pas de dimension idéologique ni religieuse (même si 100% de la population est musulmane).
je livre cela à votre sagacité.
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