Méandre a écrit:
Mais je doute que l'arrivée des oligarques autour de Poutine et la reprise en main de différents secteurs stratégiques du pays est fait revenir massivement les têtes pensantes qui ont fuit les années 90. L'investissement dans les sciences n'est semble-t-il pas à la hauteur des pays occidentaux.
Les oligarques mis au pas depuis les années 2000 n'étaient pas scientifiques, par contre la politique privée et personnelle menée par ces derniers semblait dangereuse au pouvoir russe, étant donné qu'ils se taillaient des pans entier du patrimoine national. Leur mise au pas a généralement été saluée par tout les spécialistes étrangers des mondes russes.
Lorsqu'un pays est le 1er producteur d'ingénieurs au monde - en valeur relative - il est difficile d'affirmer qu'il serait en retard dans le domaine scientifique. La Russie forme près de 500 000 ingénieurs par an contre 350 000 aux Etats-Unis et... 37 000 en France.
Par ailleurs, il y a une tradition depuis l'ère soviétique, dans une moindre mesure impériale, en Russie : développer la recherche liée à la physique et à la chimie. 12 "Nobel" en physique ce n'est pas rien.
Méandre a écrit:
La taille du pays, sa préparation à d'éventuelle sanction, ses choix stratégiques accès sur la fourniture de matières premières, c'est l'économie de la Russie et ses alliés, ce qui n'est pas tout à fait pareil.
Un pays pratiquement vide, soumis dans ses parties septentrionales à des contraintes et aléas bioclimatiques importants...
Quoi qu'il en soit, les dirigeants occidentaux promettaient au printemps et à l'été 2022 son effondrement.
Comment prétendre cela alors que ceux-ci auraient tout "anticipé" ?
Je pense que ce qu'on peut observer ici est surtout le signe d'une profonde méconnaissance de leur part de l'état de l'économie et du pays en général.
Lorsqu'on prétend combattre un adversaire, ne pas le connaitre est plus que problématique, surtout lorsqu'on veut le "ruiner".
Quant aux "alliés" russes, en dehors de la Biélorussie - pour le moment, tant que la Russie n'est pas en position de perdre, ce pays plutôt faible, est à ses côtés, mais cela ne sera plus le cas si la Russie est défaite -, il n'y en a pas vraiment. Des rapprochements d'anciens ennemis (comme l'Iran) ou d'Etats au voisinage plutôt compliqué (Chine ou Corée du Nord) se sont opérés essentiellement par opposition de ceux-ci aux Etats-Unis, moins dans une volonté de soutenir Moscou.
Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, ne remplacera jamais l'adage opposé.
Méandre a écrit:
Par la naïveté et l'ignorance, quelques personnes mal intentionnées distillent de fausses informations, elles sont reprises en boucle sans réflexion ni vérification.
Merci pour ce constat.
Avouez tout de même que venant de personnes qui sont au pouvoir cela fait désordre, surtout lorsqu'elles justifient d'intervenir au nom de la "démocratie". Des personnes ignorantes ou menteuses, voire manipulatrices c'est limite pour défendre des valeurs "démocratiques".
Méandre a écrit:
La dictature de l'immédiateté, cela n'empêche pas les commentateurs de revenir sur ces grossières erreurs dans des discussions plus approfondies.
Vous m'indiquerez où se trouvent ces "discussions approfondies" - et j'ai envie d'ajouter impartiales - dans nos médias, car je ne suis pas encore tombé dessus.
En dehors d'ânonner que Poutine est Hitler (ou Staline), que sa population est composée de soumis arriérés (on dirait la presse française et une certaine "élite" d'après la guerre de Crimée et cela jusqu'en 1892) et qu'il veut envahir toute l'Europe (
), je ne parviens pas à saisir des apports factuels et réalistes dans ces "analyses", se fondant avant tout sur des jugements moraux étayées par des affirmations le plus souvent fallacieuses (les interventions ponctuelles de Pouzet ici-même en sont les parfaites illustrations : Poutine est un diable - totalement stupide au passage - qui veut tuer tout le monde, donc il faut le tuer... bonjour le niveau...)
Méandre a écrit:
Et je suis forcé de constater ma place dans cet assemblage de blocs. Pas sûr d'être le bienvenue en Russie.
Personnellement, je ne me sens pas solidaire des choix de mes dirigeants, surtout lorsque ceux-ci écrasent les classes moyennes d'Europe occidentales - au bénéfice des Etats-Unis. Je rappelle que ces "sanctions" ont coûté au pays de l'UE 185 milliards de dollars en 2023 rien qu'au niveau énergétique et que ces pays ont connu un déficit très lourd (jamais vu) de leur balance commerciale de 400 milliards d'Euros en janvier 2023.
Il est certain que l'inflation actuelle est un résultat de cette politique funeste - je ne comprends toujours pas qu'une puissance comme l'Allemagne ait accepté cela, surtout d'accepter le sabotage de son gazoduc par Washington et son allié norvégien (qui a vu ses ventes de gaz bondir depuis...
), alors que cette source d'énergie était peu chère pour elle et essentielle pour son industrie - et je trouve que c'est cher payé pour soutenir un projet étasunien d'expansion dans les ex-Républiques de l'URSS.
Par contre, je pense que les peuples savent faire la différence - nous ne sommes plus sous Staline et son régime totalitaire d'assassinat massif - et vous accueilleraient volontiers.