altarry a écrit:
je ne pense pas qu'une neutralité à l'autrichienne ou à la finlandaise soit la la solution. (mais c'est en effet peut être celle à laquelle on arrivera en "repoussant" le problème à plus tard)
Je ne pense pas que cela rassurera les autorités ukrainiennes sur les intentions russes. Ils (les russes) ont déjà attaqué trois fois l’Ukraine (crimée, donbass*2). Je serais ukrainien je ne croirais pas en des garanties russes futures et j'aurais un doute relatif sur les garanties occidentales.
Et je ne pense pas que les autorités russes veuillent d'une Ukraine dans l’union européenne. Un Ukraine démocratique et libérale aux portes de Moscou est trop dangereuse pour eux.
A.
Tout à fait d'accord.
Si on regarde dans l'histoire de l'Europe quels ont été les pays neutres, j'en vois trois types :
- ceux dont la neutralité a été reconnue par l'ensemble des grandes puissances concernées : c'est le cas de l'Autriche depuis 1955 (merci du lien Jean-Marc). Je lis cependant dans cet article que cette neutralité tend à disparaître depuis l'entrée dans l'UE et plus encore à présent.
- ceux dont la neutralité a été garantie par une grande puissance, comme la Belgique au XIXème siècle par la Grande Bretagne : cette garantie a pu jouer un temps un rôle dissuasif. Mais ça n'a pas bien fini.
- ceux qui ont été capables de créer par eux-mêmes une dissuasion suffisante envers tout agresseur pour que le jeu n'en vaille pas la chandelle. On pourrait penser à la Suisse ou à la Suède.
Donc, une neutralité à l'autrichienne me paraît bien improbable puisqu'on pourra toujours douter de sa reconnaissance par la Russie. En 1994, la Russie a garanti les frontières ukrainiennes. Depuis 2014, elle les a violées 3 fois. La parole russe a été complètement démonétisée avec cette agression (enfin, pourrait-on dire), de sorte qu'on aura du mal à accorder la moindre confiance à tout papier signé par elle.
Peut-on envisager aujourd'hui une neutralité du type Belgique 1830 ? Garantie par l'OTAN mais sans que l'OTAN y ait des armées ? Cela me semble douteux mais l'heure va peut-être se révéler propice aux inventifs.
Reste le 3ème cas, et l'on voit que l'Ukraine a déjà su créer un début de dissuasion, je pense que Poutine commence à trouver que la chandelle est plus chère que prévue.
Mais une neutralité imposée par les circonstances géopolitiques impliquerait que l'Ukraine renonce à entrer dans l'OTAN et dans l'UE (si l'on regarde l'exemple autrichien). C'est faire peu de cas des éventuelles volontés populaires dans ce sens.