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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Mer 21 Déc 2022 18:54 
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D'accord, je te concède que c'est un adepte de souffler "le chaud et le froid" depuis ces deux dernières années et d'être parfois très peu explicite dans le sens des phrases utilisées - chacun pouvant comprendre ce qu'il voudra.
Mais historiquement, observons les actes (c'est toujours mieux que les propos récents dans un contexte d'une guerre qui part dans tous les sens) du personnage depuis qu'il est au pouvoir c'est-à-dire la fin des années 1990 -on va dire même lorsqu'il était le 1er ministre d'un Elstine totalement dépassé et alcoolisé.
A ce titre, soit avant 2004, il - et il faudrait ajouter son entourage, car la vision du tyran isolé de son peuple, qu'on nous sert à longueur de journée, n'a aucun sens, car avant 2022 pour le Russe moyen c'est l'homme qui a redressé le prestige de la puissance russe et a permis à ce que les frigos soient remplis - n'a jamais cherché à placer des bâtons dans roues des Occidentaux (E.-U et U.-E), bien au contraire il a systématiquement recherché leur proximité, pour ne pas dire leur alliance (malgré ce que de nombreux russes avaient considéré comme une trahison lorsque l'OTAN avait bombardé Belgrade en 1999).
L'Ukraine et les autres ex-républiques d'URSS au sein de la CEI avec des accords commerciaux et militaires soignés - ce qui voulait dire prolongeait une forme ancestrale de dépendance à Moscou - suffisait amplement à l'élite russe.
Pourquoi ont-ils changé leur fusil d'épaule désormais ? Pourquoi avant les revers et l'extension de la mobilisation la population russe n'a jamais manifesté d'opposition réelle ?
La réponse se trouve plus haut, car les délire paranoïaques à la Hitler comme explication c'est plus que court...

Citation:
Or, les évènements depuis lors lui ont montré que les ukrainiens n'étaient pas du même avis que lui, puisqu'ils sont prêts à mourir pour que leur nation continue à vivre.

La nation ukrainienne n'existe toujours pas et c'est bien pour cela que depuis 2004-2014 une fraction orientale du pays s'est détachée de la partie occidentale et que nous sommes aujourd'hui en guerre.
Pourquoi ? Parce que celle-ci a choisi sa nouvelle protectrice : l'Union Europénne, bien plus forte économiquement et politiquement que la Russie, avec le soutien américain (ben oui, car si on se sauve, on sait très bien entre slaves comment son voisin punit la trahison, donc on demande une protection militaire au passage, il nous faut donc les américains) ce que les populations de l'Est n'ont pas accepté, c'est ce qui explique les événements de 2014.
Là-dessus, des accords, sensés résoudre cette crise, ont été signés à Minsk. Nous savons aujourd'hui par le témoignage de l'ex-chancelière allemande qu'ils n'ont jamais recherché cette résolution et qu'ils ont été signés pour donner le temps à Kiev de s'armer et de poursuivre les opérations militaires dans le Donbass (oui, cette guerre fratricide que tout le monde avait oubliée jusqu'au mois de février 2022).
En dehors de la personne de Poutine, n'importe quel gouvernement russe aurait utilisé une forte pression politique sur les Occidentaux pour que Kiev ne bascule pas du côté occidental, qui plus est dans des organisations hostiles à la Russie.
Sauf que Poutine a choisi le pire des moyens pour parvenir à ses fins : l'agression militaire. Cela avec un manque de clairvoyance incroyable : ne pas savoir que des Ukrainiens armés les attendaient et, surtout, ne pas comprendre que n'importe quel "frère" défend sa maison lorsqu'elle est attaquée, même par un membre de sa famille. Il a cru que Kiev tomberait rapidement et qu'un pouvoir bienveillant (un cabinet de substitution existait déjà) se mettrait en place suite à une opération de quelques jours. Quel aveuglement.
De plus, c'est bien par cet acte que Poutine accélère la construction d'une véritable identité ukrainienne, bien absente des réalités du pays depuis son "indépendance" de 1991. Pire, par là il a permis une dissolution de liens pratiquement familiaux entre ces populations.
On peut même dire qu'il a ainsi fait le jeu des Américains, ce qui est vraiment la stratégie du pire : à force de louvoyer, de bluffer, il a pensé qu'il serait pris au sérieux que la rapidité de son acte laisserait la communauté internationale en dehors de ce conflit entre russes.
Sauf que les Etats-Unis avaient déjà trop investi dans ce pays - dans l'optique de se l'attacher - pour le laisser tomber ainsi.

Bref, à la lecture des événements dans cette région du globe depuis ces trente dernières années, on ne peut pas dire que les Russes ou même Poutine souhaitent reconstituer l'empire tsariste ou soviétique (ces références sont utilisées seulement depuis 2021-2022) et qu'au départ ils tentent juste, comme n'importe quelle puissance, d'endiguer l'extension d'une autre près de chez eux.
Cela n'excuse pas l'acte insensé de cette "opération spéciale" - n'y avait-il plus aucune alternative ? l'histoire nous le dira peut-être un jour -, mais cela permet simplement de mieux comprendre cette réaction russe.

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Sam 14 Jan 2023 12:11 
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Un peu long, mais intéressant :
https://www.youtube.com/watch?v=mCVsoYjihdE

https://www.herodote.net/Emmanuel_Todd_La_Troisieme_Guerre_mondiale_a_commence_-actualite-545.php

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Sam 18 Fév 2023 11:02 
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Cette analyse - datant de 2017 - était pour le moins prophétique.
Quoiqu'il en soit, on ne peut pas dire qu'on ne savait pas...

Citation:
La confrontation entre les États-Unis et la Russie, qui a commencé en 2014 avec la crise ukrainienne, a un impact majeur sur la sécurité mondiale, en particulier en Europe. Cette confrontation est souvent comparée à la guerre froide. Cette approche est trompeuse. La guerre froide opposait deux blocs politiques et militaires presque égaux, chacun dirigé par une superpuissance ; il s’agissait d’une bataille idéologique, où chaque camp était « hermétiquement fermé » à l’influence de l’autre en ce qui concernait sa situation interne ; il existait une forme rudimentaire de respect réciproque entre les grandes puissances et leurs régimes ; il existait aussi des règles de conduite qui visaient à réduire le risque de ce qu’on appelait le « conflit central », c’est-à-dire une guerre entre l’Union soviétique et les États-Unis.

La confrontation actuelle, en revanche, est fortement asymétrique. La Russie est inférieure en termes de puissance, d’influence et de stature internationale aux États-Unis, sans parler de l’Occident en général. Il y a certes un conflit de valeurs et deux visions du monde divergentes, mais point de « rideau de fer » qui constituerait une barrière pour les personnes ou pour les idées. Au lieu d’un respect mutuel, on constate un mépris considérable pour la partie adverse. Enfin, il n’existe plus aucun « code de la route » pour les relations russo-américaines, ce qui accroît le risque d’accident.

Cette nouvelle configuration a d’importantes conséquences. Afin de compenser sa faiblesse, Moscou doit déstabiliser son adversaire, en agissant rapidement et en prenant Washington par surprise. Puisque le conflit se localise bien plus près de ses frontières que de celles des États-Unis, la Russie doit démontrer qu’elle a bien plus d’intérêts en jeu. Elle est donc préparée à prendre davantage de risques. Plus les avions de combat américains s’approchent du territoire russe, plus les intercepteurs russes volent près des avions américains. À plusieurs reprises au cours des trois dernières années, la distance se mesurait en mètres, plaçant la situation entre les mains de Dieu.

Cette nouvelle confrontation est dépourvue d’une ligne de front clairement délimitée. Le monde de l’information est devenu le champ de bataille géant d’une guerre sans frontières. Les flux d’information sont des armes pour la diffusion de fausses nouvelles (« fake news ») ; il est pratiquement impossible de distinguer le vrai du faux ; la crédibilité des « sources les plus fiables » est irrémédiablement endommagée. L’absence de frontières dans l’espace informationnel estompe la distinction entre le national et l’international. Les batailles intérieures sont menées sur le front de la politique extérieure et inversement.

Le respect fondamental de l’adversaire s’est mué en mépris fondamental. Les grands médias occidentaux diabolisent systématiquement le Président russe et son régime, cependant que la télévision publique russe ridiculise régulièrement les leaders européens ou américains. Il n’est plus question d’étudier ou de comprendre l’adversaire, mais de le railler ou de l’humilier publiquement. Toute tentative d’adopter une position plus nuancée ou de trouver des voies de coopération est rejetée comme une faiblesse, un manque de patriotisme – ou pire. Du côté américain, il existe un sentiment de supériorité morale vis-à-vis de la Russie, qui rend le dialogue sérieux impossible.

En l’absence de tout compromis avec l’adversaire méprisé, il ne peut y avoir d’accord sur des règles et des normes. On attend au contraire de la Russie qu’elle suive les règles établies par les États-Unis sans protester lorsque les Américains violent ces mêmes règles. Il n’en résulte pas seulement un manque de confiance – celle-ci ne peut pas exister en pareille situation – mais une incertitude au sujet de l’adversaire, dont l’attitude devient imprévisible.

Enfin, une différence fondamentale et très dangereuse avec la guerre froide est l’absence de peur d’une guerre nucléaire. Alors que les arsenaux nucléaires des États-Unis et de la Russie comptent toujours des milliers d’armes qui garantiraient une destruction mutuelle, le facteur nucléaire est éliminé de l’équation, de crainte que Moscou n’utilise le seul élément restant de son ancien statut de superpuissance pour exercer une pression sur l’Occident. Étonnamment, la Russie est traitée comme si elle ne disposait pas d’un vaste arsenal nucléaire.

La thèse principale de cette communication est que depuis le milieu des années 2010, la Russie a opéré un brusque retournement de son orientation stratégique. Ses deux précédentes stratégies de politique étrangère ayant échoué, Moscou s’est engagé sur une voie différente, en quête d’une place et d’un rôle à jouer sur le plan international. La Russie poursuit des objectifs nettement différents, suivant une stratégie qu’on pourrait appeler « la grande Eurasie ».

Avant de nous intéresser à ce concept géopolitique –- qui évolue encore – nous devons examiner brièvement le double échec qui l’a généré. Au début de l’année 2014, un soulèvement populaire à Kiev, appuyé par certains membres de l’élite ukrainienne, a placé le Kremlin devant un vrai cauchemar : l’émergence d’une Ukraine dirigée par une coalition d’éléments pro-occidentaux et de nationalistes antirusses. Le président Poutine, qui jusqu’ici se contentait, grâce à ses liens privilégiés avec le Président ukrainien, de gérer la relation avec ce qui avait été la deuxième plus grande République soviétique, a dû renoncer à cette apparente complaisance. Il a répondu au « coup » de Kiev en envoyant des forces militaires en Crimée, dont la population majoritairement russe fut appelée à se prononcer par référendum sur son rattachement à la Russie, puis en soutenant un mouvement séparatiste anti-Maïdan au sud-est de l’Ukraine, dans la région du Donbass.

Ces actions russes ont entraîné une rupture avec l’Occident, qui a condamné fermement une « agression », une « annexion illégale » et a imposé des sanctions à Moscou. Pour Poutine et ses collaborateurs, la gestion par les Européens et les Américains des événements d’Ukraine, qui ont conduit à Maïdan et à la chute du régime précédent, ne constituait rien de moins qu’une « agression politique ». L’Occident avait pénétré dans le territoire historique du « monde russe », union étroite de peuples liés par la langue, la culture et l’appartenance ethnique. De ce fait, la Russie et l’Occident, qui s’étaient efforcés de bâtir un partenariat depuis la fin de la guerre froide, étaient de nouveau des adversaires.

Ce changement, survenu en quelques semaines, rompt avec la principale ligne de politique étrangère russe, qui avait été suivie y compris au cours des dernières années de l’Union soviétique : intégrer la communauté des nations occidentales, « revenir en Europe », travailler avec les États-Unis afin de maintenir la paix et la sécurité internationale. Il est certain que cette politique n’avait pas atteint tous ses objectifs, ni même la majorité de ceux-ci. Les rapports russo-occidentaux ont été éprouvés par les conflits dans les Balkans pendant les années 1990, par l’invasion de l’Irak en 2003 et par l’intervention en Libye en 2011. L’élargissement de l’Otan à l’Est a détruit la confiance des leaders russes dans les bonnes intentions américaines. L’évolution politique et socio-économique de la Russie, et surtout la consolidation de l’autoritarisme ont été ouvertement critiquées en Occident. Néanmoins, jusqu’en 2014, la Russie considérait l’Occident comme son partenaire principal et comme un modèle à suivre. Après 2014, cela n’était plus possible.

Si pour le Kremlin l’intégration occidentale était le « Plan A », ses efforts pour réunir les anciens pays soviétiques dans une unité géopolitique centrée sur Moscou constituaient le « Plan B ». Cette option « post-impériale » était à la fois un complément et une autre solution à l’intégration occidentale. Certains Russes espéraient concilier les deux. D’autres étaient préparés à abandonner la stratégie occidentale en faveur de « l’eurasienne », qui paraissait plus familière et accessible. Mais ces deux options sont devenues impraticables au même moment.

La crise ukrainienne a eu en effet de vastes conséquences. Pendant que les pays occidentaux accusaient la Russie d’être une menace pour la sécurité européenne, certains membres de la Communauté des États indépendants ont pris leurs distances, voyant que Moscou annexait le territoire de l’un d’entre eux, défendait les droits des nationaux russes et utilisait la force pour faire valoir ses intérêts. Il n’y eut pas de condamnation formelle, mais le « Plan B » devenait inapplicable : les États-membres de la CEI n’accepteraient guère qu’il n’y ait qu’une union douanière et une coopération en matière de sécurité. Un centre de pouvoir dirigé par Moscou ne verrait pas le jour en Eurasie.

Trois ans plus tard, la rupture avec l’Occident et la prise de distances des États de la CEI n’ont fait que s’accentuer. À la suite des Sommets de l’Otan de 2014 et 2016, l’Europe est entrée dans une nouvelle période de face à face militaire, cette fois tout le long de la frontière occidentale russe. Les troupes américaines, britanniques, françaises, allemandes ou des autres membres de l’Otan sont maintenant déployées de façon permanente en Pologne et dans les pays baltes. Même la Suède et la Finlande, pays neutres, penchent ouvertement vers les États-Unis et l’Otan. Le conflit couve dans le Sud-Est ukrainien, malgré une série de cessez-le-feu, et l’Ukraine est devenue l’ennemie implacable de la Russie, probablement pour plusieurs générations. Les forces américaines et russes ont été à deux doigts d’une collision cinétique en Europe et au Moyen-Orient.

L’Union douanière, bien qu’elle soit devenue l’Union économique eurasienne, n’est pas un grand succès. L’économie russe a connu une récession ; les relations avec la Biélorussie sont émaillées de récriminations mutuelles ; le Kazakhstan se montre jaloux de sa souveraineté ; le Kirghizistan, qui a rejoint l’Union en 2015, continue à peser le pour et le contre de son adhésion ; l’Arménie, autre nouveau membre, est mécontente des transferts militaires russes vers l’Azerbaïdjan, qui n’est membre ni de l’Union économique, ni de l’Alliance de sécurité. Le Tadjikistan n’y a pas adhéré et l’Ouzbékistan garde ses distances.

La politique étrangère russe s’est trouvée en suspens. Le « Plan C » (pour Chine), soutenu par certains Russes et redouté par d’autres, n’a pas marché. Alors que la Russie s’éloignait de l’Europe et s’opposait aux États-Unis, Pékin a eu l’occasion de resserrer ses liens avec elle. Au second semestre de 2014, la Chine aurait obtenu le réalignement de la Russie si elle l’avait demandé. Mais les autorités chinoises ont résisté à la tentation, considérant que les risques étaient trop élevés et les avantages trop faibles. Pékin craignait probablement de dégrader ses relations avec les États-Unis et de ne pouvoir gérer la Russie en tant que partenaire mineur.

Au lieu d’intégrer un système dirigé par des puissances étrangères ou de réunir d’anciennes provinces récalcitrantes, la Russie a ainsi la chance de développer une vraie stratégie nationale, adaptée à ses propres valeurs, intérêts et objectifs – ce qui n’est pas synonyme d’isolationnisme.

Les piliers d’une telle stratégie sont évidents. La Russie occupe une position centrale dans la masse continentale eurasienne. De la Norvège à la Corée du Nord, elle a des frontières avec une douzaine de pays, dont la Chine, les États-Unis et le Japon ; elle a accès à l’océan Atlantique et à l’océan Pacifique, et possède le littoral le plus long – la zone économique exclusive la plus importante – en Arctique. Ce pays de la taille d’un continent, doté d’abondantes ressources naturelles et d’une profondeur stratégique, mais dont la démographie est faible, fait face au défi de son développement intérieur. C’est à cette ambition, et non pas à des fusions-acquisitions étrangères, que la Russie devrait se consacrer.

Pays multiethnique et multiconfessionnel où les éléments russe et orthodoxe prévalent, sans opprimer les autres, la Russie se situe à la fois à l’Est de l’Occident et à l’Ouest de l’Orient, comme en témoigne son emblème officiel, l’aigle byzantin à deux têtes. Elle devrait s’efforcer d’être un élément stabilisateur du système international. Cette position serait naturelle pour les Russes qui n’ont jamais toléré d’être dominés par d’autres et qui ont été désabusés par leur tentative malheureuse de primauté mondiale. L’internationalisme soviétique a toutefois légué à la Russie une vision globale du monde, ce qui peut toujours être utile.

Les victoires provoquent souvent le relâchement et la décadence, comme l’expérience russe d’après 1812 ou d’après 1945 le démontre, alors que les défaites peuvent être instructives. La Russie a beaucoup appris de son histoire récente, depuis la « nouvelle pensée » de Mikhaïl Gorbatchev. Elle a acquis la certitude que les idéologies, en politique étrangère, peuvent s’avérer coûteuses et trompeuses. Après avoir déclenché la dissolution de l’Union soviétique, la Russie a dû abandonner ses ambitions impériales – le cas de l’Ukraine est extrêmement important à cet égard. Elle a substitué au concept d’empire celui de grande puissance, plutôt centrée sur elle-même qu’expansionniste – la Crimée n’y change rien. Elle reconnaît la nécessité de la force militaire, sans oublier l’importance fondamentale des facteurs internes, économiques, politiques et éthiques : l’Union soviétique est morte, alors que l’armée soviétique avait atteint le faîte de sa puissance. La volonté politique au sommet et le soutien populaire sont la condition sine qua non de la stabilité d’un État. La Russie sait qu’il est pour le moins prématuré d’annoncer la mort de la géopolitique, comme on le faisait souvent en Europe jusqu’à très récemment.

Les sources intellectuelles de la nouvelle politique étrangère russe vont d’une version « civilisée » de la Realpolitik à des conceptions éthiques héritées du christianisme orthodoxe. Dans cette vision du monde, les États sont les acteurs essentiels des relations internationales. Les règles westphaliennes sont toujours, en grande partie, valables. Les organisations internationales, créées par les États, en sont les serviteurs et non les maîtres. Cependant, l’égalité affichée dans les relations entre États est de pure forme. Les sphères d’influence n’ont pas disparu, leurs centres n’ont fait que se déplacer. L’ordre international est préservé plus efficacement par un groupe restreint d’États dirigeants – dont, justement, la Russie – agissant de façon consensuelle et tirant leur légitimité des biens publics – paix, justice, prospérité – qu’ils partagent avec les autres États.

Pour cette « Russie mondiale », divorcée de l’Europe, à moitié séparée d’une « famille impériale » dont les membres ont atteint la majorité, et qui n’est pas considérée en Asie comme asiatique, seul l’ensemble du continent eurasien a un sens, en tant qu’aire géopolitique et cadre intellectuel. D’où la stratégie d’une « grande Eurasie ».

Cette stratégie vise à conférer à la Russie un statut d’acteur indépendant, sur un pied d’égalité avec la Chine à l’Est, l’Union européenne à l’Ouest, et bientôt l’Inde au Sud. C’est la relation avec la Chine qui préoccupe le plus la Russie, eu égard à la puissance de Pékin et à l’élargissement constant de son horizon géopolitique. Le mot d’ordre est « harmonisation ». Le pari de Moscou est de convaincre Pékin que ses intérêts seraient servis plus efficacement si sa puissance était intégrée – et maîtrisée – au sein d’institutions collectives, dans lesquelles d’autres, comme la Russie, exerceraient une influence. Une de ces institutions est l’Organisation de coopération de Shanghai.

La Russie semble avoir trouvé une formule satisfaisante pour les relations russo-chinoises : jamais l’un contre l’autre, mais pas nécessairement l’un avec l’autre. Cette formule conciliant assurance et flexibilité peut servir de modèle pour les différentes relations entre puissances majeures. La Russie doit travailler assidûment pour « harmoniser » ses relations avec ses nombreux partenaires en Asie et au Moyen-Orient, du Japon à la Corée du Sud et au Vietnam, de l’Indonésie à l’Iran, au Pakistan et à la Turquie. La « nouvelle frontière » de la politique étrangère de Moscou est longue et variée.

Dans cette vision continentale, les relations avec l’Europe demeurent extrêmement importantes, malgré la distance qui s’est récemment creusée entre la Russie et l’Union européenne. Les pays d’Europe de l’Ouest sont toujours la source principale de technologie et d’investissements, un marché majeur et un pôle d’attraction culturelle. Bien qu’elle ne fasse pas partie de l’Europe – si on assimile celle-ci à l’Union européenne – la Russie reste un pays européen. Le désir russe de voir l’Europe s’affranchir de la tutelle américaine ne sera pas exaucé dans l’avenir proche, mais la « grande stratégie eurasienne » amènera Moscou à chercher des convergences, principalement avec les acteurs-clés comme Berlin, Paris, Rome et Madrid, et avec des intermédiaires comme Vienne voire Helsinki. Londres est probablement écarté en tant que banlieue de Washington. Stockholm, Varsovie et les capitales baltes devront être « isolés ». Il ne s’agit pas pour la Russie d’une tentative d’imposer sa domination à ses voisins européens, mais plutôt de la quête d’une « vraie Europe », fidèle à la vision de Charles de Gaulle ou de Willy Brandt, distincte de ses partenaires atlantiques. Hélas, en l’absence des grands hommes du passé, la Russie devra discuter avec des atlantistes conventionnels ou avec des nationalistes intransigeants. Les Européens de l’Est sont habituellement négligés dans ce schéma.

Les Russes comprennent probablement qu’un rapprochement avec l’Europe serait impossible sans règlement de la crise ukrainienne. Mais nous sommes très loin d’une solution. L’Accord de Minsk de 2015, négocié avec la Chancelière allemande et le Président français, était mort-né.

Appliquer l’Accord de Minsk aurait été un suicide politique pour les autorités ukrainiennes. Abandonner l’idée d’accéder à l’Alliance atlantique ; transformer l’Ukraine unitaire en une fédération dont certains membres pourraient se tourner vers la Russie ; amnistier ceux que Kiev considérait comme « terroristes » et les accueillir au Parlement ; laisser le Donbass devenir un point névralgique de l’opposition aux autorités post-Maïdan ; enfin, payer pour le Donbass était simplement impossible pour les dirigeants ukrainiens, qui étaient dans le même temps contestés par les nationalistes. Sans règlement politique, le conflit au Donbass risquait de se prolonger et de rester figé jusqu’à ce que la situation en Ukraine, en Russie ou en Europe, change concrètement. De même, il n’est pas envisageable pour la Russie de « rendre » la Crimée à l’Ukraine : Moscou considère le rattachement de cette province à la Fédération de Russie comme définitif et fondé sur la volonté de l’écrasante majorité de la population locale. Dans l’avenir proche, les relations russo-ukrainiennes seront une source de tensions pour l’ensemble du continent, et nous ne pouvons qu’espérer qu’elles seront gérées de façon pragmatique.

Parmi les sujets sensibles pour les relations entre Russie et Union européenne, figurent également les problèmes moldave et géorgien. Si le conflit entre la Moldavie et la République autoproclamée de Transnistrie, vieux de vingt-sept ans, demeure dans l’impasse, il n’en est pas moins un foyer potentiel de tensions. La Russie soutient la Transnistrie et maintient dans la région un petit contingent militaire. En Géorgie, les régions sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ont été reconnues par la Russie en tant qu’États indépendants en 2008, et des forces militaires russes stationnent dans les deux Républiques. Depuis lors, il n’y a pas eu d’incidents majeurs dans cette région, mais un rapprochement de Tbilissi avec l’Otan pourrait raviver les tensions.

La Biélorussie est un allié militaire de la Russie et un proche partenaire économique. Néanmoins, le président Alexander Lukashenko est déterminé à affirmer sa liberté d’action diplomatique, alors même qu’il compte sur les aides russes pour maintenir l’économie biélorusse à flot. Au pouvoir depuis 1994, Lukashenko est aux prises avec une opposition relativement modeste, mais pugnace. Si Lukashenko était contesté plus sérieusement, et s’il risquait de perdre le contrôle du pays, la Russie devrait probablement réagir. Comme dans le cas de l’Ukraine en 2014, le Kremlin ne pourrait tolérer qu’un gouvernement pro-occidental ou nationaliste s’installe dans un pays si proche, situé sur l’axe entre Moscou et Berlin.

Depuis 2014, les pays baltes n’ont pas été une cible déclarée pour la Russie. Mais les peurs ancrées historiquement en Estonie, en Lettonie et en Lituanie ont décidé l’Otan à déployer des forces symboliques dans la région, afin de rassurer ces États. De petites bases militaires occidentales se sont installées, plus près des frontières russes et de l’ancienne capitale impériale Saint-Pétersbourg, que jamais dans l’histoire moderne. Dans leur configuration actuelle, les forces de l’Otan dans les pays baltes ne représentent pas une vraie menace pour la Russie, mais elles contribuent à créer l’image d’un « ennemi à nos portes ». Sans un cadre de sécurité commune, répondre à l’inquiétude de certains pays revient à aggraver l’insécurité des autres.

Il est cependant peu probable, dans l’environnement actuel, que la Russie opte pour un scénario séparatiste dans les régions d’Estonie ou de Lettonie densément peuplées de Russes. Contrairement à la Crimée, ni Daugavpils en Lettonie ni Narva en Estonie n’ont le sentiment d’appartenir à l’État russe. Même si les Russes de ces régions souffrent d’appartenir à la catégorie des « non-citoyens » ou d’être assimilés par les Estoniens ou Lettons, ils tournent leur regard vers l’Union européenne plutôt que vers la Russie. Le Kremlin n’a aucune raison stratégique et ne dispose pas des moyens politiques pour essayer de détacher des pays baltes de petites régions de population russe. À ce stade, la Russie ne sait même pas ce qu’il faut faire du Donbass, alors que « Minsk » est déclaré mort.

Le déploiement continu de missiles antibalistiques américains en Roumanie et en Pologne n’affaiblit pas sérieusement la posture de dissuasion russe. Mais pour les Russes, il s’inscrit dans un effort global des États-Unis visant à construire des défenses stratégiques qui leur permettraient, en combinaison avec les forces stratégiques non nucléaires et les équipements spatiaux, d’acquérir la supériorité sur la Russie. Des experts sérieux jugent un tel scénario improbable, compte tenu de la capacité de pénétration défensive des missiles russes. Mais le Kremlin paraît préoccupé. À l’heure actuelle, le contrôle des armements par les États-Unis et la Russie est à l’arrêt, et il pourrait s’effondrer à l’avenir, puisque les traités existants ne sont pas reconduits quand ils expirent, et qu’aucun accord nouveau n’est signé.

L’Europe devrait s’inquiéter particulièrement du sort du Traité de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), qui interdit les missiles balistiques et de croisière, terrestres ou aériens, ayant une portée de 500 à 5 500 km. Le litige en cours entre Moscou et Washington, sur les violations présumées du traité par la partie adverse, fait craindre une abrogation de celui-ci. Dans ce cas, les « euromissiles » russes et américains feraient leur retour dans un paysage stratégique européen de plus en plus militarisé.

Ainsi, les scénarios réalistes pour l’avenir de l’Europe annoncent une confrontation prolongée entre la Russie et les États-Unis, couplée à un éloignement entre la Russie et l’Europe. Il n’en est que plus nécessaire que, des deux côtés, on veille à prévenir les incidents, à renforcer la confiance et à éviter les conflits.

Dmitri Trenin, Revue Défense Nationale, juin 2017
https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2017-6-page-34.htm

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Dim 19 Fév 2023 10:13 
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Duc de Raguse a écrit:

J'aime bien la pensée buissonnante de Todd. Je pense qu'il a "prévu" la chute de l'URSS avec un mauvais raisonnement démographique, mais comme l'URSS a chuté et qu'il était un des rares à l'annoncer par édition, cela lui a conféré un grand crédit de prévisionniste. Todd a également annoncé la chute des USA, qui sont toujours là. En fait, sa prédiction de la chute soviétique a eu de l'aubaine et masque l'ensemble de ses analyses erronées - en fait, presque toutes les autres, sinon toutes car l'URSS ne s'est pas effondrée pour des raisons démographiques ni culturelles familiales.

En résumé, je trouve que Todd radote.

Concernant la guerre en Ukraine, je trouve ses réflexions intéressantes, car iconoclastes et un peu originales, mais dénuées de pertinence(s). Trop de slogans, de "sachoirs" (fausses affirmations cryptosavantes) de "sachant".


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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Dim 19 Fév 2023 16:28 
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Geopolis a écrit:
Je pense qu'il a "prévu" la chute de l'URSS avec un mauvais raisonnement démographique, mais comme l'URSS a chuté et qu'il était un des rares à l'annoncer par édition, cela lui a conféré un grand crédit de prévisionniste.

Et pourtant, avec un tel taux de natalité à l'époque et un taux de mortalité "anachronique", il était indéniable que la société russe traversait une crise démographique et sociale majeure.
Pourquoi, selon vous, aurait-il avancé les mauvaises raisons quant à l'effondrement du système soviétique ?
Cependant, je suis d'accord avec vous : tout ne s'explique pas uniquement par la structure démographique d'une population et ses structures familiales qu'il affectionne tant.

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Mer 19 Avr 2023 23:13 
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Duc de Raguse a écrit:
Et pourtant, avec un tel taux de natalité à l'époque et un taux de mortalité "anachronique", il était indéniable que la société russe traversait une crise démographique et sociale majeure.

Plus que les sociétés allemandes, chinoises, italiennes, irlandaises, tout aussi dénatalistes ?
Duc de Raguse a écrit:
Pourquoi, selon vous, aurait-il avancé les mauvaises raisons quant à l'effondrement du système soviétique ?

Parce que le système soviétique s'est écroulé économiquement, par banqueroute et déclassement économique et technologique (sa productivité réelle était celle d'un pays du Tiers-Monde) avant de s'écrouler dans les têtes : tous les Soviétiques ou presque voulaient troquer leur vie contre celle d'un Occidental.


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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Jeu 20 Avr 2023 10:58 
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Géopolis a écrit:
Plus que les sociétés allemandes, chinoises, italiennes, irlandaises, tout aussi dénatalistes ?

Ce n'est pas seulement la baisse de la natalité qui posait problème (le cas chinois est particulier) dans les années 1980, mais bien une hausse importante et inquiétante du taux de mortalité, inconnue alors dans les pays que vous citez.
Image
Ce n'est qu'au début des années 2010 qu'un retour à un régime démographique "normal" a été constaté.

Géopolis a écrit:
Parce que le système soviétique s'est écroulé économiquement, par banqueroute et déclassement économique et technologique (sa productivité réelle était celle d'un pays du Tiers-Monde) avant de s'écrouler dans les têtes : tous les Soviétiques ou presque voulaient troquer leur vie contre celle d'un Occidental.

Mais est-ce suffisant pour provoquer l'effondrement d'un régime politique (surtout lorsqu'on peut se "servir" chez ses alliés) ?
Des taux de mortalité infantile - qui peut être liée à un déclassement technologique il est vrai - et de suicide tout à fait anormaux annonçaient bien la fin de cette puissance.
Image
Les facteurs expliquant la disparition de cette puissance semblent donc liés.

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Lun 18 Sep 2023 17:30 
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Que pensez-vous des propos tenus par N. Sarkozy ?


Dans une interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy se livre à une analyse du conflit en Ukraine.
https://www.lefigaro.fr/politique/nicol ... s-20230816

Selon Nicolas Sarkozy, ni la Géorgie ni l’Ukraine n’ont vocation à rejoindre l’Otan, en raison de la « paranoïa anti-occidentale qui est depuis longtemps la tentation des dirigeants russes » et du « complexe d’encerclement du Kremlin ».

Sarkozy condamne toutefois l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Poutine a eu tort. Ce qu’il a fait est grave et se traduit par un échec », déclare-t-il. Mais selon lui, l’heure est désormais venue de trouver une issue à ce conflit car « la Russie est voisine de l’Europe et le restera ». Il affirme que des négociations avec le président russe sont toujours possibles. « On me dit que Vladimir Poutine n’est plus celui que j’ai connu. Je n’en suis pas convaincu. J’ai eu des dizaines de conversations avec lui. Il n’est pas irrationnel ».

Selon lui, seuls la diplomatie permettra d’arriver à une résolution du conflit. Interrogé sur la possibilité pour l’Ukraine de reconquérir la Crimée, occupée par la Russie depuis 2014, Sarkozy se veut sceptique. S’il considère que l’annexion de la Crimée est une « violation évidente du droit international », Nicolas Sarkozy rappelle aussi que la région était russe jusqu’en 1954, et qu’une grande partie de sa population éprouvait un sentiment d’appartenance à la Russie. Aussi, selon lui, « tout retour en arrière est illusoire ».


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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Lun 18 Sep 2023 20:03 
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Il dit exactement ce que le bon sens devrait recommander.
J'ai des doutes que la plupart des occidentaux "va t'en guerre" - tant qu'elle est loin de chez eux et que leur population ne fasse pas encore les liens avec l'inflation galopante qu'ils subissent (du moins en Europe) - suivent ces sages conseils.

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 Sujet du message: Re: Les causes de l'invasion de l'Ukraine
MessagePosté: Lun 18 Sep 2023 20:36 
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Inscription: Jeu 14 Sep 2023 20:41
Messages: 104
Duc de Raguse a écrit:
Il dit exactement ce que le bon sens devrait recommander.

Je ne sais pas si c'est le bon sens. J'ai lu le texte dans le Figaro magazine et je n'ai pas été vraiment convaincu.


Duc de Raguse a écrit:
J'ai des doutes que la plupart des occidentaux "va t'en guerre" suivent ces sages conseils.

Les Occidentaux vont probablement suivre un chemin différent de celui qui est suggéré par Nicolas Sarkozy.


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