Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Les prévisions mises à jour récemment par l'Institute for the Study of War (ISW) :




Sujets immédiats à surveiller :
• Les forces russes vont probablement capturer Marioupol ou forcer la ville à capituler dans les prochains jours ;
• Les renforts russes et la prise d'Izyum le 1er avril pourraient permettre une nouvelle offensive russe à travers Sloviansk pour rejoindre les forces russes dans l'oblast de Louhansk ;
• Il est peu probable que les forces russes retirées de l'axe de Kiev fournissent une puissance de combat significative dans l'est de l'Ukraine dans les prochains jours.
• Les contre-offensives ukrainiennes soutenues à l'est d'Ivanikva (nord-ouest de Kiev) vers le fleuve Dnipro pourraient couper les lignes de communication des forces russes qui ne se sont pas encore retirées vers la Biélorussie.

Le compte rendu du Institute for the Study of War (ISW)




TRADUCTION
• Nous évaluons maintenant que la Russie a révisé son plan de campagne en Ukraine après l'échec des opérations visant à s'emparer de Kiev et d'autres grandes villes ukrainiennes tout au long du mois de mars.
• Les affirmations du Kremlin selon lesquelles l'objectif principal de la Russie a été l'est de l'Ukraine tout au long de la guerre sont fausses et visent à dissimuler l'échec de la campagne initiale de la Russie.
• L'effort principal de la Russie se concentre désormais sur l'est de l'Ukraine. Les forces russes cherchent à capturer l'intégralité des oblasts de Donetsk et Louhansk.
• Les forces russes prendront probablement Marioupol dans les prochains jours mais continuent de subir de lourdes pertes.
• Les forces russes cherchent à fixer sur place les forces ukrainiennes autour de Kharkiv.
• Les forces russes ont capturé Izyum après trois semaines de combats le 1er avril et tenteront d'avancer vers le sud-est pour rejoindre les forces russes dans l'oblast de Louhansk dans les prochains jours.
• Les forces ukrainiennes ont repris de vastes étendues de terrain au nord-ouest et à l'est de Kiev au cours des dernières 24 heures, mais la Russie a réussi à retirer des éléments de ses forces endommagées pour les conduire vers la Biélorussie.
• Le Kremlin continuera d'acheminer des renforts (y compris des remplaçants individuels de mauvaise qualité en provenance de Russie et des unités endommagées redéployées du nord-est de l'Ukraine) vers des opérations dans l'est de l'Ukraine, mais il est peu probable que ces forces dégradées permettent à la Russie de mener à bien des opérations offensives à grande échelle.

Malheureusement pour les ukrainiens je pense que les forces russes devraient prendre le Donbass. Après c'est de savoir dans quelles conditions. Une "promenade de santé" me semble exclue. Une avance lente, meurtrière et difficile est sans doute le scénario le plus probable.

A.

Cette opération spéciale se transforme de plus en plus en boucherie...

A.

C'était prévisible. Alors, sur de nombreux forums, l'armée russe a la réputation d'être historiquement violente. Soyons honnête, si on compare à ce qui se passe sur les différents théâtres d'opérations, les russes ne sont pas plus violents des militaires africains, ceux des différents pays d'Asie, ou de ceux qui sévissent en Amérique du Sud. Il n'y a que dans les armées européens où le pouvoir politique demande aux militaires d'obéir aveuglément aux lois de la guerre. Mais, en cas de conflit vital, comment de temps avant qu'on jette ces directives aux orties ?

Merci pour ce saint rappel !
A entendre (ou à lire) certains commentaires actuels sur cette guerre que certains qualifient de "barbare", il faudrait leur rappeler ce que les générations antérieures - surtout au XXème siècle (au Moyen Age, il me semble que les êtres humains étaient plus "civilisés") - ont réalisé comme horreurs.
A titre d'exemple, des "génocidaires" entrant dans une demeure de personnes âgées ne ressortaient sans doute pas de la sorte après s'être fait "engueuler".

Ce n'était pas le sens de mon propos. C'était plutôt la manifestation que l’opération spéciale qui devait à priori être courte risque de se transformer en une guerre longue et meurtrière.

A.

C'est bien pour cela que la décision de Poutine en a surpris plus d'un...
Comment pouvait-il espérer une seule seconde que l'armée russe soit accueillie comme "libératrice" - avec tout ce qui s'est passé pour les Ukrainiens depuis 1917 (surtout avec le conflit du Donbass durant depuis 2014) - en Ukraine et que cette opération ne soit qu'une promenade de santé de quelques jours ?
Ce postulat réduit en fumée, il ne reste plus à la Russie qu'à entrer dans un confit beaucoup plus long et plus "sale".
Les générations futures auront peut-être davantage d'éléments que nous qui leur permettront de comprendre cette décision hautement incompréhensible.

Pour les tenants de la "Grande Russie", ou d'un grand espace "slave", tous les peuples slaves rêveraient de se trouver réunis dans une seule entêtée. En fait, on retrouve ce fantasme dans de nombreux groupes suprémacistes, ils voient "EUX", un groupe d'individus appartenant à un même peuple et les "AUTRES", tous les groupes qui ne sont pas "EUX" et qui lutteraient contre leur suprématie. Donc, il faut lutter contre les "AUTRES", et une fois qu'on aurait libéré les "NÔTRES" qui sont sous l'influence d'autres groupes ils comprendraient l'avantage de faire partie du groupe, donc de "NOUS".

La réalité que montre l'histoire, c'est que notre meilleur ennemi est souvent notre voisin, celui qui nous est presque semblable, mais qui est le plus à même de nous créer des turpitudes (nous piquer notre terre, nous empêcher de vivre comme on veut, ...).

Bref, Poutine, mais aussi la clique qui l'entoure et le soutient, semblent s'être convaincus qu'ils seraient accueillis en libérateurs. N'oublions pas le discours de Poutine quelques jours avant le déclenchement des hostilités où il niait la réalité de la nation et du peuple ukrainien disant qu'ukrainiens et russes faisaient parti du même peuple. En fait, par son intervention, Poutine a montré que la nation ukrainienne existe : ce sont tous les habitants de l'Ukraine, russophones ou non, qui ne désirent pas vivre dans leur pays sous domination russe. Bref, Poutine vient de démontrer l’existence de la nation ukrainienne, et cette nation n'entends pas être dissoute dans la nation russe.

Je suis un peu plus dubitatif sur l'adhésion des russophones, à qui on interdit de pratiquer leur langue dans les actes courants. Même Bismarck s'est cassé les dents en essayant de germaniser les Polonais de Prusse. Ce genre de pratique donne rarement des résultats et finit mal en général. Guerre, épuration ethnique par expulsion ou pire.