Le salon géopolitique de Passion-Histoire

C'est plutôt la décision d'un pays en grande difficultés. Je vois plus cela comme une démonstration de faiblesse que de force...

A.

Ce n'est ni de la faiblesse, ni de la force, mais la réponse du berger à la bergère. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette.

Certes mais c'est le rouble qui s'écroulait. Pas le dollar ou l'euro...

A

Hé bien Poutine vient d'y trouver une parade qui pourrait tenir, sauf écroulement généralisé de son économie.

Cette méthode est efficace à court terme, mais probablement suicidaire à plus long terme. Elle incite les pays européens à diversifier leurs approvisionnements. Cela me semble inquiétant pour l'avenir de la Russie.
Il faut voir jusqu'où iront les pays européens dans leur volonté de diversification.
Dans cette affaire, tout le monde est perdant car la diversification sera couteuse pour les Européens, notamment les Allemands et quelques autres.

En tout cas, après deux mois de sanctions économiques draconiennes de l'Occident contre la Russie (on nous annonçait il y a un mois que l'économie russe serait "à terre" très bientôt), on ne peut que constater que l'inutilité absolue de ces mesures sur la capacité à contraindre la Russie à cesser les hostilités.

Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne me souviens pas d'un éditorial qui aurait annoncé la fin des hostilités à brève échéance.
Je ne me souviens pas d'un chef d'Etat (Biden, Johnson, Macron, etc) qui aurait annoncé la fin des hostilités à brève échéance.
Les sanctions économiques contre la Russie n'ont pas été conçues pour forcer Poutine à terminer le conflit à brève échéance. En revanche, elles peuvent montrer que Etats-Unis et ses "amis" sont capables d'aller très loin dans les sanctions quand ils le jugent nécessaire. C'est un message envoyé à certaines nations (peut la Chine ?) au cas ou elles seraient tentées de se lancer dans des aventures hasardeuses.

Cela avait pourtant fait le "buzz" à l'époque : https://www.francetvinfo.fr/monde/europ ... 87341.html
Propos du ministre de l'économie française le 1er mars :
Les sanctions seront appliquées jusqu'à ce que "Vladimir Poutine revienne à de meilleures intentions en Ukraine"
"Le fameux trésor de guerre de Vladimir Poutine est déjà réduit à presque rien. Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe"

Au passage, Boris Johnson n'est pas un chef d'Etat.

Bien sur que oui ... Mais, il faudrait aller plus loin. L'UE étant ce qu'elle est, des sanctions "dures" ne sont possibles qu'avec un consensus général pour les appliquer. Or, plusieurs pays, dont l'Allemagne, sont fortement dépendants au gaz et au pétrole russe.

Alors, si on veut des sanctions efficaces, il va falloir ne plus dépendre des matières premières en provenance de Russie. Est-on prêt à en payer le prix ? Si on n'est pas prêt à en payer le prix, ce ne sont que de vaines gesticulations.

Mais, plusieurs spécialistes notent qu'il y a une volonté de moins dépendre des approvisionnements russes. Des vieux projets qui avaient été abandonnés sont remis en route, terminaux de gaz, aires de stockage, ... A terme, si tous ces projets aboutissent, la victoire de Poutine pourrait être une victoire à la Pyrrhus.

Au fait, les actions de rétorsions ciblées des russes montrent qu'ils savent ce qu'ils font. Ils ont bloqué la livraison de gaz à la Pologne et à la Bulgarie, mais pas à l'Allemagne.

Il me semble bien hasardeux et pour le moins prématuré de parler d'"inutilité absolue" des sanctions au motif qu'elles n'ont pas conduit à l'abandon de l'invasion en moins de 2 mois.
Je ne vois pas qui imaginerait que les sanctions puissent mettre à genoux l'économie russe dans un tel délai. Ce type de mesure fait effet dans la durée.
Il est difficile de mesurer à ce stade l'efficacité des sanctions, et même si elle était médiocre, les sanctions ne seraient pas pour autant inutiles au regard des efforts, contraintes, coûts et risques qu'elles engendrent en Russie.
La Russie a réussi pour l'instant à éviter un effondrement du rouble. Elle a néanmoins du mal à financer sa dette. On arrive semble-t-il à une échéance importante le 4 mai (échéance d'obligations russes libellées en dollars) où elle pourrait être déclarée en défaut de paiement. On verra ce qu'il en sort mais ça ne ressemble pas, selon moi, à une "inutilité absolue".

Le principal doute qu'on pouvait avoir, c'est que ces sanctions fassent effet dans un délai compatible avec le rythme des opérations militaires (autrement dit avant que l'Ukraine ne se soit effondrée). Il me semble que c'est maintenant une hypothèse à ne pas écarter au vu la tournure que prennent les opérations militaires.
L'autre doute, évidemment, c'est de savoir si les économies européennes vont pouvoir supporter les efforts générés par ces sanctions, ou si viendra le moment où l'on verra des manifestations de gens, vêtus ou non de gilets colorés, et qui refuseront de baisser le chauffage pour Marioupol un peu comme leurs prédécesseurs ne voulaient pas mourir pour Dantzig.