Savinien a écrit:
Une démocratie ne se caractérise pas uniquement par des élections, il faut encore beaucoup d'autres éléments : la séparation des pouvoirs avec un pouvoir judiciaire résolument indépendant des deux autres
C'est un débat intéressant : la séparation des pouvoirs est présentée comme une garantie de démocratie, mais cette garantie est-elle constitutive d'une démocratie ?
Savinien a écrit:
une liberté d'expression etc sont tout des éléments essentiels à la démocratie libérale telle que nous la définissons.
La liberté d'expression relève du libéralisme, pas de la démocratie.
Savinien a écrit:
Alors si l'on veut répondre à la question, que l'on prenne les lois irakiennes (au minimum, la constitution) et que l'on en tire les conséquences. Ensuite, confrontons-les à la réalité. Là on pourra dire ce qu'il en est de la démocratie en Irak.
Bonne résolution.
Tonnerre a écrit:
Pour ce qui est des violences, les chiites ne sont pas en reste.
Toute légitime défense implique une légitime violence et la légitimité se fonde sur la réciprocité.
Tonnerre a écrit:
En fait, les antagonismes chiites/sunnites/kurdes ne sont plus contenus par la présence militaire américaine--ce à quoi il fallait bien s'attendre--et resurgissent violemment, mettant en danger la très fragile démocratie en question. L'invasion américaine a donc échoué à créer la stabilité politique--illustrant une fois de plus la véracité de la citation bien connue: "on peut tout faire avec des baionettes, sauf de s'asseoir dessus..."
Je ne suis pas d'accord avec tout.
1. Les antagonismes communautaires d'Irak étaient très violents sous le régime baasiste et ont coûté la vie à plus d'un million d'Irakiens (entre assèchement des marais chiites - on parle d'un million d'Irakiens disparus -, répression de la guerre civile de 1991 - 140.000 morts -, répression des Kurdes - près de 200.000 tués - et diverses violences de Saddam Hussein).
2. Le pic des violences civiles se situait fin 2006-début 2007, soit en pleine période d'occupation coalisée. Néanmoins, des renforts de troupes armées (militaires et mercenaires étrangers) les apaisèrent jusqu'au niveau de 2010.
Tonnerre a écrit:
Donc, le futur de la"démocratie" irakienne apparait assez problématique: que valent démocratiquement des élections "libres"dans un pays qui évolue vers--en fait qui connait déjà, voir les très meurtriers attentats récents-- une grande instabilité politique et replonge peu à peu dans une atmosphère de guerre civile?
Est-ce que ces attentats et violences politiques (vous citiez Sadr) ne relèvent pas d'une logique terroriste plutôt que d'une logique de guerre civile ?