Geopolis a écrit:
Le principal soutien et protecteur du régime syrien est l'Iran, et non pas une Russie qui négocie diplomatiquement ses prérogatives géopolitiques ou le ménagement de son client et ancien protégé syrien.
D'autre part, considérant l'idéologie qui guide les insurgés, il est possible qu'une fois parvenue au pouvoir elle ensanglante la Syrie au-delà de ce que peut faire la tyrannie des el-Assad (à l'instar des ayatollahs iraniens qui tuèrent dix fois plus d'Iraniens que n'en tuèrent les hommes du Shah).
Enfin, vous devriez pondérer vos effets sémantiques : si le conflit civil syrien est une "tragédie", quel terme réservez-vous aux guerres civiles algériennes ou soudanaises ?
L'implication russe me paraît au contraire impressionnante et plus retentissante que celle de l'Iran: appuis diplomatiques, déploiement de la flotte à Tartous et vente d'armes, que demander de plus à un allié dans un moment de crise...
Pour le reste je suis tout à fait d'accord avec votre analyse.
Alain.g a écrit:
La guerre civile en Syrie oppose la minorité alaouite de tendance chiite, appuyée par les chrétiens, à une révolte soutenue par les sunnites très majoritaires. C'est donc une guerre autant religieuse que politique voire ethnique.
Il reste à prouver que l'agitation touche une majorité de sunnites, dans le période où les manifestations étaient essentiellement pacifiques, c'est à dire jusqu'au moment où l'opposition a rendue officielle sa composante armée sous l'euphémique ASL, la capitale Damas est restée étrangement calme et de façon générale, les manifestations et aujourd'hui les actions d'éclat de l'opposition, se font souvent en lisière des centres urbains. En fait, je ne suis vraiment pas très convaincu que cette opposition ait un fort soutien populaire.
Alain.g a écrit:
La presse internationale semble croire à la préparation par Assad d'un réduit alaouite en forme d'Etat, à tout hasard.
La presse internationale dit tant de choses...
Alain.g a écrit:
Mais Assad va probablement se tirer d'affaire pour cette fois, d'autant que les EU et Israel ne tiennent pas réellement à sa chute qui serait suivie d'un régime sunnite religieux anti-occidental et bien plus dangereux. Idem pour le Liban, la Jordanie.
Si Assad s'en tire, ce qui n'est pas encore gagné vu l'acharnement d'adversaires qui déploient des capacités de subversion jamais vues dans l'histoire contemporaine, il ne le devra ni aux USA, ni à Israël (bien qu'en Israël certains voient clairs mais sont emportés dans leur détestation d'Assad). La Jordanie fait profil bas, elle est trop liée aux économies du Golfe pour avoir une position personnelle, le Liban et l'Irak sont plutôt pro-bachar, même si Hariri (et un Geagea qui se rend bien compte qu'il se tire une balle dans le pied) continuent à servir la soupe à leurs commanditaires.