Herodoute a écrit:
Une guerre en Iran est toujours possible selon moi ; d'ailleurs, elle a déjà commencé. Depuis plusieurs années, les multiples attaques dont sont victimes les chercheurs et chefs iraniens travaillant dans le domaine du nucléaire montrent que la guerre est belle et bien commencée. Elle est cependant différente d'une guerre conventionnelle avec des armées qui s'affrontent (d'ailleurs ce type de guerre est de plus en plus rare quand elle fait intervenir les grandes puissances).
On parlera davantage de pressions ou de "guerre de l'ombre" (la guéguerre des espions). Ca ne relève même pas de l'accrochage armé.
Herodoute a écrit:
Un des objectifs serait, selon moi, d'obliger les iraniens à revenir sérieusement dans les négociations pour les obliger à stopper leur programme de nucléaire militaire (contre une annulation progressive de l'embargo ?).
Non, l'objectif global est d'empêcher Ahmadinejad de posséder une bombe atomique ou quelque explosif radioactif que ce soit. L'objectif spécifique actuel est de l'empêcher d'être sur le point de l'avoir. Si cet objectif spécifique n'est pas atteint, le bloc occidental a brandi de très sérieuses menaces armées contre l'Iran (notamment bombardement, y compris de son réacteur nucléaire, etc.)
Herodoute a écrit:
Les alliés d'Israël tels les Etats-Unis seraient obligés d'intervenir pour protéger Israël de toute menace sérieuse. [...] Toujours est-il qu'une frappe israélienne cet été serait le meilleur moment pour les israéliens pour pousser leur allié américains à intervenir : un politicien en campagne qui refuserait d'aider un allié ? Cela ne se fait pas sauf, s'il veut perdre les élections.
Les Américains n'ont
jamais été frères d'armes avec les Israéliens, qui passent après le pétrole arabe et pour l'unique raison de la menace que la destruction d'Israël fait peser sur le pétrole arabe.
Herodoute a écrit:
Pour terminer, je dirai qu'il ne faut pas négliger non plus de nouveaux acteurs qui ont leur mot à dire comme la Turquie par exemple. Ce pays fait une percée sur la scène internationale et il a les moyens de le faire. Toute intervention contre l'Iran se ferait probablement avec son accord.
Non pour deux raisons :
1. La coalition anti-Hussein s'est passée de la permission et du soutien turcs pour envahir l'Irak.
2. La Turquie d'Erdogan n'est déjà plus la Turquie kémaliste pro-occidentale. Ses prétentions de restaurer un empire sont même antagonistes avec les réalisations libérales des Anglo-Saxons.
Herodoute a écrit:
Ils sont certes, des alliés inconditionnels des Etats-Unis
Erdogan modifie l'alliance pro-occidentale de son pays.
Herodoute a écrit:
mais, ils marquent leur "indépendance" politique
La Turquie n'a pas à marquer une indépendance qui n'a jamais été remise en cause depuis ses victoires d'entre-deux guerres mondiales (si ce n'est potentiellement par l'Union soviétique).
C'est plutôt Erdogan qui marque son indépendance vis-à-vis de la Turquie kémaliste et propose un projet national - la restauration impériale
"de Sarajevo à Jérusalem" - non plus indépendant mais rival de la révolution libérale.
Herodoute a écrit:
et se posent en intermédiaire incontournable dans la région.
Les Turcs étaient incontournables quand ils s'adossaient aux USA ou à Israël contre les Arabes et les Kurdes. Ayant renié leurs alliances kémalistes, ils peinent aujourd'hui à s'imposer jusqu'aux insignes Grecs.
Herodoute a écrit:
Autre acteur à ne pas négliger qui risquerait de tout faire basculer : les peuples du Moyen-Orient...
Et qui sont ces peuples ? Les nations (donc Arabes, Turcs, Persans, Kurdes, Grecs et Israéliens) ? Les diverses rues, sectes, tribus, clans, partis et confessions qui morcèlent, jusqu'à la guerre civile, chacune de ces nations ?
Je crois que le romancier Frank Herbert écrivait que
"dans le désert, tout est mobile ou tout périt". A commencer par les alliances et les lignes de front.