Nous avons des difficultés à comprendre la nouvelle Russie. L'ancienne a pris un coup énorme sur la tête. Comme on voit bien que le communisme a détruit la société civile et que les russes n'arrivent pas à construire une véritable économie, seulement riches de leurs matières premières, beaucoup d'observateurs pensent que la Russie doit bien avoir conscience de sa faiblessse. Le sentiment de confiance qui semble l'habiter serait donc de façade et du à un seul homme, Poutine, ancien du KGB, spécialiste de l'intox, qui élève la voix mais sait bien que la Russie n'est pas une vraie grande puissance. Cette analyse est erronée. La Russie actuelle a au contraire un sentiment de supériorité. Elle est sure d'avoir à remplir une mission historique unique au monde, dit un auteur dans Commentaire (Nr 130). Elle pense qu'elle seule peut rapprocher l'Orient et l'Occident car elle est les deux à la fois. C'est l'idéologie officielle. l' Amérique reste l'ennemi. L'occident décadent est dégénéré et va à sa perte ayant perdu sa spiritualité. D'où les déclarations de Poutine sur la démocratie dont il ne veut pas pour la Russie. La Chine non plus d'ailleurs. Pour les anciens communistes, la démocratie reste le pire des systèmes et elle n'est pas le seul système. Elle émet de la faiblesse politique, paralyse, gêne le choix des meilleures solutions pour un pays. Les russes voient ainsi l' Occident. Ils ne l'admirent pas en dépit de sa prospérité et ne croient pas qu'à terme il dominera.
_________________ Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.
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