Aigle a écrit:
J'en déduis que les dirigeants occidentaux ont commis deux erreurs : sous-estimer la résilience russe... et ignorer le fait que la Russie n'est pas du tout isolée. Cela interroge sur les capacités d'évaluation des administrations de Paris, Bruxelles ou Washington...
Les dirigeants occidentaux font quelquefois des erreurs mais il n'ont pas fait l'erreur de rester les bras croisés. Ils ont pris des initiatives. Ils ont immédiatement annoncé des sanctions après le 24 février 2022. On peut discuter de l'efficacité des sanctions, mais les sanctions étaient nécessaires pour montrer la désapprobation de l'Occident.
Jacques Sapir et d'autres analystes affirment que l'industrie d'armement fonctionne bien malgré les sanctions. Cela est indéniable mais la quantité et surtout la qualité des armes et munitions seraient sans doute meilleures sans les sanctions.
Vladimir Poutine, a reconnu mercredi 29 mars que les sanctions internationales visant Moscou pour son offensive en Ukraine "peuvent" avoir des conséquences "négatives" à "moyen terme" sur l'économie russe, après avoir pourtant vanté durant des mois l'adaptation de la Russie face à cette nouvelle conjoncture.
La Russie a enregistré une croissance de 3,6 % en 2023. « Il faut relativiser ce succès » affirme l'économiste
Vladislav Inozemtsev. L'économie russe bénéficie des très larges dépenses de l'Etat, à hauteur de 8.300 milliards de roubles (90 milliards d'euros), soit 4,85 % du PIB. Cet argent est tiré des fonds de réserve et des exportations pétrolières.
Aigle a écrit:
Et on voit aussi une capacité inattendue des industriels russes à répondre aux besoins des militaires...y compris dans les secteurs technologiques.
En ce qui concerne la "technologie", la résilience de la Russie est incertaine. Les effets des sanctions ne doivent pas être sous-estimées (cf. Agathe Demarais).
Aigle a écrit:
En revanche je prévois deux problèmes pour les Russes :
- Dépendance extrême à l'égard des chinois et des indiens
- Problèmes futurs de reconversion de son industrie qui comme à l'époque soviétique est dominée par le complexe militaro industriel..
Le principal danger pour l'économie porte un nom :
Poutine. C'est lui qui a décidé l'opération Z dont les conséquences économiques sont considérables. La pénurie de main d'œuvre est le principal problème. Les hommes ne peuvent pas être au four et au moulin. Les effectifs de l'armée ont fortement augmenté, ce qui est inévitable dans un contexte de guerre longue. On approche du 800ème jour de guerre.
La hausse des taux d'intérêt est un autre problème plus ou moins grave. Elle est nécessaire pour enrayer la baisse du rouble. Cette baisse est une conséquence de la guerre et des sanctions économiques. La hausse des taux d'intérêt n'encourage pas les investissements dans le secteur privé.