Duc de Raguse a écrit:
la situation a fortement changé depuis mon message du 21 mars
Mon opinion est qu'il ne faut pas regarder uniquement ce qui a changé. Car beaucoup de choses n'ont pas changé en Ukraine.
On a découvert de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev. Quant à la gare de Kramatorsk, elle a été visée par une frappe de missile attribuée à la Russie. C'est une violence que l'on ne soupçonnait peut-être pas, mais le reste n'a pas changé. On connait la nature des combats autour de certaines villes, par exemple Kharkov.
Les pertes subies par l'armée russe (200 morts chaque jour et des centaines de blessés) prouvent qu'elle est enlisée dans des combats difficiles. Je ne vois pas où est le
« changement ».
Jean-Marc Labat a écrit:
Vous raisonnez à l'occidentale comme quoi l'ennemi est le mal absolu qui doit être vaincu de façon définitive par une reddition inconditionnelle.
Il me semble évident que Poutine avait espéré une reddition inconditionnelle quand il a déclenché la fameuse "opération militaire spéciale" le 24 février. Il voulait placer un gouvernement fantoche à Kiev pour remplacer le gouvernement de Zelensky. Quelques jours plus tard, il a compris que cela n'était pas possible. Il a donc renoncé (provisoirement ou définitivement) à cet objectif. Mais je ne vais pas accepter facilement ceraines analyses qui florissent sur le net. Je ne crois pas à une volonté de
« ménager » l'armée ukrainienne ou la population ukrainienne. Il est évident pour moi que Poutine ne veut pas exterminer la population ukrainienne, mais il ne souhaite pas véritablement la ménager pour autant. Les centaines d'obus qui sont tirés quotidiennement à Kharkov et Marioupol attestent de la violence des combats. La situation est donc très éprouvante pour les soldats et les civils.
Si l'encerclement de Kiev n'est plus qu'un mauvais souvenir, c'est uniquement parce que l'armée russe a échoué face aux forces ukrainiennes dans ce secteur.
Jean-Marc Labat a écrit:
Je ne crois pas à une volonté d'occuper totalement l'Ukraine, ce qui paraît hors de portée de l'armée russe, mais un souci de la neutraliser, au moins militairement en lui interdisant de rejoindre l'Otan. Prendre des villes, faire des combats de rue est extrêmement coûteux en homme et en matériel, les derniers exemples l'ont montré, à Mossoul notamment. Zélinski a ouvert la porte en mettant la neutralité de l'Ukraine sur la table, il semble que l'avenir du Donbass soit la pierre d'achoppement actuelle.
L'objectif de Poutine n'était pas de prendre les grandes villes dans la partie occidentale de l'Ukraine. Mais il voulait prendre Kiev et plusieurs grandes villes (Marioupol, Mikolaïv, etc).
Au début du mois de mars, l'armée russe a réussi à prendre possession de Kherson malgré une forte résistance des soldats ukrainiens.
Jean-Marc Labat a écrit:
Pour l'instant, nous sommes en pleine période de raspoutitsa qui entrave toute opération militaire d'un côté comme de l'autre.
Il faut nuancer ce propos. Dans le sud de l'Ukraine, les conditions sont relativement bonnes.