Geopolis a écrit:
Je vois, je vois, je vois...
Je vois un Poutine toujours prêt à se conduire en héritier des empereurs romains d'Orient, prenant l'occasion de se poser en protecteur des chrétiens orthodoxes, donc des Arméniens, contre un ennemi autrefois lié à la terreur tatare, et qui fera ce qu'il faut pour acheminer en Arménie de quoi tenir indéfiniment en échec les Azéris, ethniquement liés par la langue aux Turcs.
Je vois Erdogan, l'autre héritier contestataire et ignorant de l'Empire romain d'Orient, mais aussi des sabres conquérants du sunnisme et de la nation turque, de Constantinople au Tibet, juché sur son armée médiocre qu'il n'osera pas lancer contre l'Arménie pour le centenaire d'un génocide nié.
Les deux sont à la peine sur tous les fronts qu'ils ont ouverts, comme des plaies, et qu'ils peinent à refermer à leurs avantages. Erdogan pense déjà à ouvrir son quatrième front contre les mécréants, dans les Balkans, où il ne trouvera pas d'Occidentaux mais des Européens de l'Est en cours de réanimation après l'épisode communiste, et en premier lieu, encore et toujours, comme en Syrie, en Libye et dans le Caucase, la Russie.
Je vois les hordes criminelles de l'internationale djihadiste sunnite - les véritables caricatures de l'islam -, accourues en Orient pour tuer du Syrien et de l'Irakien avant d'en être expurgées, recueillies par Erdogan et redirigées par lui en Libye et en Azerbaïdjan pour servir de supplétifs hargneux mais lâches dans ses illusoires entreprises de restauration de l'Empire ottoman, que les Jeunes Turcs ont anéanti à jamais en en brisant la mosaïque pluriethnique.
Je vois un Azerbaïdjan surestimant ses citoyens peu instruits et par-là plus impuissants que les Arméniens en tout art, y compris celui de la guerre. De plus, l'Azerbaïdjan ne joue pas sa peau.
Je vois des Arméniens qui se posent en collectivité acculée, jouant sa peau, par-là en guerre totale et plus dangereuse.
Je vois le spectateur auquel personne ne pense, l'Iran, qui regarde ses deux ennemis "romains", russe et turc, se battre et s'affaiblir entre eux.
Je vois, pour les décennies puis les siècles à venir, un des mouvements qui poursuit la lente extinction des Turcs en Orient et le retour des Grecs, des Perses, des Arméniens, des Levantins, des Arabes, des Kurdes, bref de tous ceux qu'ils n'ont pu entièrement éradiquer tout en les évinçant par chauvinisme patrilinéaire.
Je vois un Israël de plus en plus paumé géopolitiquement à mesure qu'il s'orientalise dans la culture et tourne le dos à l'humanisme judéo-chrétien, j'entends à ce qu'il avait de chrétien dans ses valeurs.
Je vois le résultat du retrait américain, car les USA pacifiaient le monde avec de meilleurs sentiments que n'importe quel gendarme avant et après eux.
Quant à l'Europe occidentale, elle n'interviendra pas, attendant de revenir, par réaction, à la discipline belliqueuse qui lui valut de belles gloires, et - hélas - aux dépens de sa généreuse tolérance humaniste, abandonnée à ses colonies culturelles américaines, indiennes, chinoises et sud-coréennes, pour le plus brillant avenir à long terme de ces dernières. Dans 500 ans, il y aura des Arméniens dans le Caucase, et des turcophones qui s'accrocheront à des entités étatiques moribondes et corrompues, quelque part entre Istambul et le Tibet.
on croirait lire du Nostradamus

Plus sérieusement, ce conflit n'a que trop duré. D'un coté, il y a des Arméniens enclavés "Haut Karabagh", de l'autre près d'un millions de réfugiés Azéris depuis 30 ans.
Les Arméniens du Haut Karabagh devrait revenir à la table des négociations et demander une autonomie plutot que l'indépendance, avec le retour des réfugiés Azéris. De l'autre coté, l'Azerbaidja devrait accepter cette autonomie culturelle sous condition du retour de sa souveraineté.
L'Arménie pourrait même en profiter pour dealer une ouverture des frontières avec l'Azerbaidjan et pourquoi pas la Turquie (si elle n'est pas trop gourmande et qu'elle ne demande pas une reconnaissance du génocide).
Bref l'Azerbaidjan ne peut que négocier, la reconquête du Haut Karabagh risque de lui couter cher.