Le salon géopolitique de Passion-Histoire

Je ne parle pas anglais. De plus, près de la ligne de front, les dépôts doivent être éparpillés pour être à l'abri de l'artillerie. C'était déjà le cas lors des deux guerre mondiales. De plus, la fabrication de ses missiles a cessé en 2007 et il en resterait un peu plus de 3000 et je doute que les EU donne tout le stock à l'Ukraine. Je ne vois pas l'intérêt de tirer des missiles ayant 300 km de portée près du front. L'artillerie est plus effice à courte distance.

Quel gâchis humain, matériel et environnemental. . . c'est une tragédie comme toutes les guerres avec une faucheuse et des cercueils.

Or, je viens de m'intéresser à la population de l'Ukraine de l'indépendance en 1992 jusqu'à l'invasion, je suis surpris par la décroissance continue de la population.

[url]https://fr.statista.com/statistiques/688554/population-totale-ukaine/#:~:text=En%201992%2C%20l%27année%20de,de%2041%20millions%20de%20personnes.[/url]

C'est le taux de fécondité qui m'a mis la puce à l'oreille, l'Ukraine avait déjà l'un des plus bas taux de fécondité en Europe, aux alentours de 1.2.

Depuis son indépendance, l'Ukraine a perdu environ 15 millions d'habitants en 30 ans en excluant la région du Donbass occupée et de la Crimée.

[url]https://fr.wikipedia.org/wiki/Démographie_de_l%27Ukraine[/url]

L'Ukraine était aussi un pays de forte émigration, avec à priori 20 millions d'émigrés dans le monde

La moyenne d'âge en 2021 était de 41.2 ans

Ce drame risque d'engendrer des conséquences importantes pour la reconstruction.

Une telle descente et un tel taux d'émigration ne sont pas bon signe pour l'avenir du pays. Il semble que le peuple n'y croit plus.

Effectivement, certains démographes - avant l'attaque russe de 2022 - pensaient que l'avenir de l'Ukraine était condamné à moyen et long terme (surtout en ajoutant un taux de suicide très haut, comme en Lettonie et en Estonie).

Tous ces milliards et tous ces sacrifices pour une reconstruction et une dépollution des terres, qui sera longue, coûteuse et exigeante en main d'œuvre. Le peuple ukrainien est étonnant par sa résistance et son combat, mais je doute, même en cas de victoire, que le pays trouve la stabilité politique et les moyens. Il y aura forcément des déçus, des mécontents, des inconsolables et des scandales de corruption. Et les milliards de la reconstruction, financés par de la dette de l'Europe et des Etats unis, ne seront peut-être pas au rendez vous, car il faudra également des milliards en armement pour protéger la frontière, ce conflit s'apparente à un gouffre humain et financier d'une incroyable absurdité. Ca se trouve, le grand chantier de la reconstruction va mobiliser la jeunesse des pays d'Afrique subsaharienne? D'ailleurs, en optant pour le plan optimiste, des milliards pour la reconstruction, la main d'oeuvre d'Europe de l'Est va se détourner de l'Ouest pour l'Ukraine, accentuant la pénurie de main d'œuvre dans nos démocraties.

Vu les salaires ukrainiens, qui est de 390 euros par mois en moyenne., j'ai quelques doutes sur la participation d'ouvriers de l'est pour le faire.

Quant à ceux qui ont fui vers d'autres pays, combien vont rentrer, voici un petit aperçu, et encore, il manque ceux qui se sont réfugié en Russie, des russophones à coup sûr qui étaient 2.800.000 en février 2023.

Donc environ 6 millions d'émigrés par la guerre...
Votre carte des réfugiés ukrainiens venus grossir les communautés de la diaspora ukrainienne me font dire que ce sujet risque de ne plus être dans la bonne aire régionale

C'est le moins qu'on puisse dire.
Des deux côtés les responsabilités sont énormes : un véritable compromis aurait pu être trouvé au milieu des années 2010 pour régler la question et "neutraliser" l'Ukraine. Tout a été fait pour attiser des braises encore brûlantes et donner à ce conflit local une portée internationale, qui, désormais, s'étale sur la longueur et l'usure des forces humaines engagées.
Ce bras de fer aussi sanglant que terrible entre l'Occident et la Russie sur le sol ukrainien est une véritable catastrophe, en tout premier lieu pour le continent européen. Comme toujours les Américains sont bien loin des champs de bataille, des morts et des destructions...

L'Europe a choisi dès le départ de prendre parti, à tort ou à raison, plutôt que s'activer pour une résolution pacifique des conflits internes à l'Ukraine. De plus, tout le monde savait que l'entrée de cette dernière dans l'OTAN était un casus belli assuré. Les accords de Minsk ont été un leurre de l'aveu même d'Angela Merkel. Quels avantages avons nous tiré de ces palinodies ? Nous avons perdu le marché russe qui n'a pas été perdu pour tout le monde, mais comme la nature a horreur du vide, celui-ci a été comblé par les Russes eux mêmes et par les Chinois. Il y avait un bon marché pour les agriculteurs européens, mais depuis 2014, il est fermé au grand profit des Russes qui ont pu développer leurs productions sans concurrence ou par d'autres pays comme le Brésil qui se sont engouffrés dans la brèche. Nous avons pris des myriades de sanctions qui ne fonctionnent pas pleinement parce que d'autres pays tiers ont refusé de les appliquer et que la Russie s'y préparait depuis 2014, voire même avant.

Depuis 1945, il n'y a pas eu de guerres entre grandes puissances, on s'aperçoit qu'un guerre consomme énormément d'armes et de munitions, et force est de constater que nous ne sommes pas prêts à mener une guerre très chaude, nos stocks d'armements sont squelettiques, nos munitions au plus bas, même nos cartouches de fusil viennent de l'étranger. Les autres pays ne sont pas mieux lotis. Nous avons tous cru que nous pouvions éviter de dépenser pour la défense depuis la chute de l'URSS. Il n'y a pas une armée de l'UE qui soit capable d'entrer dans une guerre chaude en Europe. Je ne suis même pas certain que l'armée américaine le soit.

Je pense néanmoins que le conflit sera limité à l'Ukraine, personne ne veut d'une guerre généralisée, même les Russes dont je lis ça et là qu'ils pourraient attaquer les pays Baltes, la Pologne, la Finlande ou que sais-je encore. Si nous analysons la Realpolitik de cette affaire, ils n'y ont aucun intérêt. Les Occidentaux n'ont pas plus intérêt à attaquer la Russie, d'abord parce que les frontières ne s'y prêtent pas, il faut soit passer par la Finlande, soit par la Biélorussie, soit par l'Ukraine, et avec quelles troupes ? Il y a bien la Turquie qui fait partie de l'OTAN, mais j'ai quelques doutes sur sa volonté d'entrer en conflit avec la Russie.

Il est grand temps de donner sa chance à la diplomatie, mais toutes les tentatives ont échouées sans que l'on sache exactement pourquoi.