Geopolis a écrit:
il faut considérer, d'un point de vue otanien, cette guerre comme une guerre civile (ou d'indépendance ukrainienne) de l'empire poutinien : nous armons des anti-poutiniens - qui donc ne réclament que cela - pour user Poutine.
Sauf que cela ne fonctionne nullement. Ce n'est pas en interdisant dans plusieurs pays d'Europe occidentale (je ne parle même pas des alentours de Kiev...
) la littérature, la langue ou la musique russe, en envoyant drones et missiles sur le sol russe qu'on va faire augmenter le nombre d'opposants à Poutine en Russie. Ils font désormais bloc avec leur président. Comme stratégie d'usure c'est bigrement mal pensé.
Quant à cette "guerre civile", l'OTAN n'est pas étranger à son déclenchement. Sans le soutien inconditionnel de Washington et des occidentaux à Kiev avant 2010 et surtout après 2014 le gouvernement aurait été obligé de négocier avec les autonomistes/séparatistes et cette guerre aurait pu être évitée. On sait malheureusement que les accords de Minsk n'ont été souhaités que pour gagner du temps et armer l'Ukraine du point de vue occidental. Poutine a cette date hésitait encore fortement. C'est d'ailleurs à cette date que les premiers "conseillers militaires" américains et de l'OTAN sont venus à Kiev.
Geopolis a écrit:
après un siècle de "démoralisation" planifiée par le KGB pour nous rendre pacifistes, doutant, honteux et haineux de nous-mêmes.
Nous n'avons pas eu besoin d'eux pour cela (le KGB n'existe d'ailleurs pas dans les années 1920). Ce sont Londres et Washington qui nous ont fait sans cesse la leçon durant l'Entre-deux-Guerres comme quoi nous étions des militaristes et nationalistes patentés et bornés, des dangers pour la sécurité en Europe, qu'il fallait être plus bienveillants à l'égard de l'Allemagne, même sous l'autorité d'un Hitler. On connait la suite...
Quant à l'après 1991, c'est encore une fois l'excès de confiance des Etats-Unis, persuadés d'avoir terrassé le mal, qui nous a fait beaucoup de mal. Tous les dirigeants d'Europe occidentale, sous le coup d'une politique libérale d'austérité de réduction des dépenses publiques ont alors "cassé" leur jouet, soit leur armée nationale, le Royaume-Uni et la France en premiers.
Le KGB n'a rien à voir là-dedans, à moins que ne vous perceviez certains partis "gauchistes" comme le relais de Moscou (au bord de la faillite en 1998) dans les pays occidentaux. Et quand bien même, ces personnes n'étaient pas au pouvoir et ne pouvaient prendre pareille décision.
Geopolis a écrit:
User Poutine est géopolitiquement pertinent pour deux raisons : il est mafieux - une cause qui doit mobiliser tous les moyens prétendument humanitaires et humanistes - et impérialiste. Je passe les considérations totalitaires, ultra-nationalistes et colonialistes (telles celles qui arrangent Poutine) parce que d'aucun aurait encore la légitimité d'y adhérer.
Il faudra nous démontrer en quoi il est plus "mafieux", "nationaliste" et "colonialiste" que ceux d'en face.
Lorsque je regarde froidement une carte de l'Europe récente, je ne peux qu'observer un élargissement à l'Est de l'Europe de l'OTAN à partir de la fin des années 1990, alors qu'aucune raison ne le justifiait, si ce n'est d'étendre l'
hegemon des Etats-Unis sur de nouveaux pays vassaux - qui venaient juste de sortir du giron russe - dans une logique impérialiste.
Je ne vois rien du côté de la Russie (l'intervention en Géorgie n'est qu'une réponse à cela).
Il faudrait éviter d'inventer un passé qui n'a jamais existé et faire oublier les torts des occidentaux dans cette affaire.