Dupleix a écrit:
Je m’étais efforcé de ne plus répondre à ce que je lis sur ce forum, mais là…
Et vous aviez tort. L'échange de vues, c'est toujours sain !
Sinon, on peut boucler définitivement la vérité de certains dans une boite et déclarer que tout ce qui est autre doit disparaitre.
Vous noterez toutefois que dans nos échanges précédents, j'étais pratiquement le seul à citer historiens, démographes et diplomates pour illustrer mes propos. Vous êtes souvent resté dans le jugement de valeur, sans véritablement entrer dans le sujet.
Dupleix a écrit:
La ligne la plus dure, vraiment ?
Oui, c'est la ligne la plus dure qui empêche toute négociation. En défendant publiquement cela, Zelensky fait le choix de rendre toute négociation impossible avec Moscou, qui n'acceptera jamais que la Crimée retourne à l'Ukraine. Cela veut dire que galvanisé par l'aide colossale des Occidentaux, il joue la note la plus haute (à quand une demande d'annexion de Moscou ?) et que cette guerre - sauf victoire américaine probante dans les prochaines semaines/mois - va durer encore bien longtemps.
De plus, tout le monde avait fait plus ou moins une croix sur la Crimée depuis son intégration à la Russie en 2014.
Dupleix a écrit:
Comment pourrait-on y « retourner », alors qu’aucun traité n’a modifié ces frontières depuis et que, de ce fait, il ne s’agit que de les respecter ?
Il y a autre chose que les traités : les situations de fait.
Avant l'attaque russe de 2022, le monde semblait avoir oublié la Crimée depuis près de 8 ans, tout comme le Donbass.
De plus, en 1991 la situation géopolitique était tout autre : l'URSS était au bord de l'implosion, avec une société en totale décomposition et des Occidentaux pas encore occupés à attirer les anciennes républiques socialistes dans l'orbite de l'OTAN. En trente ans les choses changent. Le traité de Vienne n'a même pas tenu aussi longtemps, alors ces reconnaissances de circonstance de ce type, vous pensez.
Après, on peut toujours sauter sur sa chaise comme un cabri en criant "la Crimée, la Crimée, la Crimée !", cela ne changera pas grand chose à l'affaire.
Dupleix a écrit:
Certes, si l’on considère comme certains ici que « la force prime le droit », alors les traités n’ont aucune valeur, et on peut effectivement penser que les frontières d'un état coïncident avec la ligne de front.
D'un autre côté nous n'avons pas vu beaucoup d'habitants de la Crimée se révolter contre Moscou en 2014 (et depuis), ni demander un retour vers Kiev.
Même si le chiffre du référendum organisé à l'époque fut quelque peu excessif, la majorité de la population souhaitait tout de même ce rattachement. Cela a autant de valeur qu'un traité, non ?